Nassiriya, bastion de la contestation anti-pouvoir, située à 300 km au sud de Bagdad est le théâtre de manifestations et de heurts depuis trois jours. Face à des manifestants dont certains jetaient des pierres, les forces de l’ordre ont ouvert le feu pour disperser des protestataires qui avaient repris la place, épicentre de la « révolte d’octobre ». Le camp de tentes installé à l’époque avait été levé fin novembre, lorsque huit personnes avaient été tuées dans des affrontements entre manifestants anti-pouvoir et partisans du leader chiite Moqtada Sadr. L’occupation de Habboubi a repris vendredi, des manifestants réclamant la libération de figures anti-pouvoir arrêtées ces dernières semaines.
A plusieurs reprises, les forces de l’ordre ont depuis tiré en l’air ou lancé des grenades sur les manifestants, dont le mouvement a pour la première fois gagné d’autres quartiers de la ville. Un policier a été tué dans les affrontements. Après les affrontements de dimanche, 13 manifestants arrêtés ont été libérés. D’autres libérations avaient été promises pour le lendemain. Les manifestants réclament, outre la fin de la corruption de la classe politique, des emplois et des services publics, des biens de plus en plus rares alors que l’Irak s’enfonce dans sa pire crise économique.