La police du Chhattisgarh, l’état indien le plus touché par l’insurrection maoïste, a lancé une application pour smartphone qui permet de partager anonymement avec les forces de l’ordre des enregistrements vidéo ou audio, et d’autres renseignements sur les maoïstes. L’application peut être téléchargée à partir de Google Play Store, le magasin d’applications des smartphones Android. La police espère que l’application va lui valoir de précieux renseignements sur le terrain. L’application anti-maoïste a été spécialement conçue par la Chhattisgarh Infotech & Biotech Promotion Society (CHIPS), une société appartenant à l’État de Chhattisgarh. 146 tours-relais pour la téléphonie mobile vont être mises en service dans la « zone rouge » du Chhattisgarh en septembre prochain.

Une tour-relais de téléphonie dynamitée par les maoistes (ici dans le district de Muzaffarpur de l’état de Bihar)

Une tour-relais de téléphonie dynamitée par les maoistes (ici dans le district de Muzaffarpur de l'état de Bihar)

Les forces de sécurité et les guérilleros maoïstes se sont livré un violent combat jeudi dans les forêts de Barkote, dans le district de Deogarh. Une force conjointe réunissant la police du district, le Groupe des opérations spéciales (SOG) et une unité de la CRPF a lancé une opération contre un camp de de la guérilla près du village de Khuntadihi. Les forces de sécurité affirment avoir saisi de grandes quantités d’armes et de munitions, mais refusent de parler des pertes.

D’autre part, les policiers ont arrêté Musaki Adma (22 ans), originaire du village de Sikhpal dans le district de Jagdalpur (état de Chatisgarh), qui serait membres du PCI(M) depuis 2007. Adjoint de 2009 à 2013 du commandant Molangur Dalam, il a d’abord travaillé dans les renseignements de la guérilla maoïste avant de se faire embaucher dans les chantiers de construction où il dérobait des explosifs. 37 bâtons de gélatine ont d’ailleurs été saisi lors de son arrestation. Enfin, la police du district de Mettupalayam a perquisitionné une maison dans laquelle se tenait des réunions maoïstes. C’est dans cette maison qu’auraient transité les étudiants ralliés à l’insurrection maoïste avant leur départ vers les zones de guérilla. De nombreux documents y ont été trouvés.

Unité de la CRPF dans une opération anti-naxalite

Unité de la CRPF dans une opération anti-naxalite

Un tribunal local a acquitté mercredi le dirigeant maoïste Sabyasachi Panda dans un dossier d’infraction à la la Loi sur les armes ouvert il y a quatre ans. C’est le premier jugement dans les 100 affaires dirigées contre lui. Le tribunal a également acquitté les deux co-accusés dans l’affaire. Panda a été arrêté à une maison près de Bada Bazara, dans le Berhampur, le 18 juillet 2014 (voir ici). Panda était le fondateur du Parti Maoiste de l’Odisha (Odisha Maovadi Party), une scission du PCI(M).

Inde: Un dirigeant maoïste acquitté dans un procès (plus que 99 autres…)

Le professeur GN Saibaba, incarcéré depuis plus d’un an pour de prétendus liens avec la guérilla maoïste et handicapé à 90% s’est vu accorder aujourd’hui mardi par la Haute Cour de Bombay mardi un sursis temporaire de trois mois pour subir un traitement médical. Le professeur Saibaba était emprisonné depuis son arrestation, en mai 2014, sur le campus de l’Université de Delhi. Le professeur d’anglais va sortir de la prison centrale de Nagpur après versement d’une caution de 50.000 roupies. Le procureur s’était opposé au sursis en disant que le professeur Saibaba pourrait en profiter pour « falsifier des preuves ».

Le professeur GN Saibaba

Un militant du PCI (maoïste) accusé d’avoir participé à plusieurs opérations de la guérilla, y compris l’exécution du surintendant de la police du district de Pakur en 2013, a été arrêté jeudi à Chatupara, une localité du district de Dumka. Seemant Soren (22 ans), originaire du district de Burdwan été recherché comme membre actif de la guérilla maoïste dans les districts de Giridih et de Dumka, dans l’état de Jharkhand.

