En réponse à une recommandation de la commission 9/11, la CIA a mis en place un programme dont le mandat initial était de se concentrer sur le terrorisme et la prolifération. Mais depuis 2009, il apparait qu’elle en a fait un centre de pistage des médias sociaux. Selon certaines sources, l’agence américaine aurait modifié son mode de fonctionnement et aurait commencé à se concentrer sur les médias sociaux après avoir vu des milliers d’Iraniens se tourner vers Twitter au moment de la vague de manifestations après les élections de 2009.

Aujourd’hui, les analystes qui travaillent dans un bâtiment du quartier général de la CIA en Virginie, sont chargés de passer en revue des milliers de Tweets, de messages Facebook, de discussions instantanées et autres données qui se trouvent sur internet afin de glaner des informations sur l’état d’esprit collectif dans certaines régions ou dans certains groupes à l’étranger. De l’arabe au mandarin, du tweet colérique au blog sérieux, les analystes rassemblent les informations, souvent dans la langue du pays. Ils les croisent avec un journal local, avec une conversation téléphonique clandestinement interceptée, avec… Et grâce à cela, ils établissent une image globale qu’ils peuvent transmettre aux échelons les plus élevés de la Maison Blanche, à leur demande. Celle-ci donne un coup d’oeil en temps réel sur l’humeur d’une région. Selon un expert informatique, le prochain grand défi des agences gouvernementales sera de pouvoir plonger profondément dans la sémantique des communications en ligne en travaillant sur la barrière que constituent toujours aujourd’hui les langues.