Finalement, ce sont pas moins de 600 personnes qui ont été interpellées durant ce week-end à Toronto. En effet, la police a sévi en force dimanche afin d’empêcher toute action des militants qui manifestaient contre le sommet du G20. Il semblerait que 70 manifestants aient été arrêtés après que les forces de l’ordre aient organisé une descente sur le campus de l’université de Toronto. Elles auraient également saisi des briques et des bâtons. Les derniers affrontements se sont déroulés dimanche soir lorsque plusieurs centaines de manifestants se sont dirigés vers le centre de détention temporaire où les militants arrêtés samedi se trouvaient. La police canadienne a fait usage pour la première fois officiellement de gaz lacrymogène pour disperser les foules lors des rassemblements de ce week-end. Les manifestants ont quant à eux affirmé que la police, très maladroite, avait fait usage de tactiques qui incitaient à la violence plutôt qu’à la réprimer.

75 militants ont été interpellés par la police canadienne ce samedi après-midi en marge de la vaste manifestation contre le sommet du G20 qui se déroule ce week-end à Toronto. Les autorités les suspectent d’avoir mis le feu à deux voitures de police, d’en avoir endommagé deux autres et d’avoir brisé de nombreuses vitrines à coup de pierre dans le centre-ville. Plusieurs centaines de policiers à pied, à bicyclette et à cheval encerclaient la zone de rassemblement.

Vers 22 heures, le porte-parole de la police a annoncé qu’au total, 103 personnes avaient été arrêtées sur la seule journée de samedi, en ce y compris les 27 militants accusés des saccages. Le chef de la police a pour sa part confirmé l’usage de gaz lacrymogènes pour disperser les manifestants. En fin d’après-midi, les forces de l’ordre sont même allées jusqu’à restreindre l’accès à certains secteurs et édifices de la ville. Certains hôpitaux étaient également interdis d’accès. Au moins un manifestant a été blessé au cours de l’après-midi.

Le Long Range Acoustic Device est une arme non-léthale sonore utilisée depuis plusieurs mois pour contrôler les foules. L’engin peut émettre des sons de 150 décibels capables d’atteindre une personne à 200 mètres, ce qui peut s’avérer extrêmement douloureux, causer des dommages auditifs et gêner temporairement la vision. Les autorités canadiennes ont acquis plusieurs LRAD, notamment à l’occasion des JO de Vancouver et pour contrôler les masses au cours du G20 qui se déroule ce week-end à Toronto. Un tribunal a ordonné ce vendredi aux policiers assurant la sécurité du sommet de ne se servir de leurs canons à son qu’en réduisant leur puissance, sans pour autant les interdire. Le président d’une organisation syndicale a déploré cette décision, dénonçant la présence de ces armes lors d’une manifestation légale organisée samedi à Toronto. A noter qu’au cours de ce rassemblement, une trentaine de syndicalistes, dont un jeune militant belge, ont été interpellés alors qu’ils faisaient signer une pétition contre le travail des enfants. Ils ont tous été rapidement relâchés.

Un Torontois a comparu en cour, mercredi, pour faire face à des accusations, dont l’une pour possession d’explosifs. Cet homme de 37 ans fait en outre face à des accusations pour possession d’armes dangereuses, intimidation à l’égard d’une personne associée au système judiciaire et méfait. Il comparaîtra de nouveau samedi pour son enquête sur remise en liberté dans une salle d’audience consacrée spécifiquement aux causes liées au Sommet du G-20. La police a indiqué qu’elle ne dévoilerait pas d’informations additionnelles relativement à cette affaire, à l’exception du fait que l’enquête est reliée à la sécurité entourant le Sommet du G-20.

Une deuxième personne a été arrêtée mercredi lors d’une opération policière en lien avec la sécurité du sommet du G20. Il s’agit de Kristen Peterson, 37 ans. Elle est accusée de possession d’un engin explosif et de possession d’armes dangereuses. Elle a été arrêtée après des perquisitions menées dans des résidences de la municipalité Tiny, siutée à 150 kilomètres au nord de Toronto, et de Lake of Bays, près du parc Algonquin. Mme Peterson est la conjointe de Byron Sonne, arrêté mardi.

Moins d’une semaine avant les sommets du G8 et du G20, la police d’Ottawa annonce qu’elle a réalisé des arrestations liées à l’attaque explosive contre la Royal Bank du Canada en mai (cf. la vidéo de l’action). Trois hommes habitant la région d’Ottawa ont été arrêtés lors d’opérations menées vendredi. Les noms des suspects n’ont pas été révélés, car ils ne sont pas encore inculpés. L’action avait été revendiquée par un groupe anarchiste.

