Dans quelques jours va s’ouvrir à Copenhague, et pour deux semaines, le sommet onusien sur le climat. L’occasion pour les militants écologistes de faire entendre leurs arguments (l’apogée de la mobilisation sera la manifestation internationale le 12 décembre), mais aussi pour le gouvernement danois d’instaurer un nouveau cadre juridique répressif.
Le 26 novembre, le parlement a ainsi adopté une nouvelle loi renforçant les pouvoirs de la police dans le cadre des manifestations. Cette loi donne à la police de vastes pouvoirs en matière de détention provisoire et étendent les peines de prison pour les actes de désobéissance civile. Concrètement, la police danoise aura la possibilité d’arrêter les manifestants pendant une durée de 12 heures si elle les soupçonne de vouloir enfreindre la loi. La garde à vue pour les étrangers est portée à 72 heures, contre 48 pour les danois. Au-delà de celle-ci, si elle considère qu’ils ont entravé le bon déroulement de son travail, elle pourra les détenir pendant 40 jours, sur simple décision d’un procureur. Quant à l’amende sanctionnant les actes de désobéissance civile (notamment le regroupement après dispersion d’une manifestation), elle s’élèvera à 403 euros, et pourra atteindre 603 euros si la police estime qu’il y a eu rébellion lors de l’interpellation.
Un avocat danois donne un exemple d’application de cette loi: ‘si des manifestants étrangers louent un autocar pour se rendre à une manifestation légale au centre de Copenhague, la police aura la possibilité d’arrêter l’autocar et tous les passagers, même si ceux-ci ont des intentions pacifiques, uniquement parce qu’elle estimera que l’endroit où se rend l’autocar va être le lieu d’affrontements’.