Parlant en son nom propre, le gouvernement du Maharashtra a demandé ce mercredi à la Cour Suprême d’annuler son ordonnance plaçant les cinq militants sous résidence surveillée. Le poète Varavara Rao, l’avocat Sudha Bharadwaj et les militants Arun Ferreira, Vernon Gonsalves et Gautam Navlakha avaient été arrêtés à la fin du mois d’août (voir notre article), accusés d’avoir comploter contre les autorités et de sympathiser avec le PCI(maoïste). Le gouvernement du Maharashtra a déclaré disposer de preuves matérielles convaincantes démontrant qu’ils sont tous membres actifs du parti et qu’ils préparaient de grandes opérations violentes et une rébellion armée. Les autorités prétendent que le matériel saisi « montre clairement que les accusés sont impliqués dans la sélection et l’encouragement des cadres à entrer dans la clandestinité dans la ‘zone de lutte’, mobilisant et distribuant de l’argent, facilitant la sélection et l’achat d’armes, décidant des tarifs de ces armes et suggérant comment introduire clandestinement en Inde pour sa distribution ultérieure aux cadres du PCI(maoïste) ». Plusieurs intellectuels et personnalités ont introduit une demande libération des cinq prisonniers. Les autorités du Maharashtra affirment que celle-ci n’est basée que sur les sentiments personnels des signataires, ceux-ci déclarant que les prisonniers sont tous des personnes réputées et qu’elles ne devraient donc pas être incarcérées.

Sudha Bharadwaj et Gautam Navlakha lors d’un meeting

Sudha Bharadwaj et Gautam Navlakha lors d'un meeting

Quatre personnes, dont une femmes, présumées maoïstes ont été abattues ce dimanche au cours d’une fusillade avec les forces de sécurité dans le district de Narayanpur (Chhattisgarh). Le combat s’est déroulé aux alentours de 2h du matin dans une zone forestière où une brigade de la District Reserve Guard (DRG) menait une opération de contre-insurrection. D’autres « guérilleros » sont parvenus à battre en retraite après un bref échange de tirs. Les quatre corps ainsi que des armes ont été retrouvés sur les lieux. Une opération de ratissage a été organisée toute la journée aujourd’hui afin de retrouver les fuyards.

Le district de Narayanpur dans l’état de Chhattisgarh

Le district de Narayanpur dans l'état de Chhattisgarh

Ce mardi, la police de Pune a réalisé des descentes aux domiciles de plusieurs militants dans le Maharashtra, le Telengana, l’Haryana, Delhi et Goa et a arrêté les militants Vernon Gonsalves à Mumbai, Arun Ferreira et Susan Abraham à Thane, Gautam Navlakha à Delhi, Sudha Bharadwaj à Haryana et le poète Varavara Roa à Hyderabad pour leurs prétendus liens avec la guérilla maoïste. Suite à ces arrestations, Rahul Gandhi, président du parti du Congrès a tweeté « Il n’y a en Inde de la place que pour une ONG, et elle s’appelle la RSS. Il faut fermer toutes les autres ONG. Emprisonner tous les activistes et abattre tous ceux qui se plaignent. Bienvenue dans l’Inde nouvelle ».

Vernon Gonsalves est avocat et militant. Lui et Arun Ferreira ont déjà été détenus et accusés de liens avec la guérilla maoïste, mais furent acquittés de toutes les accusations portées contre eux. Susan Abrahm est une avocate pour les droits civils et fait partie du Committee for Protection of Democratic Rights. Gautam Navlakha, auteur et militant, a été arrêté chez lui, son ordinateur, son téléphone portable et des clés USB saisis. Varavara Rao, poète révolutionnaire, a été arrêté après un raid dans son appartement. Il est accusé d’avoir mené un complot pour assassiner le premier ministre Narendra Modi.

D’autres militants, moins connus, ont également été arrêtés. Le Politburo du PCI(maoïste) a immédiatement publié un communiqué déclarant que toutes les personnes arrêtées étaient totalement indépendantes du parti et dénonçant la politique du gouvernement d’arrêter tout qui mène une lutte pour les droits des minorités et des tribaux.

Varavara Rao lors de son arrestation

Varavara Rao lors de son arrestation

Les fonctionnaires de police de la zone Zeraikela-Kharswan ont annoncé ce dimanche qu’ils allaient envoyer une recommandation aux quartiers généraux de la police d’état pour augmenter le montant de la récompense financière pour la capture de deux guérilleros maoïstes. Maharaj Parmanik et Sagar Sah Munda sont actuellement dans la clandestinité et actifs dans une zone forestière se trouvant à la croisée des districts de Seraikela, du West Singhbhgum et de Khunti (Jharkhand). Selon eux, cela encouragera les habitants ayant des informations sur les deux hommes à les partager et à aider la police à les arrêter. Actuellement, la capture de Maharaj Parmanik « vaut » 1.000.000 roupies (12.000 euros) et celle de Sagar Sah Munda 200.000 roupies (2400 euros). Ces montants vaut être augmentés à 1.500.000 roupies (18.500 euros) et 500.000 roupies (6000 euros). Tous les deux sont recherchés pour le prétendues implications dans plus de vingt actions attribuées au PCI(maoïste) à travers les trois districts.

