A Phnom Penh, une manifestation de centaines d’ouvrières d’une importante usine, SL, fournissant des marques telles que Gap et H&M, a tourné en affrontements violents avec les forces de l’ordre ce mardi 12. Depuis plusieurs mois, ces petites mains de la confection textile revendiquent de meilleurs salaires et conditions de travail. Empêchées de marcher vers la résidence du Premier ministre, elles ont incendié des véhicules de la police et lancé des pierres aux forces de l’ordre qui leur faisaient barrage.

La réponse des autorités a été aussi rapide que brutale. Le bilan est lourd : au moins un mort et sept blessés. Des habitants racontent, encore interloqués, la scène. « Les policiers ont tiré en face de la pagode et de l’école. En rafales. Mais la commerçante qu’ils ont tuée n’avait rien fait. Elle rangeait juste sa vaisselle en désordre ». Plusieurs personnes ont été arrêtées.

répression des ouvriers du textile au Cambodge

répression des ouvriers du textile au Cambodge

Cela fait plus d’un mois qu’une partie des ouvriers de la SL Garment Factory, qui fabrique entre autre les vêtements des marques américaines Levi’s et Gap, mènent des actions de grève. Ils réclament une allocation repas, la réintégration des dirigeants syndicaux licenciés et le licenciement d’un d’un conseiller en entreprise qui a embauché des militaires en civil pour monter la garde devant l’usine. Vendredi après-midi, quelques 300 ouvriers ont pris l’usine d’assaut, détruisant plus de trente voitures, mais aussi du matériel informatique et de la machinerie. Onze personnes ont été blessées dans les affrontements qui ont suivi entre les jaunes, les gardes et les grévistes.

Au Cambodge, l’ancien gouverneur d’une zone économique spéciale située près du Vietnam a été condamné par contumace à 18 mois de prison pour avoir tiré sur une manifestation d’ouvrières du textile qui revendiquaient de meilleures conditions de travail en février 2012. Trois ouvrières avaient été blessées et le gouverneur avait été mis en cause par des témoins oculaires, mais l’affaire avait débouché en décembre dernier sur l’abandon des charges contre le gouverneur, qui sera néanmoins démis de ses fonctions.

Le nouveau procès l’accusé n’est apparu à aucune des audiences, a débouché sur cette condamnation plus que clémente, que l’on peut comparer au cas de Bopha, une militante active des droits fonciers, condamnée il y a peu à deux ans de prison ferme pour avoir organisé le passage à tabac d’un homme. Une action auquelle elle n’a pas pris part et pour laquelle aucune preuve de sa culpabilité n’a été avancée. Quant au gouverneur, il n’a pas (encore?) été arrêté.

288 ouvriers d’une usine Sabrina Garment Manufacturing, sous-traitante de Nike ont été licenciés après une série de protestations contre leurs dures conditions de travail. Leurs réclamations : une hausse à hauteur de 11 euros sur un salaire mensuel de 57 euros. Ils sont licenciés pour avoir participé aux grèves des 27 mai et 3 juin derniers. 23 ouvriers avaient alors été blessés et 8 arrêtés suite à des heurts entre policiers et grévistes de cette usine qui emploie 3.000 ouvriers, majoritairement des femmes.

Des milliers d’ouvriers sont mobilisés depuis le 21 mai dernier pour exiger une augmentation de onze euros sur leur salaire mensuel, augmentation qui permettrait de couvrir leurs frais de transport, de loyer et de soins médicaux. Ces hommes et principalement ces femmes travaillent pour Sabrina Garment Manufacturing, une société détenue par une compagnie taïwanaise qui sous-traite pour Nike. Déjà la semaine dernière, la police a tenté de réprimé violemment le mouvement de grève, faisant de nombreux blessés. Hier, elle est à nouveau intervenue sous prétexte qu’il était nécessaire de protéger l’usine, ‘Nous avons du intervenir afin de protéger l’usine’. Un des dirigeants du syndicat Free Trade Union a déclaré que ses membres avaient échangé des coups de bâtons avec les ouvriers opposés au mouvement de grève, entraînant l’intervention des forces anti-émeutes. Il a ajouté qu’au moins dix personnes ont été blessées et que sept ouvriers ont été interpellés. Les autorités n’ont pas confirmé ces chiffres, mais ont déclaré que vingt policiers avaient été blessés.

Manifestation ouvrière réprimée au Cambodge

Manifestation ouvrière réprimée au Cambodge

La police cambodgienne a violemment réprimé un rassemblement de 3000 ouvriers d’une entreprise sous-traitante de Nike, en majorité des femmes, qui bloquaient une route située devant leur usine, propriété de la société cambodgienne Sabrina, dans la province de Kampong Speu, à l’ouest de Phnom Penh. La police a fait notamment usage de matraques électriques, au moins 23 ouvrières et ouvriers ont été blessés. Le représentant du syndicat Free Trade Union (FTU) de Sabrina a déclaré qu’une femme enceinte de deux mois avait été blessée par la police et avait perdu son enfant après avoir été projetée violemment au sol.

Les ouvriers fabriquant des habits pour Nike étaient en grève et manifestaient depuis le 21 mai. Ils souhaitent que l’entreprise, qui emploie plus de 5.000 personnes, leur accorde 11 euros de hausse sur leur salaire mensuel de 57 euros pour couvrir leurs frais de transport, de loyer ainsi que les soins médicaux. Le secteur de la confection représente 75% des exportations du pays, qui ont atteint 4 milliards d’euros en 2011. Trois personnes ont trouvé la mort et six autres ont été blessées le 15 mai dans l’effondrement d’un bâtiment d’une usine de chaussures au Cambodge, selon un bilan officiel.

Au moins neuf ouvrières du textile ont été blessées mardi dans des heurts avec la police anti-émeutes cambodgienne qui a utilisé des matraques électriques pour mettre fin à une grève d’une semaine dans une usine à la périphérie de la capitale, Phnom Penh. 3.000 ouvrières faisaient suite au licenciement de leur représentant syndicat.