David a 38 ans, il est tailleur de pierre pour les monuments historiques. En décembre 2018, il se rend sur les Champs-Élysées avec sa compagne pour l’acte III des Gilets jaunes. Prenant peur devant la violence de la police, ils décident de retourner à leur véhicule mais se retrouvent en face d’une compagnie d’intervention qui bloque la rue. « On s’est approché d’eux tranquillement, main dans la main, les bras en l’air… Arrivés à environ 10 mètres, [un policier] nous tire dessus avec un LBD, sans aucune sommation ni cri de leur part. » David souffre de plusieurs fractures à la mâchoire et au palais, avec la perte de substance osseuse, de quatre dents et de 2,5 cm de lèvre supérieure. Ce policier, qui avait tiré 55 balles en caoutchouc en quelques heures seulement contre des Gilets jaunes, a changé plusieurs fois sa version des faits sans convaincre le tribunal que David ait jamais représenté une menace.  Et pourtant, après 7 ans de procédure judiciaire, le policier n’est condamné qu’à 6 mois de prison avec sursis. « Ne pas entraver la poursuite de sa carrière… » Ce jugement fait système, l’impunité des policiers est organisée. Un exemple parmi d’autres. Aucun des 23 éborgné·es recensé·es par l’AFP pendant le mouvement des Gilets jaunes n’aura obtenu la condamnation de son agresseur.