La Cour Suprême de Calcutta a accordé le statut de prisonniers politiques à Prakash Muniyan, Gourhari Mondal et Radheshyam Giri, qui avaient été arrêtés en 2007 dans l’île de Sagar, près de Kakdwip. Ils étaient actifs dans le Comité de Bhumi Uchhed Pratirodh (BUPC), un comité agissant contre les acquisition de terre dans le Nandigram. Ils avaient été arrêtés puis détenus bien-delà des délais légaux. Ils affirment en outre avoir été torturés par la police qui les accusait d’être des dirigeants maoïstes organisant une « sédition ».

Ce midi, les guérilleros maoïstes ont remis le collector (fonctionnaire du service administratif du district) Alex Paul Menon qu’ils retenaient depuis douze jours aux deux médiateurs choisis par eux dans un lieu tenu secret d’une zone forestière à 500 kilomètres de Raipur (Chhattisgarh). Plus tôt dans la semaine, les deux médiateurs avaient signé un accord selon lequel le gouvernement d’état acceptait de mettre en place un comité, dirigé par un des deux médiateurs, dont la mission sera d’examiner les affaires des prisonniers dépérissant dans les prisons du Chattisgarh, en ce y compris ceux exigés par les maoïstes. Cet accord ne prévoir la libération effective d’aucun prisonnier, contrairement aux premières exigences émises par les guérilleros. Initialement, ceux-ci avaient exigé la libération de 17 de leurs cadres, l’arrêt immédiat de l’Opération Green Hunt et le retrait des forces de sécurité du Bastar.

Mohit Yadav, un commandant sub-zonal maoïste, a été arrêté hier dans le village de Matauli (district de Palamu, Etat de Bihar). Yadav avait déjà purgé deux années de prison. Il avait rejoint la guérilla en 2011 et était activement recherché.

D’autre part, des forces conjointes du Special Operation Group (SOG) et de la CRPF se sont emparées d’un camp de la guérilla maoïste dans le district de Ganjam (Etat de l’Orissa). ils y ont saisi des explosifs et du matériel pour fabriquer des IED (câbles, etc.), des uniformes et des gilets pare-balles, des publications maoïstes, des stocks de vivres et de médicaments. Les occupants du camp ont pu échapper aux forces de sécurité sous le couvert d’une vive fusillade. Un autre camp a été pris dans les même conditions dans la forêt de Sharmbi. Là aussi un tir nourri a permis aux guérilleros de s’échapper.

Dans son dernier article (traduit par notre Secours Rouge ci-dessous), paru dans la section économique de Outlook India, Arundhati Roy dépeint la situation globale indienne, ainsi que le rôle joué depuis plus d’un siècle par les fondations et les ONG à travers le monde. Mais surtout, elle explique comment ce système économique, cette nouvelle ‘Inde qui brille’ appauvri son peuple (et principalement les tribaux) au bénéfice de quelques-uns et comment ces tribaux, soutenus dans leurs luttes par la guérilla maoïste, tente de faire changer les choses malgré la répression qui sévit.

Le capitalisme: une histoire de fantômes

Les maoïstes jeudi ont libéré le parlementaire Laxmipur Jhina Hikaka dans le district de Koraput (Etat d’Odisha), après 33 jours de détention. Le gouvernement de l’état a annoncé la libération de 27 prisonniers politiques (partie militants tribaux, partie militants maoïstes).

Inde: Echange de prisonniers entre la guérilla maoïste et l’Etat d’Odisha

Dimanche, une vingtaine de guérilleros ont mené une action à proximité du village de Majhipara (Chhattisgarh), enlevant le collector (fonctionnaire du service administratif du district) Alex Paul Menon alors qu’il tenait une conférence dans le cadre d’une campagne gouvernementale dont l’objectif est de dissuader les autochtones de rejoindre les rangs maoïstes. Ses deux gardes ont quant à eux été tué dans la prise d’otage. Les exigences maoïstes pour la libération du fonctionnaire sont les suivantes: l’arrêt immédiat de l’Opération Green Hunt, la libération de tous les tribaux emprisonnés sur base de fausses accusations (et notamment celle d’être maoïste) dans le Raipur et le Dantewada et la libération de huit cadres du CPI(m). Jusqu’à hier soir, l’armée et la police locale ont mené des opérations de ratissage dans les forêts avoisinantes et dans les bastions des guérilleros, mais aucun piste n’a pu être découverte. Ce matin, le gouvernement de New Delhi a annoncé le gel temporaire des opérations militaires dans le Chhattisgarh. Par ailleurs, le gouvernement du Chhattisgarh a nommé deux négociateurs dans le but de lancer une série de pourparlers avec la guérilla, qui n’a pas encore réagit à cette proposition. Rappelons que les deux derniers porte-parole du CPI(m), Azad et Kishenji, ont tous deux été assassinés lors de ‘faux combats’ avec les forces de sécurité.

Samedi après-midi, les maoïstes ont capturé Alex Paul Menon, un politicien de l’état de Chhattisgarh (centre de l’Inde) après avoir abattu ses deux gardes du corps dans le village de Manjhipara (district de Sukma). Menon est un politicien influent au Sukma, le magistrat du district et un haut fonctionnaire. Le secrétaire du Comité du Parti Comuniste d’Inde (Maoïste) pour le Sud-Bastar vient de faire connaître, dans un communication authentifiée à la BBC, les conditions des maoïstes pour libérer leur prisonnier: la libération de huit de leurs cadres et l’arrêt de l’opération de contre-guérilla Green Hunt dans les zones tribales du Bastar.

Peu avant l’enlèvement de Menon, un véhicule transportant trois politiciens et un autre magistrat de district avait sauté sur un IED près de Bijapur. Deux dirigeant du parti fasciste BJP avaient été tués dans l’explosion. Dans l’état voisin de l’Orissa un parlementaire est détenu depuis le 23 mars par la guérilla.

Un jour après que deux paramilitaires membre de la Force Centrale de Sécurité Industrielle (CISF) jawans aient été blessés par balle à la mine de bauxite de Panchpatmali (Damanjodi), un véhicule de la CISF a été mitraillé dans la nuit de mercredi à jeudi en revenant de la même région minière Panchpatmali. Deux paramilitaires ont été blessés. La police, qui a relevé sur place plusieurs douilles de .303 et de Kalaschnikov, accuse la guérilla maoïste pour les deux faits..