Depuis le début du mois de juillet, un mouvement massif, lancé par des étudiants, appelle à l’abrogation d’une loi favorisant l’accès à la fonction publique aux proches des anciens combattants de la guerre d’indépendance de 1971.

Cette loi est, en effet, perçue comme injuste envers le diplômés chômeurs dans un pays où l’âge moyen est d’un peu plus de 27 ans et où les jeunes manquent de perspective d’avenir (selon les données du Bureau des statistiques du Bangladesh (BBS) de mars, 39,88 pour cent des jeunes âgés de 15 à 24 ans ne travaillent pas, ne sont pas en formation ou n’étudient pas).

Ces manifestations massives (réunissant parfois plusieurs centaines de milliers de personnes) ont été accueillies avec par une violente répression, la police tirant à balle réelle et tuant entre 60 et 133 personnes.

Le gouvernement a, par ailleurs, déployé l’armée et fait appel à des unités paramilitaires telles que les gardes-frontières et le bataillon d’action rapide, connus pour leurs antécédents en matière de violations des droits humains. Le gouvernement a coupé internet de le pays, fait fermé les écoles et universités et arrêté plusieurs leader de l’opposition.

Ces mesures n’ont pas dissuadé le mouvement qui a assumé l’escalade en incendiant des bâtiments officiels et une chaine de télévision, attaqué des postes de police et pris d’assaut la prison de Narsingdi, menant à l’évasion de 800 prisonniers. Par ailleurs, au moins deux policiers sont morts dans les affrontements.

Ce vendredi, le gouvernement a imposé un couvre-feu strict avec un ordre de «tirer à vue» dans tout le Bangladesh pour tenter de mettre fin au mouvement. Sans succès, jusqu’à présente, puisque des milliers de personnes manifestaient encore hier à Rampura (samedi 20 juillet) contre le couvre-feu.

Révolte au Bangladesh

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