Des affiches maoïstes mettant en évidence les atrocités policières et les inconvénients des multiples décisions gouvernementales sont monnaies courantes, notamment dans le district de Visakhapatnam (Andhra Pradesh). Les autorités ont décidé de mener le combat idéologique en adoptant la même technique. La police a collé des affiches dans plusieurs villages pour répandre un message de bonne volonté, tout en mettant en évidence les effets négatifs que peuvent avoir l’adhésion au mouvement maoïste. Soutenant la guerre idéologique, le commissaire local affirme « L’idée des maoïstes est d’attirer les jeunes dans leur giron. Nous ne voulons pas que cela arrive. Les maoïstes disent qu’il y a besoin de médecins, pas de routes. Nous controns cet argument en disant que sans routes, il n’est pas possible de construire des hôpitaux et d’y poster des médecins ». Notons que depuis le début de l’opération Green Hunt lancée à travers le pays dans les régions occupées par la guérilla, les autorités mettent en place de multiples travaux de construction routière afin de pouvoir acheminer leurs soldats dans les régions forestières et inaccessibles.

Propagande et contre-propagande

Propagande et contre-propagande

Selon certains documents communiqués à la presse par la guérilla maoïste, le parti envisagerait de planifier moins d’attaques dans son bastion du Bastar (Chhattisgarh) pour mener des frappes plus importantes et mieux préparées. Il souhaite également parvenir à parer les efforts menés par le gouvernement pour rassembler de plus en plus de renseignements dans la région. Ces documents, compte-rendus d’une récente réunion de commandants maoïstes entre le 5 et le 7 juillet dernier montrent que les guérilleros sont inquiets du renforcement des renseignements obtenus par les forces de sécurité. On peut également y lire que le parti souhaite mettre l’accent sur la formation et à la colmatage des brèches dans ses propres services de renseignements. « Les forces de sécurité distribuent des téléphones portables aux enfants dans les écoles situées dans les régions occupées par la guérilla pour faciliter le rassemblement d’informations. Il faut décourager l’utiliser de téléphones portables » affirme les documents.

Forces antiguérillas à l’entraînement

Forces antiguérillas à l'entraînement

Les opérations anti-maoïstes de la police de l’Odisha vont toute se voir doter de nouveaux équipements high-tech par le gouvernement de l’état qui a décider d’acheter une quantité d’équipements modernes, dont des drones, des détecteurs de vapeur, des caméras thermiques, des appareils pour détruire les produits de contre-bande. L’objectif premier est de pouvoir contrôler un maximum tout mouvement opéré par la guérilla.

Une partie du budget sera destinée à l’achat de drones ainsi qu’à la construction d’une station d’atterrissage et un local de contrôle où seront collectées, en temps réel, les images de zones forestières inaccessibles. Les détecteurs de vapeur serviront à dénicher les explosifs dans les forêts. Ces appareils peuvent tracer et identifier tous les types de vapeur et toutes les traces de composés organiques, biologiques et chimiques de manière juste et rapide. En outre, de multiples achats de matériel tel que des gilets pare-balles, des caméras thermiques, des casques, etc. ont été provisionnés.

Actuellement, un total de seize bataillons des Central Armed Police Forces sont déployés dans l’état, dont huit bataillons de la CRPF et huit bataillons de la Border Security Force aux côtés d’un bataillons du Commando Battalion for Resolute Action.

L’état d’Odisha

La police de Charla, petit village du district de Bhadradri Kothagudem dans le Telengana, a arrêté deux membres d’une milice du PCI(maoïste) ce mardi. Les autorités ont identifié les deux hommes, Madivi, alias Kodi Vinod (25 ans) et Muski Soma (23 ans). Ils ont été capturé lors d’une opération de contrôle routier menée conjointement par la police locale et la CRPF à la frontière entre le Chhattisgarh et le Telengana. Des médicaments ont également été saisis lors de l’arrestation.

