Le mouvement de grève illimité lancé mardi dernier par le petit mais puissant syndicat des conducteurs de locomotives (GDL) a été suspendu ce jeudi, évitant ainsi à l’Allemagne d’être paralysée pendant la Pentecôte et au-delà. Pourtant la perspective de conflit social est loin d’être écartée. En effet, la « Loi sur l’unité syndicale » (Tarifeinheitsgestz), que le Bundestag doit adopter ce vendredi matin pourrait bien venir jeter de l’huile sur le feu. Le texte de loi prévoit en effet que si deux syndicats d’une même entreprise n’arrivent pas à s’entendre sur leur périmètre de représentation, alors, c’est la convention collective négociée par le syndicat affichant le plus d’adhérents dans l’entreprise qui l’emportera. Le petit n’aura alors plus le droit de faire grève pour imposer ses revendications: Dans le cas de Deutsche Bahn, où le GDL est en concurrence avec le grand syndicat du rail EVG, c’est l’EVG qui gagnera et le petit GDL n’aura plus rien à dire.
En conséquence, la plupart des petits syndicats sectoriels allemands mais aussi les grands syndicats des services (Verdi), de l’alimentation (NGG) ou encore de l’éducation (GEW) ont annoncé qu’ils déposeraient une plainte devant le Tribunal constitutionnel dès que la loi, dont l’entrée en vigueur en prévue pour le 1er juillet, aura été votée.
Une grève de la GDL