Ce dimanche, la police du Bihar a arrêté un présumé maoïste haut placé dont la tête avait été mise à prix ainsi qu’un de ses camarade dans un village du district de Jehanabad, à environ 70 kilomètres de la capitale de l’état. Selon les autorités, les deux hommes ont été interpellés à l’aube dans le village de Pariyawan. Rajak, responsable pour le CPI(Maoist) de la zone de Magadh est connu sous trois différents noms, Tyagiji, Shivaji et Baba. Cette zone comprend les districts de Gaya, Aurangabad, Jehanabad, Arwal, Calanda et des parties du Patna et du Nawada dans l’état du Bihar. L’homme arrêté en sa compagnie a été identifié comme étant Surendra Manjhi. Les soldats n’ont pas découvert d’armes en leur possession, mais ont saisi de la littérature maoïste. Le commissaire local a déclaré ‘Nous avons été informé samedi soir que lui et son complice étaient venus au village pour une réunion. En conséquence, nous avons constitué des équipes et l’avons encerclé. Tous deux ont été arrêtés après quelques heures d’opérations’. Il a ajouté que Rajak était recherché dans plusieurs affaires de violence et d’extorsion dans le Bihar et le Jharkhand.

Au moins un membre des forces de sécurité a été tué et trois autres personnes blessées dans une attaque attribuée à la guérilla maoïste dans l’état du Chhattisgarh ce samedi. Celle-ci s’est déroulée dans le région de Tumnar, située dans le Dantewada. Un membre de la Chhattisgarh Armed Force (CAF) a été pris pour cible par des guérilleros, selon la presse locale. Toujours selon la même source, six guérilleros seraient impliqués dans cette attaque. Ils se seraient fondus dans la foule de villageois sur le marché local.

Au moins une douzaine de véhicules ont été endommagés et trois incendiés par des ouvriers d’une usine textile à Gurgaon, dans l’état de l’Haryana. Les ouvriers se sont révoltés lorsqu’ils ont appris la mort d’un de leur collègue ce samedi matin. Selon la police, l’homme en question se serait électrocuté à l’usine Orient Craft le vendredi et serait décédé à l’hôpital le lendemain matin. Les ouvriers ont été rapidement encerclés et maitrisés par un vaste déploiement policiers. Par ces actes, ils entendaient dénoncer les conditions de sécurité exécrables dans lesquelles ils travaillent ainsi qu’une augmentation de leur salaire.

Un incident similaire avait déjà eu lieu à Gurgaon, mais dans une autre usine, au mois de février dernier. Alors, les ouvriers s’en étaient également pris aux véhicules et au matériel de l’usine après avoir appris la mort d’un de leur collègue battu à mort par des gardes de la sécurité après être arrivé en retard pour pointer.

Emeutes ouvrières à Gurgaon

Emeutes ouvrières à Gurgaon

Le professeur GN Saibaba, incarcéré depuis plus d’un an pour de prétendus liens avec la guérilla maoïste et handicapé à 90% avait reçu une autorisation d’un tribunal pour être transféré dans un hôpital privé de Dhantoli afin d’y subir une batterie d’examens. Depuis qu’il est détenu, ses conditions de détention ont entraîné une sérieuse détérioration de son état de santé, et selon plusieurs de ses proches, sa vie serait actuellement en danger. Jeudi, il a donc passé une IRM à l’hôpital en question, et devait se rendre vendredi dans un autre centre médical pour consulter un spécialiste afin qu’il puisse analyser les résultats de cet examen spécifique et prendre les décisions adéquates. D’après son avocat, son hospitalisation serait nécessaire. Mais à la suite de cette IRM, une lourde escorte l’a immédiatement reconduit à la Central Jail, sans intention qu’il puisse y avoir suite à ces examens.

Par ailleurs, le tribunal avait ordonné que sa femme et que son beau-frère puisse accompagner Saibaba à l’hôpital, et rester avec lui. Mais les policiers de l’escorte du prisonnier les ont empêcher de le suivre, et n’ont même pas autorisé les deux personnes à le saluer à son arrivée à l’hôpital. GN Saibaba a donc subi un examen médical express auquel il ne devrait donc pas y avoir de suite, et sans même avoir pu être accompagné par les membres de sa famille, contrairement à tout ce que le tribunal avait ordonné.

Le 6 juin dernier, le prisonnier maoïste Kobad Ghandy a mis un terme à la grève de la faim qu’il avait entamée le 1er juin (lire notre article). Il a pris cette décision suite à une ordonnance du tribunal ordonnant aux autorités pénitentiaires de lui fournir un accès aux équipements de premières nécessités ainsi que des soins de santé adéquats. L’homme, souffrant et âgé de 68 ans avait entamé sa grève pour dénoncer l’attitude des fonctionnaires de la prison et leur adoption ‘d’une méthode de harcèlement’ visant à détruire sa santé, principalement par le biais des transferts répétés de cellule en cellule ainsi que la privation de nécessités de base telles que des médicaments, de l’eau chaude, d’un lit, etc.

Kobad Ghandy

Kobad Ghandy