Etat du Telengana

Le service du renseignement de la police du Kerala suspecte le nouveau syndicat Democratic Students’ Association (DSA) dont le lancement est prévu le 26 août prochain d’être une organisation maoïste de masse. Selon le tract publié par les organisateurs de la soirée d’inauguration du syndicat, son projet est de « soutenir les luttes des sections opprimées de la société ». De leur côté, les autorités affirment qu’il s’agirait d’une nouvelle tentative de diffusion de l’idéologie maoïste pour « influencer le coeur et l’esprit des jeunes ». Un fonctionnaire en charge de la sécurité intérieur au bureau de la State Special Branch a déclaré dimanche à la presse que des sympathisants maoïstes « tentaient de s’emparer de diverses sphères de nos vies à travers des organisations de fronts actives dans différents domaines ». Il a indiqué que Paadaantharam, sous les auspices duquel la DSA est lancé, était le groupe d’étudiants de Porattam, qui avait des liens avec les maoïstes. « Ils disposent d’une branche culturelle intitulée Njattuvela. Bien que la DSA ne puisse pas être qualifié d’organisation maoïste, leur agenda caché est de propager cette idéologie ». Il a ajouté que la police allait garder l’oeil sur leurs activité, d’autant plus que Ami, une des membres du syndicat, est la fille d’un couple actuellement détenu pour ses prétendus liens avec la guérilla. A cet égard, elle a déclaré « ce n’est pas démocratique de nous relier avec les maoïstes simplement parce que je suis leur fille. J’ai mes propres opinions politiques ». Selon elle, la DSA est une organisation estudiantine indépendante qui n’est affiliée à aucun parti. En les qualifiant de maoïstes, l’establishment tente de réprimer tous les mouvements politiques d’opposition.

Pochoir de la Democratic Students’ Association

Pochoir de la Democratic Students’ Association

Deux soldats ont été blessés dans une explosion déclenchée par la guérilla maoïste dans le district de Sukma (Chhattisgarh) ce mardi. L’incident a eu lieu vers 15h dans les forêts relevant du poste de police de Fulbagdi quand une brigade conjointe des forces de sécurité rentrait d’une opération de contre-insurrection. Des brigades distinctes de forces de sécurité, incluant des membres de la CRPF, de la Special Task Force, de la District Reserve Guard et de policiers locaux étaient en mission depuis lundi afin de prévenir toute action maoïste à l’occasion de la fête nationale indienne en date du 15 août. Sur le retour, alors qu’une des brigades arrivait à proximité du village de Pariya, des guérilleros ont déclenché une explosion, blessant trois soldats, tous trois membres de la Special Task Force. Immédiatement après avoir été informées de l’attaque, les autorités ont dépêché des renforts dans la région et les blessés ont été emmenés à l’hôpital.

Guérilleros maoïstes

Guérilleros maoïstes

Deux membres présumés du PCI(maoïste) ont été abattu durant une fusillade avec la police dans le district de Sukma (Chhattisgarh) ce dimanche. « Une fusillade s’est déclenchée entre des maoïstes et une équipe conjointe de la District Reserve Guard (DRG) et de la Special Task Force (STF) de la police du Chhatisgarh à proximité du village de Kasaram. Deux maoïstes ont été tués et leurs corps retrouvés, ainsi que des armes » a déclaré l’inspecteur général de l’unité Anti-Naxal Operation de la police du Chhattisgarh. Les corps ont été identifiés comme étant ceux de Podiyam Sunna, commandant de peloton d’un milice maoïste, et de Vanajm Hunga, un membre d’une petite brigade d’action du peloton maoïste numéro 8 dans le Sukma. Les policiers ont retrouvé deux armes sur eux.

District de Sukma

Dans une action distincte, la police du Maharashtra a détruit un campement maoïste à la frontière entre le Chhattisgarh et le Maharashtra, saisissanst des armes et des chevaux. Les autorités avaient déclenché une opération de ratissage dans la zone. Lorsqu’ils ont aperçu le campement, les soldats ont ouvert le feu, et les guérilleros ont battu en retraite, laissant derrière eux des armes, six chevaux ainsi que du matériel d’usage domestique.

