Fin décembre dernier, l’Association des Prisonniers Bulgares (BPRA) avait lancé un appel à la solidarité pour la lutte qu’ils menaient pour la démission du Directeur Krestev. Krestev avait été nommé à la direction de la principale prison de Sofia et avait procédé à plusieurs réformes contre les prisonniers: réduction et suppression des activités, des congés pénitentiaires, du temps de cour, des achats à l’intérieur de l’établissement. Sous sa gouvernance, la torture avait augmenté et plusieurs groupes de narcos étaient protégés et sponsorisés par la direction, se permettant toutes sortes de brutalités et d’abus envers les autres prisonniers. À Bruxelles, nous avions répondu à cet appel en organisant deux journées de solidarité avec leur lutte et avec Jock Palfreeman, prisonnier antifasciste australien membre de la BPRA emprisonné à Sofia.
La mobilisation des prisonniers n’a jamais cessé: ils ont organisé plusieurs actions de protestation et de grève de la faim, malgré l’énorme répression qui les menaçait (les détenus de longue peine étaient principalement mobilisés puisque ceux qui avaient écopé de moins de 10 ans de prison ne pouvaient risquer de voir leur peine doublée). Hier à nouveau, les prisonniers de la prison de Sofia ont protesté dans la cour de la prison. Finalement, le 1er Ministre Borissov a demandé hier la démission de Svilen Tsvenatov (Directeur de l’exécution des peines) et de Peter Krestev (Directeur de la Prison Centrale de Sofia), les démissions ont été aussitôt présentées puis acceptées. La direction de la prison est temporairement confiée à la garde du Ministère de la Justice le temps de désigner des remplaçants. La goute d’eau qui a fait débordé le vase (les multiples exactions n’étant pas tellement problématiques pour le gouvernement bulgare) a été l’évasion d’un criminel célèbre en Bulgarie ainsi que de son compagnon de cellule il y a deux jours.
Soirée de solidarité avec la BPRA à Bruxelles (archive)