Des manifestants ont violemment occupé samedi soir le Congrès du Paraguay en réaction au vote par les sénateurs d’un projet d’amendement de la Constitution permettant au président d‘être réélu. Aux cris de “Plus jamais de dictature”, les manifestants ont fait irruption à l’intérieur du Congrès après avoir cassé des portes, des palissades et des baies vitrées. Ils ont saccagé les bureaux des sénateurs favorables à l’amendement avant de provoquer des débuts d’incendie. Les affrontements avec la police ont fait un mort, des dizaines de blessés, et au moins 200 arrestations.
Une majorité de 25 sénateurs sur 45 ont voté l’amendement lors d’une session spéciale qui s’est tenue dans les bureaux du Sénat, la salle de l’assemblée plénière étant occupée par les sénateurs opposés à la réforme. L’amendement permettrait au président libéral Horacio Cartes, mais aussi à l’ex-président de gauche Fernando Lugo de briguer un nouveau mandat. Le Paraguay reste marqué par les 45 années de dictature du général Stroessner. Il avait été réélu sept fois de suite et les manifestants refusent la remise en cause du principe du mandat présidentiel unique instauré en 2012.
Les affrontements dans la capitale, Asuncion