Pour surveiller les mouvements maoïstes dans les forêts bordant la frontière entre le Tamil Nadu et le Kerala, la police rurale de Coimbatore a déployé six nouvelles brigades de la Naxalite Special Division (NSD) pour accompagner le personnel du département forestier et le soutenir dans ses opérations de ratissage. La police a également créé treize nouveaux postes de contrôle dans la région afin de contrôler les mouvements de véhicules vingt quatre heures sur vingt quatre. La police rurale disposait de deux brigades de la NSD (de douze membres chacune) pour s’attaquer aux maoïstes dans les forets. Celles-ci menaient des opérations de ratissage dans les zones jugées vulnérables. « Nous avons importé six nouvelles équipes de la NSD en provenance d’autres districts pour soutenir le personnel de terrain. Les villages tribaux sont infestés de maoïstes. Mais il n’y a aucun mouvement insurrectionnel dans le Tamil Nadu. Nos équipes de la NSD ont de bons rapports avec les tribaux partout. Nous sommes prêts à faire face à toute situation à la frontière et nos équipes sont équipées d’armes modernes » a déclaré Pa Moorthy, commissaire de police du district de Coimbatore.

Coimbatore City Police

Coimbatore City Police

Des membres de la guérilla maoïste ont fait explosé un bâtiment en rénovation qui devait devenir un commissariat de police dans un village du district de Gaya, dans le Bihar. Les autorités ont affirmé qu’une brigade du PCI(maoïste) était arrivée dans le village de Dhangai dans la nuit de dimanche à lundi et ont installé des explosifs dans le bâtiment. Les maoïstes avaient appris que les autorités planifiaient d’y installer un détachement de soldats de la CRPF et de la SSB afin de reprendre les opérations de contre-insurrection dans la région. Des policiers se sont rendus lundi sur les lieux et ont déclaré que les explosifs n’avaient pas sauté, mais que le building avait été endommagé manuellement et qu’il n’y avait pas de trace d’explosion. Entre temps, la police en coopération avec les forces centrales, ont lancé une importante chasse à l’homme à travers la jungles et dans les collines voisines.

Bâtiment endommagé par la guérilla

Bâtiment endommagé par la guérilla

La police du Gujarat a arrêté un ancien membre du comité central du PCI(maoïste) près de Nagpur (Maharashtra) ce mardi matin. Tushar Kanti Bhattacharya, 62 ans, qui fut également en charge des divisions de l’Uttar Pradesh, de l’Uttarakhand et du North Bihar durant plusieurs années, revenait du Bengale occidental en train lorsqu’il a été interpellé. Sa femme, Soma Sen, professeur à la Nagpur University, a dit qu’il s’était rendu à Kolkata pour rendre visite à sa soeur. Son avocat Prakash Meghe a déclaré qu’il avait été interpellé dans le train par des policiers. Ceux-ci l’ont contraint à couper son téléphone avant de lui montrer un mandat d’arrêt émis par un tribunal de Surat en lien avec une affaire datant de 2010. Meghe a ajouté qu’il avait été autorisé à lui passer un coup de fil depuis l’aéroport de Nagpur « Il a dit que la police du Gujarat l’emmène à Surat, et qu’il comparaitra demain mercredi ».

Bhattacharya avait déjà été arrêté par la police du Bihar en septembre 2007 en connexion avec les quatre décennies de raids maoïstes contre les propriétaires fonciers du village de Tappalpur aujourd’hui situé dans le Telengana. Il avait été incarcéré dans la prison de Cherlapally, à Hyderabad. Après avoir été libéré sous caution il y a deux ans, il s’était installé à Nagpur avec sa femme. Il avait rejoint le PCI(maoïste) dans les années ’70.

Prison de Cherlapally à Hyderabad

Prison de Cherlapally à Hyderabad