Le département d’état en charge des prison a construit un bâtiment spécial dans le district de Gadchiroli (Maharashtra) pour les prévenus accusés d’avoir des liens avec la guérilla maoïste. Les travaux sont actuellement terminé, mais la prison n’est pas encore ouverte car le département a demandé des mesures de sécurité spéciales fournies par les forces paramilitaires. A terme, cette prison deviendra une prison spéciale pour les Naxalites. En plus de celle-ci, il est prévu la construction de prisons de ce type dans les districts de Washim, de Sindhudurga, de Jalgaon et de Nandurbar.

Au cours de ces dernières années, des centaines de personnes ont été arrêtées par la police du Maharashtra pour leurs prétendus liens avec les maoïstes. La plupart ont finalement été libérés, faute de preuve, après de longs mois de détention préventive dans la prison centrale de Nagpur. D’après un avocat, une grande partie de ces prisonniers étaient et sont des militants luttant pour les droits des tribaux ou contre les expropriations. Des fonctionnaires du Anti-Terrorism Squad (ATS – Brigade Anti-Terroriste) n’ont eux pas caché l’objectif de la construction de ces prisons spéciales, affirmant que cela faisait longtemps qu’ils attendaient cette initiative, principalement parce que ces prisonniers exercent une influence sur les prisonniers communs. Un fonctionnaire haut placée de l’ATS a déclaré: ‘Il est crucial d’avoir une prison spéciale. Nous avons vu que les Naxalites influencent leurs co-détenus avec leur idéologie. En fin de compte, leur objectif est d’absorber autant de personnes que possible de leurs groupes. Donc, une prison spéciale pour eux est un pas bienvenu dans la lutte contre les maoïstes’.

Ce dimanche devait se tenir à Hyderabad (Andhra Pradesh) une conférence du Forum for Political Alternative à l’occasion des dix ans du mouvement révolutionnaire mené par le CPI(m). Varavara Rao, président de ce forum, le décrit comme une organisation dont le but premier est de fournir une alternative aux politiques actuelles, avec pour objectif de reproduire le concept de ‘Janata Sarkar’ (ou gouvernement populaire), système de gouvernance mis en place par les maoïstes dans plusieurs régions du pays. Le meeting, qui se voulait être un bilan des dix dernières années de lutte, en référence à la fusion des deux plus grands partis maoïstes du pays le 21 septembre 2004, devait avoir lieu ce dimanche à partir de 10h, mais les autorités locales en ont décidé autrement affirmant que le Forum est une organisation de front du CPI(m).

Dans la nuit de samedi à dimanche, elles ont déclenché une vaste opération d’arrestations à travers la ville, arrêtant un total de près de 800 personnes. Des femmes et des enfants ont été emmenés depuis leur domicile au milieu de la nuit. De nombreux participants ont été interpellés directement à la gare alors qu’ils se dirigeaient vers Hyderabad. D’autres ont été assignés à résidence. Ce fut notamment le cas de Varavara Rao, d’abord assigné à résidence (vers 5h du matin) et emmené en cours de matinée pour être placé en détention préventive. Un grand nombre de sympathisants s’opposant à ces arrestations arbitraires ont également été interpellés.

Les autorités de l’Andhra Pradesh ont annoncé avoir arrêté un couple mardi lors d’une conférence de presse donnée en fin de semaine. Des membres de la Special Intelligence Branch (SIB) ont interpellé un couple accusé de travailler pour l’équipe technique du comité central du CPI(maoïste). Les deux personnes arrêtées ont été identifiées comme étant Kistappa, alias Krishna, 40 ans et sa femme, Laxmi, alias Bhavani, 35 ans. D’après les autorités, Kistappa travaillait pour les maoïstes depuis plus de vingt ans, alors que sa femme serait elle active depuis douze ans. Après plusieurs mois de surveillance, la SIB est entrée en action et a pris d’assaut leur cachette dans la région de Bagalagunte, à proximité de Bangalore mardi soir.

