Lundi 17 novembre en Martinique, un tribunal a prononcé la relaxe des neuf militants qui avaient déboulonné en mai 2020 les statues du colon d’Esnambuc et de Joséphine de Beauharnais, tandis que ceux poursuivis pour la statue de Victor Schoelcher ont été reconnus coupables, mais sans condamnation (voir notre article). Pour les militants, ces actions de « déchoukaj » sont une contestation du récit colonial français et ce déboulonnage a été défendu comme un acte légitime par les anticolonialistes martiniquais.

En 2020, quatre statues coloniales ont été déboulonnées (déchoukées) par des Martiniquais : deux statues de Victor Schœlcher, une statue de Joséphine de Beauharnais et une de Pierre Belain d’Esnambuc. Début mai 2022, des dizaines de gendarmes armés investissent les rues du nord au sud de l’île pour interpeller huit personnes suspectées d’y avoir participé en 2020. Ils sont menottés, placés en garde à vue, pour certains, déférés devant le parquet puis mis en examen pour destruction de biens classés. Au total, onze Martiniquais sont visés par cette procédure judiciaire. Leur procès est prévu les 5, 6 et 7 novembre 2025 au tribunal de Fort-de-France.

Depuis lundi, des blocages et barrages se sont multipliés dans plusieurs villes martiniquaises pour dénoncer la vie chère et la profitation dans cette colonie française. Dans la nuit de mardi 2 au mercredi 3 septembre, cinq gendarmes ont été légèrement blessés par des tirs de plomb. Trois personnes ont par ailleurs été interpellées mardi, lors de la tentative de blocage de l’entrée de l’aéroport. Pour répondre à la situation, les autorités françaises ont décidé l’envoi de deux escadrons de gendarmes mobiles afin de renforcer les unités déjà sur place.

Le 29 juillet 2025, la Haute Cour de Sainte-Lucie a dépénalisé les relations homosexuelles entre adultes consentants. C’est une décision qui abroge les articles 132 et 133 du Code pénal, hérité de l’ère coloniale britannique. Le juge a jugé ces lois anticonstitutionnelles, contraires aux droits à la vie privée, à la liberté et à l’égalité. Elles pouvaient jusque-là conduire à 10 ans de prison. Sainte-Lucie rejoint Antigua-et-Barbuda, Saint-Kitts-et-Nevis, la Barbade et la Dominique dans le mouvement de dépénalisation.