Une grande vague de protestation et solidarité s’est levée autour de Mimmo Lucano, qui fut maire d’une petite localité de Calabre – Riace – où il a développé en son temps un remarquable travail d’accueil des migrant(e)s débarquant sur ces côtes, ainsi que de repeuplement de ce vieux bourg abandonné par l’émigration des prolétaires italiens. Depuis que la vague raciste et fascisante a pris pour cible les activités solidaires et, notamment le sauvetage en mer (voir notre article), ce maire fut attaqué et harcelé pour des « fautes » administratives et comptables, au point de le faire démissionner. Personne pourtant n’ose l’accuser d’enrichissement individuel. Il a été ouvrier, militant dans la gauche révolutionnaire des années 70-80, et pauvre. Et pauvre il est resté. Accusé de délits allant de l’aide à l’immigration clandestine à l’abus de pouvoir, de la fraude aux dépens de l’État à l’association de malfaiteurs, son procès s’est achevé par une condamnation à une peine de plus de 13 ans de prison. Pratiquement le double de celle requise par le procureur.