D’après la SIB, le couple vivait dans un appartement loué depuis quatre ans. Kistappa travaillait comme maçon et sa femme comme tailleur. Elle a également déclaré que le propriétaire du bâtiment leur avait signalé qu’une ou deux fois par ans, le couple fermait tout à clé et partait durant plusieurs semaines. Ayant saisi leur téléphone, la SIB est actuellement en train d’analyser le détail de leurs appels. ‘Nous savons qu’ils font partie de l’équipe technique du comité central. Nous tentons actuellement de découvrir leur rôle exact et les missions qui leur étaient confiées’. Leur tête avait été mise à prix pour 500.000 roupies (6000 euros) chacun.

La nuit du 28 août dernier, une jeune étudiante de la Jadavpur University a été brutalisée dans son auberge située sur le campus par dix étudiants. Son compagnon a également été violenté ce soir-là. L’absence de réaction des autorités universitaires, et leur refus de lancer une enquête sur les faits ont entraîné le déclenchement d’un mouvement sur le site de l’université à l’initiative des étudiants mécontents.

Durant plusieurs jours, ils ont organisé des rassemblements, des sit-ins, des projections de documentaires sur la violence sexuelle et autres agressions contre les femmes, des concerts, etc. En restant sur le campus, en campant devant le bâtiment abritant les bureaux de la direction de l’université, ils espéraient être entendus dans leur revendication. Un soir, interpellant le vice-directeur qui sortait pour rentrer chez lui, ils se sont entendus répondre: ‘Parler aux étudiants va à l’encontre de ma dignité’. Suite à ce message, après plus de 100 heures d’occupation du campus, les étudiants ont décidé, le 17 septembre, d’aller plus loin et ont formé une chaîne humaine autour du building afin d’empêcher toute entrée et sortie.

Les autorités universitaires ont alors fait appel à la police qui est intervenue en force pour briser le blocage. Les policiers ont chargé dans la foule d’étudiants avec des batons et du gaz lacrymogène. Selon plusieurs sources sur place, les policiers étaient accompagnés par des hommes en civil qui ont été identifiés comme étant des hommes de main du parti TMC, parti politique proche des autorités universitaires. Après de longues minutes d’affrontements, 37 étudiants ont été arrêtés, dont une fille. Tous ont été libérés au compte-goutte dès le lendemain matin, avant d’être emmenés par leurs camarades à l’hôpital pour y être soignés.

Un soldat de l’unité spécialisée CoBRA a été tué un commandant adjoint grièvement blessé dans un féroce combat avec une brigade maoïste dans le village de Chiklam (Jharkhand) ce mercredi. La police avait été informée de l’entrée d’un important nombre de guérilleros dans le village mardi soir. Des hommes de la CRPF et d’autres de la police armée du district accompagnés de membres d’une unité CoBRA et de policiers locaux ont déclenché une opération conjointe, encerclant le village à l’aube mardi matin. Le combat a début vers 5h du matin pour se terminer vers 8h. Les forces de sécurité ont déclaré avoir tiré plus de 200 coups de feu, et des échanges de tirs sporadiques se sont poursuivis durant la matinée. Un soldat a été tué et un autre blessé.

17/09/2014

Inde: Arrestation

Lors d’une conférence de presse tenue ce mardi par la police de Gadchiroli, le commissaire local a annoncé l’arrestation d’un dirigeant maoïste identifié comme étant Raju, alias Jethuram Dhurwa (41 ans). L’homme, originaire du village de Khedgaon dans le district de Rajnandgaon (Chhattisgarh) est suspecté par les autorités d’être un membre haut placé de la Manpur Division ainsi que commandant de l’Aundhi Local Operation Squad. Le commissaire a également déclaré que c’est la première fois depuis 2007 que ses équipes parviennent à capturer un membre de la guérilla. Raju est accusé d’avoir été impliqué dans plusieurs actions attribuées aux maoïstes dans l’état du Chhattisgarh et du Maharashtra.

