La loi de « sécurité globale », discutée ces derniers jours à l’assemblée nationale, est une nouvelle étape dans l’arsenal répressif de l’État français. Elle prévoit d’étendre l’usage des drones pour le maintien de l’ordre et l’extension des pouvoirs des policiers municipaux. De plus, cette loi veut renforcer l’impunité de la police et la gendarmerie en limitant la possibilité de filmer ceux-ci dans l’exercice de leur fonction.

Mais de quoi la loi de « sécurité globale » est-elle le nom ?

Ces dernières années, de fortes crises politiques et de légitimité ont eu lieu en particulier durant le mouvement des Gilets Jaunes ou par le développement des mouvements contre le racisme d’État et les crimes policiers. Cette loi est donc un geste fort de soutien et d’appui à l’appareil répressif qu’est la police et la gendarmerie. Rien de plus normal pour un État capitaliste, sa police ne sera jamais « démocratique » ou au service du plus grand nombre. Qu’elle soit filmée ou non, la police restera le bras armé du capital assurant sa propre survie.

Attention, une loi peut en cacher une autre !

La « loi de sécurité globale » n’est pas la seule offensive de l’État français. Par exemple, la nouvelle loi de programmation de la recherche prévoit la criminalisation des blocages et mobilisation dans les universités, anticipant ainsi les futures mobilisations étudiantes. Dernièrement, la « loi sur le séparatisme » est une énième offensive islamophobe qui stigmatise une partie de la population, accusée de cessation avec les « valeurs » démocratiques. Cette dernière s’inscrit directement dans la politique de l’État français de consolidation de l’idée d’un « ennemi intérieur », qui « menacerait » les fondements même de la République.

La contre-révolution préventive, une dynamique continue

La loi de « sécurité globale » est donc une nouvelle offensive qui s’inscrit dans une dynamique générale. Si elles sont loin d’être « anecdotiques », ces nouvelles lois ne sont pas une nouveauté. Elles ne sont pas non plus un « virage » autoritaire de l’État français. Elles sont dans la continuité de la contre-révolution préventive que l’État français met en place pour répondre aux dernières crises politiques continues et pour renforcer sa domination face à un avenir qui s’annonce instable.

Les outils de la contre-révolution préventive sont un moyen pour l’État d’anticiper toute remise en cause de son pouvoir « légitime ». Les différentes composantes de la gauche révolutionnaire (anarchistes, autonomes, communistes…) doivent faire front ensemble pour combattre ces mesures et renforcer le camp révolutionnaire face à l’État et au capital.

 

Tract du Secours Rouge Toulouse, le 21 novembre 2020