Le comité de soutien de ceux que l’on appelle les ‘5 Cubains’, prisonniers depuis douze ans aux Etats-Unis a publié ce samedi un communiqué dans lequel il annonce qu’il va demander au Procureur Général de procéder à leur libération. La semaine dernière, des preuves ont été avancées, démontrant que l’administration avait payé secrètement des dizaines de milliers de dollars à des journalistes de Miami (où s’est tenu le procès) pour créer une atmosphère de propagande portant préjudice aux cinq inculpés. Ces preuves ont été rassemblées après une enquête longe de 18 mois menée par le comité, qui a rendu public le nom des reporters rétribués durant la période de rétention et le procès des ‘5 Cubains’ ainsi que les sommes perçues (74400 dollars). Cette requête, basée sur des faits concrets des opérations secrètes qui ont privé les cinq hommes de leur droit à un procès juste exige que le Secrétaire de la Justice s’occupe d’apporter remède et de réparer la situation par la libération des prisonniers. Dans cette initiative, le comité de soutien aura l’appui de diverses organisations civiles pacifistes.

Suite au rapport de l’organisation Physician for Human Rights (PHR) établissant que les médecins qui assistaient aux interrogatoires de suspects aux USA pratiquaient des expérimentations médicales sur les prisonniers, huit organismes viennent de déposer plainte devant l’organisme fédéral américain chargé d’évaluer le respect des règles éthiques dans les recherches médicales. Elles affirment que des preuves existent que les médecins de la CIA récupéraient des données à mesure des interrogatoires afin d’affiner ces techniques ou de les tester simultanément. Grâce à l’apport de ces médecins, des techniques telles que la privation de sommeil, le ligotage dans des positions inconfortables, l’exposition à des températures extrêmes et la simulation de noyade ont été ‘améliorées’. Les huit organisations qui ont déposé plainte exigent que soit menée une enquête rigoureuse sur les expérimentations pratiquées par la CIA sur les détenus.

L’organisation Physician for Human Rights (PHR) a exigé ce lundi qu’une enquête soit ouverte sur certaines techniques d’interrogatoires de la CIA et le rôle joué par les médecins qui les encadraient. Sur base de documents publics, elle affirme que des médecins travaillant sous les ordres de l’agence de renseignements ont pratiqué des expérimentations sur des prisonniers qui étaient interrogés après le 11 septembre. Ne se contentant pas de ‘surveiller’ les interrogatoires musclés, ils ‘en tiraient des connaissances générales afin d’affiner les méthodes, notamment celle de la simulation de noyade’. On sait que les Etats-Unis ont établi une liste de techniques d’interrogatoires améliorées qui ont été justifiées au plan légal par le ministère de la justice. Dans son rapport publié aujourd’hui, PHR affirme que les médecins qui participaient à ce programme récupéraient des informations médicales sur les effets produits par les techniques améliorées qui étaient ensuite utilisées pour concevoir, développer et déployer de nouvelles procédures de simulation de noyade.

Torture par simulation de noyade
Torture par simulation de noyade

A la fin du mois de juin se tiendront le G8 à Huntsville (25-26) et le G20 à Toronto (26-27). En mars, le gouvernement fédéral avait alloué 179 millions de dollars (137 millions d’euros) au budget de la sécurité. Mais selon les nouvelles estimations, le coût global des mesures de sécurité pour encadrer ces deux sommets s’élèvera à 833 millions de dollars (643 millions d’euros). Et selon le Ministre de la Sécurité Publique, ce budget pourrait encore être augmenté de 100 millions de dollars (76 millions d’euros). Les 654 millions de dollars supplémentaires seront répartis entre différents départements (Police Montée Royale Canadienne, Sécurité Publique, Protection Civile, Défense Nationale,…) et seront utilisés:

– pour concevoir, planifier, coordonner et appliquer les opérations de sécurité durant les sommets
– pour fournir à la Police Montée et et à ses partenaires des hébergements durant le sommet
– pour procurer du matériel de technologie de l’information et de communication portable
– pour travailler avec les partenaires fédéraux, provinciaux et municipaux responsables de la sécurité des sommets
– pour assurer la bonne garde des personnes assistant aux sommets.

Pour le gouvernement canadien, la sécurité autour du G8 et du G20 est la préoccupation majeure entourant ces deux rencontres, raison pour laquelle il a décidé d’y mettre le prix.

A la fin du mois de juin doit se tenir le sommet du G8 (club informel réunissant les pays les plus industrialisés de la planète) à Muskoka, à côté de Toronto. Il sera suivi par celui du G-20, à Toronto. Ce vendredi avait lieu une réunion préparatoire à ces deux meetings, organisée dans un hôtel de Vancouver. L’occasion pour les opposants de se faire entendre en tenant à l’entrée du bâtiment un ‘sommet du peuple des rues’ au cours duquel six personnes, qui tentaient de pénétrer dans l’hôtel, ont été interpellées. Environ 80 manifestants ont ensuite tenté de bloquer une rue de le but de coincer les participants à la réunion à l’intérieur et de les empêcher de monter dans leur bus. La police a alors appelé des renforts et les affrontements qui s’en sont suivis n’ont pas fait de blessés, mais quelques dégâts matériels. Un autre groupe de manifestants s’est rendu devant la maison d’arrêt de Vancouver pour protester contre les interpellations.