Le 16 juin dernier, le gouvernement panaméen a fait passer en force et sans débat parlementaire une loi qui criminalise la grève et réduit le financement des syndicats. Les diverses interventions arguant de son inconstitutionnalité, du non-respect des traités internationaux et du règlement du Parlement lui-même sont toutes passées à la trappe sans autre forme de procès. La réaction des travailleurs contre cette nouvelle loi ne s’est pas faite attendre, la répression de leurs mouvements non plus. Depuis dimanche, de nombreux travailleurs sont en grève illimitée et des manifestations se déroulent dans tout le pays. Le gouvernement a réagi par l’envoi de l’armée de certaines régions pour réprimer les grévistes. La répression est particulièrement violente: deux syndicalistes ont été tués, ainsi que de nombreux manifestants qui ont été asphyxiés par les gaz lacrymogènes. Des centaines de travailleurs ont été blessés et plusieurs personnes ont perdu la vue suite aux tirs des policiers dont les cartouches étaient remplies de billes à plomb. Il y a eu également des centaines d’arrestations. Samedi dernier, la police a encerclé pendant des heures un hôtel de Panama-City où s’étaient rassemblés des représentants d’ONG, de syndicats, de mouvements d’étudiants et d’organisations des droits de l’homme pour faire le point sur la situation. Plusieurs dizaines d’entre eux ont été emmené par les forces de l’ordre et leurs familles sont toujours sans de nouvelles de certains d’entre eux.
Répression policière au Panama