District de Zeraikela-Kharswan

District de Zeraikela-Kharswan

Le dirigeant maoïste haut placé Pahad Singh s’est rendu à la police de Durg, dans le Chhattisgarh ce jeudi. Sa tête était mise à prix pour un montant de 2500000 roupies (plus de 30000 euros). Il était membre du Special Zonal Maharashtra-Madhya Pradesh-Chhattisgarh Committee (SZMMC). Le commissaire local de la police de Durg a déclaré que l’homme était recherché pour son implication présumée dans plusieurs affaires criminelles. Membre actif de la guérilla maoïste depuis près de 25 ans, il était devenu membre du Maharashtra-Madhya-Pradesh-Chhattisgarh Committee en 2014, lors de sa création.

Durg, Chhattisgarh

Durg, Chhattisgarh

P.A. Shyna avait été arrêtée en mai 2015 en même temps que quatre autres membres haut placés du PCI(maoïste), accusées d’actes attribués à la guérilla maoïste dans le Karnataka, le Kerala et le Tamil Nadu (notre article de l’époque). Elle a été libérée sous caution ce mardi vers 17h. A sa sortie de la prison pour femme de Kannur, elle a été accueillie par des militants pour les droits humains et emmenée en voiture parmi un cortège de militants. Elle a déclaré être poursuivie pour s’être investie auprès de la population alors que les autorités l’accusent dans pas moins de 17 affaires différentes « Il n’y a aucune preuve dans ces affaires et la police les a monté de toutes pièces pour nous garder derrière les barreaux durant plus de trois ans et demi ».

PA Shyna lors de son arrestation

PA Shyna lors de son arrestation

Le 7 août, près de 3000 travailleurs du secteur des repas de midi (mid-day meal workers) de l’Andhra Pradesh (région du sud de l’Inde) se sont rendu à Vijayawada pour s’opposer au programme de privation lancer par le gouvernement de la région et demander un salaire mensuel de 5000 roupies (±60€). Ce programme de privatisation mènerait au licenciement de 85.000 travailleurs du secteur, principalement des cuisiniers et des aides, gagnant leur vie en cuisinant dans les écoles publiques et subventionnées.

Pour s’opposer à cette initiative, près de 3 000 employés se sont rendu à Vijayawada pour organiser une réunion et discuter de leurs problèmes. La plupart d’entre eux, arrivés par train, ont été accueillis par des dizaines de fourgonnettes de policiers qui les ont fait entrer dans le stade près du chemin de fer soit-disant dans l’attente des fonctionnaires pour discuter de leurs revendications. Vers 23h, les policiers de la ville ont arrêtés des centaines de travailleurs et dispersés vers divers commissariats de la région.

Des travailleurs arrêtés par la police de l’Andhra Pradesh

Des travailleurs arrêtés par la police de l'Andhra Pradesh

MISE A JOUR: selon plusieurs sources locales, il s’avère que les 14 personnes abattues hier sont des tribaux du village de Kistaram. Selon ces dernières ainsi que plusieurs personnalités de la société civile, cette propagande des autorités vise à instiller la crainte dans les villages reculés de l’état, afin que les villageois ne soient plus tentés de rejoindre la guérilla maoïste.

Les autorités ont annoncé que les forces de sécurité avaient abattu 14 membres présumés du PCI(maoïste) au cours d’un combat dans le district de Sukma (Chhattisgarh). L’incident a eu lieu vers 7h ce matin. Les soldats ont également saisi 16 armes et 4 IED sur les lieux. Une opération de ratissage a été déclenchée immédiatement après la fusillade pour tenter de capturer leurs camarades.

Opération de ratissage

Opération de ratissage

Deux policiers ont été blessés dans une attaque menée par la guérilla maoïste dans le district de BIjapur (sud du Chhattisgarh) ce vendredi. En représailles, les policiers ont abattu un guérillero. Ses camarades sont parvenus à récupérer son corps lors de leur retraite, ont annoncé les autorités.

District de Bijapur

District de Bijapur

Un couple de maoïstes dont la tête avait été mise à prix se sont rendus à la police mercredi à Raipur, capitale de l’État du Chhattisgarh. Ravin alias Sanna était actif dans la région de Kerlapal au sud de Bastar. Il a rejoint les rangs maoïstes il y a dix ans. Ravin était impliqué dans plusieurs attaques contre les forces de sécurité et également dans un enlèvement. Sa femme Reena alias Budhri avait quitté les rangs maoïstes en 2016 mais était toujours recherchée. Reena aurait été impliqué dans plusieurs actions de la guérilla maoïstes (fusillades et embuscades à l’IED).

Le couple à sa reddition

Le couple à sa reddition