Le 28 janvier dernier, le juge du tribunal de Guantanamo a révélé que l’OCA (Original Classification Authority), une agence gouvernementale du renseignement, écoutait tous les débats des audiences depuis l’extérieur. Le directeur de la technologie du tribunal militaire, Elkins, l’a confirmé, les conversations, même murmurées entre les avocats et les accusés peuvent être entendues par le gouvernement. Lundi, suite à ces révélations, Elkins a expliqué qu’il y a deux circuits audio distincts. Le premier est ‘filtré’ et est destiné aux journalistes et aux familles des victimes. Le second capte tout, même les chuchotements et parvient à la personne chargée des retranscription, aux interprètes mais aussi à l’agence gouvernementale écoutant l’audience. Lundi, les micros de la salle d’audience ont été modifiés afin qu’ils ne puissent pas saisir par inadvertance les conversations confidentielles. Les avocats doivent désormais appuyer sur le micro pour parler, alors qu’ils devaient auparavant presser un bouton pour que le micro soit en position « silencieux ». Mais au cours d’une audience, un avocat a fait la démonstration que ce qu’il disait à son client pouvait être saisi par un autre micro que celui, éteint, qui se trouvait sur sa table. Il a ensuite affirmé que personne ne savait ce que le gouvernement faisait de ces sons. En raison des nombreuses objections des procureurs, les avocats n’ont toujours pas réussi à savoir où se trouve l’OCA, ni qui a accès à ces conversations entre avocats, ou entre les avocats et leurs clients.