Dans l’usine Nissan de Canton, située dans l’État du Mississippi dans le Sud des États-Unis, les syndicats y sont interdits depuis la création de l’usine, y compris l’UAW, le syndicat historique des ouvriers de l’automobile pourtant habitué à signer des accords peu glorieux avec les géants de Detroit, Ford et General Motors. Mais Nissan, comme les autres firmes automobiles, implante ses nouvelles usines dans le Sud là ou les conventions collectives de Detroit ne s’appliquent pas, où les salaires sont plus bas et où les entreprises s’appuient sur les vieilles traditions de discrimination raciale pour mieux diviser les travailleurs. Dans l’usine Nissan de Canton, 80 % des ouvriers sont noirs.
Depuis des années, des ouvriers de cette usine luttent pour leur droit à se syndiquer et contre la répression que Nissan organise dans l’usine contre toute forme de résistance collective ou individuelle. Aux USA un référendum peut être nécessaire, à l’intérieur d’une entreprise, pour la création d’un syndicat. Il a eu lieu le jeudi 3 août. 2.244 ouvriers (contre 1307) ont rejeté l’ouverture d’une section syndicale sur le site. Ce résultat a été permis par le fait que seuls 3.500 ouvriers ont été autorisés à participer au vote: près de 3 000 intérimaires et travailleurs à temps partiel, les plus intéressés par la syndicalisation, en ont été exclus. En outre, dans les semaines qui ont précédé le vote, Nissan a menacé les travailleurs de perte de salaires et d’une possible fermeture de l’usine si la création d’un syndicat était approuvée, et cela à coups d’interventions de la maîtrise et projections de vidéos dans les ateliers.
Manifestation pour l’autorisation d’un syndicat chez Nissan-Renault