Conrado Cañete, un paysan âgé de 57 ans, a été tué parce qu’il était le père de Ka Jinggoy, commandant de la New People’s Army (NPA, communiste). Des témoins oculaires rapportent que des éléments des Forces Spéciales du 25è bataillon d’infanterie ont eu un rôle direct dans le meurtre de Cañete. Le soir du 28 novembre 2009, ces militaires ont été vus en compagnie du groupe dont faisait partie Cañete et d’autres civils, au cours d’une fête dans le la localité de Banlang, à Monkayo dans la Vallée de Compostelle. C’est justement cette nuit-là que Cañete avait disparu sans laisser de traces. Le 29 novembre, des témoins ont dit avoir vu un corps être jeté d’une voiture à près de la localité de Ganaban, à Monkayo, dans la Vallée de Compostelle. Plusieurs hommes armés auraient jailli de la voiture et auraient criblé de balles le corps. Il s’avéra que le corps était celui de Cañete, troué de 12 blessures par balles.
Cañete et sa famille étaient sous étroite surveillance de la part des militaires. Son assassinat fait partie du Plan Bantay Laya, c’est une action de représailles contre des dirigeants supposés de la NPA, dans l’espoir qu’ils finissent par capituler et se rendre. Ces procédés ont déjà été utilisés contre la fille et le frère de Leoncio Pïtao et contre le frère de Tirso Alcantara. La fille de Pitao, Rebelyn, fut trouvée morte le 5 mars 2009 dans la localité de San Isidro, à Carmen dans le Davao du nord. Cette maîtresse d’école de 20 ans fut kidnappée, torturée, violée et poignardée à mort par des militaires. Le frère de Pitao, Danilo, a disparu: il semble bien qu’il soit mort sous les coups des militaires en juin 2008. Virgilio Alcantara, le frère de Tirso Alcantara, commandant de la NPA dans le Sud-Tagalog, fut tué par des militaires lors d’un voyage en jeep en mai 2001.
Ces crimes visant des non-combattants prennent place dans le ‘Plan Bantay Laya’ par lequel le pouvoir de la présidente Gloria Macapagal-Arroyo entend ramener à des proportion insignifiante le mouvement révolutionnaire pour l’année 2010.