Une enquête de CNN révèle qu’après l’élection contestée du 29 octobre 2025 en Tanzanie, les forces de sécurité ont tiré à distance sur des manifestants non armés dans plusieurs villes, provoquant une répression meurtrière dont l’ampleur reste inconnue. Alors que la présidente sortante Samia Suluhu Hassan a été réélue avec 97,66 % des voix dans un climat de défiance marqué par l’arrestation d’opposants, des vidéos, témoignages médicaux et images satellites collectés par CNN montrent des morgues saturées, des corps entassés à l’extérieur des hôpitaux et des zones de terre fraîchement retournée à Dar es Salaam, interprétées comme une possible fosse commune. Des agents en uniforme ou en civil auraient poursuivi et abattu des manifestants, y compris des jeunes, jusque dans des quartiers résidentiels. Aucun bilan officiel n’a été publié, l’opposition évoquant des centaines de morts (voir notre article), tandis que l’ONU fait état d’au moins dix victimes confirmées. Sous pression, la présidente a annoncé une commission d’enquête nationale, sans en préciser le calendrier.

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Depuis le 29 octobre dernier, le pays d’Afrique de l’Est a été le théâtre de manifestations et d’émeutes suite aux élections présidentielle et législatives qui se sont déroulées sans opposition, les deux principaux adversaires de la cheffe de l’État ayant été soit emprisonné, soit disqualifié (voir notre article). Bien que le bilan de la répression ne soit pas encore connue, on déplore au moins 700 morts à travers tout le pays depuis le début des manifestations. Depuis, il y a une forte présence militaire sur les grandes artères de la capitale économique Dar es Salaam et un check-point a été mis en place pour rejoindre le centre-ville. Malgré la contestation, la commission électorale de Tanzanie a proclamé, samedi, la présidente sortante, Samia Suluhu Hassan, gagnante de l’élection présidentielle avec 97,66 % des voix.

Des élections présidentielle et parlementaires étaient organisées le 29 octobre dernier en Tanzanie. Celles-ci ont été ponctuées de manifestations dénonçant la situation sociale du pays auxquelles les autorités ont répondu par une violente répression, un couvre feu dans la capitale économique Dar es Salaam ainsi que la coupure de la 4G. Le lendemain, la situation était toujours tendue et aurait gagné de nombreuses villes comme Arusha, Kigoma, Mwanza ou encore Songwe. Plus d’une centaine de personnes auraient été tuées en moins de deux jours par les forces de l’ordre.

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Depuis plusieurs années, les Massaï de Loliondo s’opposent aux autorités tanzaniennes, qu’ils accusent de vouloir les expulser d’une partie de leur zone d’habitat historique pour en faire une zone réservée aux animaux sauvages… donc aux safaris et aux chasses privées. Le gouvernement veut limiter les activités humaines à 1 500 km² sur les 4 000 km² de cette région située non loin du parc du Serengeti, laissant 2 500 km² aux bergers masaï. En 2009 déjà, des milliers de familles avaient été expulsées de Loliondo pour permettre à une société émiratie, Ortelo Business Corporation (OBC), d’organiser des séjours de chasse. Le gouvernement a finalement mis fin à cet accord en 2017 après des accusations de corruption.

Le 8 juin, des dizaines de véhicules de police de l’Unité des forces de terrain (FFU) et environ 700 agents sont arrivés à Loliondo pour délimiter une zone de 1 500 km² comme réserve. Le 10 juin, ils ont tiré sur des Massaï qui protestaient : au moins 18 hommes et 13 femmes ont été la cible de coups de feu, tandis que 13 autres ont été blessés à coups de machette. Les Massaï ont résisté: un policier a été tué d’une flèche. Des vidéos montrent une attaque brutale contre les manifestants.

Un masaï blessé par la police

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