Des milliers de personnes s’étaient rassemblées ce vendredi dans différents quartier de Tripoli. Partout, elles ont été accueillies par des tirs nourris des forces de sécurité, et il semblerait qu’au moins cinq personnes aient été tuées ce matin. A Benghazi, dans l’est du pays, un millier de manifestants s’étaient retrouvés devant le tribunal local devenu le quartier général du soulèvement. En prenant la ville d’assaut, les forces de sécurité ont tués 23 personnes et 44 autres ont été blessées. Hier, c’est à Zaouiyah, à cinquante kilomètres à l’ouest de Tripoli que les principaux affrontements ont eu lieu. Circulant dans des jeeps équipées de lance-roquettes, les militaires étaient déployés autour de la ville. Plusieurs centaines de manifestants avaient disposé des portes hérissées de clous faisant office de herses pour entraver la circulation dans les rues. Les forces de sécurité leur ont tiré dessus à l’arme lourde, faisant au moins dix morts et une dizaine de blessés. Par ailleurs, la ville de Musratha, à 150 kilomètres à l’est de Tripoli a été totalement désertée par les militaires et les fidèles du gouvernement. Si cela se confirme, cela signifierait que le soulèvement populaire actif dans le pays se rapproche de la capitale. Selon certaines sources qui dénoncent les lumières de masse, les arrestations arbitraires, les détentions et les tortures de manifestants, des milliers de personnes ont déjà été tuées ou blessées.