En mars, le gouvernement par intérim a approuvé un décret-loi criminalisant les protestations, grèves et sit-in troublant l’activité économique. La loi prévoit de graves sanctions à ceux qui appellent ou incitent à des sit-in, jusqu’à un an de prison et un demi-million de livres égyptiennes (60.000 €).
Mercredi 10 juin, des travailleurs égyptiens ont pris la rue pour réclamer de meilleurs conditions de travail, bravant la loi anti-grève. Les employés de Nasr Car (compagnie automobile d’État) ont demandé à leur direction de réhabiliter les travailleurs forcés à prendre leur retraite anticipée, les diplômés de l’université Al-Azhar ont commencé leur premier jour de grève de la faim, réclamant du travail dans l’université, les fermiers exploitants protestaient contre le gouvernement de les avoir spoliés de leurs terres, et les employés du nouvellement formé ministère de la Culture demandent des contrats de travail stables et des conditions décentes.
Le Premier ministre du gouvernement intérimaire a annoncé après le début de cette grève mettre en application la loi anti-grève. Peu après, police et forces anti-émeutes ont utilisé la force pour disperser la foule et ont arrêté au moins sept fermiers.