L’Audiencia National, la haute cour de justice espagnole a condamné le rappeur Miguel Arenas Beltran, connu sous le pseudonyme de Valtonyc, à trois ans et six mois de prison pour crime de lèse-majesté et soutien au terrorisme. Le rappeur de 24 ans avait écrit une chanson qui s’en prenait à l’ex-roi Juan Carlos et qui soutenait ETA et les GRAPO. Les avocats du rappeur ont essayé d’obtenir l’acquittement de leur client, se référant à la liberté d’expression. Toutefois, les juges leur ont rappelé que la liberté d’expression finissait là où elle entrait en contradiction avec les autres droits garantis par la Constitution.
Cette liberté d’expression voit son champ de plus en plus réduit en Espagne. Un jeune homme qui a remplacé le visage du Christ par le sien, piercing dans le nez inclus sur un photomontage a été condamné le 7 février un tribunal de Jaen (Andalousie) pour « offense aux sentiments religieux ». Le chanteur de rock, Liberio Ruiz, a été condamné pour avoir crié « Beaucoup de police, peu d’amusement » durant un concert, parce que des agents saisissaient des feux de Bengale. Les présentateurs de télévision du programme satirique El Intermedio, qui sont convoqués par le juge pour une blague sur la croix qui domine le Valle de los Caidos, le mausolée de Franco et un garagiste a été convoqué par un juge pour un possible « délit de haine » pour avoir refusé de réparer une voiture de police. Et le rapppeur Pablo Hasel est une nouvelle fois exposé à des poursuites (voir notre article).
Arenas Beltran AKA Valtonyc