Une nouvelle voie détournée vient d’être ouverte pour diviser les Adivasis et les distancer les uns des autres. Le Premier Ministre indien, lors de sa visite officielle dans le Jharkhand le 6 mars dernier, a posé la première pierre d’un pont sur le Gange qui reliera le Jharkhand et le Bihar. En même temps, il a inauguré le ‘Special Primitive Tribe Police Battalion’, exclusivement composé d’hommes et de femmes issus de tribus autochtones. Il s’est plus tard avéré que ce bataillon avait déjà été constitué et qu’il était déjà entré en fonction, mais ses membres ont été alignés afin de faire “comme si” c’était le ministre lui-même qui l’inaugurait. 956 personnes, dont 252 femmes, de différentes tribus autochtones ont été sélectionnés. Les femmes occuperont des postes d’agents de police, tandis que les hommes formeront le ‘Special Primitive Tribe Police Battalion’ qui modelé selon le même schéma que la Central Paramilitary Force. La nature exacte que leur tâche n’a pas encore été dévoilée. Mais il est déjà certain qu’ils seront employés par le gouvernement et auront un salaire stable, alors que tous les jeunes tribaux sont sans-emploi et dans l’impossibilité d’en trouver en raison de leur origine tribale.
La stratégie des autorités est de briser l’unité des Adivasis. Il y a 32 tribus dans le Jharkhand et neuf d’entre elles ont été cataloguées comme Promitive Vulnerable Tribal Groups (PVTG). Ces groupes tribaux sont les Asur, les Birhor, les Hill Kharia, les Birajia, les Korwa, les Parahiya (Baiga), les Sabar, les Mal Pahariya et les Souriya Pahariya, constituant une population d’environ 2.230.0000 habitants sur un total de 708.700.000 tribaux. Le facteur de différentiation est une source d’inquiétude dans la mesure où la communauté adivasi se divisera et il sera beaucoup plus difficile pour les tribaux de lutter ensemble pour leurs droits économiques, sociaux, culturels et politiques. C’est exactement ce que les autorités souhaitent.
La tâche qui sera assignée à cette nouvelle force paramilitaire PVTG est une autre source d’inquiétude. Il est à espérer que ses membres ne seront pas enrôlés dans les opérations anti-maoïstes, ce qui dans les faits signifierait qu’ils combattraient d’autres Adivasis, créant de fait une situation de guerre civile dans l’état.
Inauguration du Special Primitive Tribe Police Battalion