D’après les autorités, l’homme aurait travaillé dans la milice de son village natal avant de rejoindre le mouvement maoïste. Sa mission consistait au transport d’explosifs et autres matériaux envoyé par les dirigeants maoïstes vers les brigades locales. Il aurait rejoint la brigade de Pallemadi en 2007 puis aurait été transféré vers le Mohalla Local Operation Squad en 2008 où il aurait opéré jusqu’en 2012, avant de retourner dans la brigade de Pallemadi. Elles l’accusent, entre autre, d’avoir participé à l’incendie de véhicules autour des mines de Pallemadi en 2006, d’avoir volé du matériel explosif à Mahamay, d’avoir participé au meurtre de Sorpar en 2007, d’avoir pris part au combat de Sambalpur et au meurtre de Padi en 2009, au meurtre de Kandali en 2011, aux combats des collines de Bukmarka et de Mungner en 2012, de l’embuscade de Lekepar en 2012 ainsi qu’aux combats de Mudeli et de Mardgutta en 2014.

Sept membres des forces de sécurité ont été blessés dans deux attaques distinctes dans le Chhattisghar et le Maharashtra ce mardi. Trois soldats de la CRPF ont été blessé par l’explosion d’un IED alors qu’ils tentaient de le désamorcer à proximité du village de Timmapur, dans le district de Bijarpu. Les trois hommes ont immédiatement été hospitalisés. Dans une autre action chapeautée par les maoïstes, une bombe a explosé près du village de Yerkad, dans le district de Gadchiroli, blessant quatre policiers. Tous les quatre ont également été emmené d’urgence à l’hôpital.

Le gouvernement de l’Andhra Pradesh a décidé hier de prolonger d’un an l’interdiction du CPI(maoïste) et de ses organisations apparentées. La décision a été prise lors d’une réunion du cabinet d’état qui s’est tenue à Hyderabad, la capital de l’état. Les autres organisations visées par cette décision sont le Revolutionary Democratic Front, le Radical Students Union, la Radical Youth League, le Viplava Karmika Samakhya, le Singareni Karmika Samakhya et la All India Revolutionary Students Federation.

Le gouvernement de l’état avait imposé cette interdiction au People’s War Group (aujourd’hui fusionné avec le MCC pour former le CPI(m)) en 2005 après que les pourparlers de paix entre les autorités et la guérilla aient échoué. Depuis lors, elle est renouvelée chaque année au mois de septembre.

Un soldat de la Border Security force a été blessé dans l’explosion d’un IED dans le district de Kanker (Chhattisgarh). Le soldat faisait partie de l’escorte d’un groupe de politiciens locaux en marge d’élections régionales qui doivent se tenir ce week-end. La brigade de forces paramilitaires encadrait le groupe dans les forest de Nagaldand lorsque la guérilla a fait exploser une mine, blessant un soldat. Un court échange de coups de feu à suivi l’explosion, mais les guérilleros ont rapidement disparu dans les buissons.

Un officier de police posté dans le district de Narayanpur (état du Chhattisgarh) a été suspendu pour avoir révélé un mouvement des troupes de sécurité à un membre de la guérilla maoïste dans la région. La révélation de cette information aurait permis l’organisation d’une embuscade ayant entrainé la mort de seize personnes dans le village de Tahakwada du district de Sukma en mars cette année. Onze hommes de la CRPF, quatre policiers et un civils avaient été abattu au cours de l’attaque menée par les guérilleros à quelques kilomètres du commissariat local.

L’inspecteur général local a annoncé à la presse que ‘Mahadev Nag était posté à Tongapl lorsque l’action a eu lieu. Il a fourni des renseignements à un maoïste, Manjhiram Kashyap, lequel a récemment été arrêté par la police du Bastar’.