Tunis est entrée hier dans le cercle des manifestations. Lundi, des unités anti-émeutes se sont déployées dans le centre ville, où étaient prévus plusieurs rassemblements estudiantins. Un étudiant affirme que dès le début du cortège, ils se sont retrouvés face à la police anti-émeute qui avait reçu l’ordre de les empêcher de passer. Ce qu’elle a fait à coups de matraques et de bombes lacrymogènes. Un étudiant a été blessé et huit autres ont été interpellés. Par ailleurs, après un week-end d’affrontements entre les forces de l’ordre et les manifestants dans le nord-ouest du pays, les manifestations ont repris de plus belle hier, et se poursuivent aujourd’hui. Sur place, plusieurs témoins annoncent que le nombre de tués dans la région dépasse les cinquante, citant les chiffres de l’hôpital de Kasserine. Ils parlent de tirs de snipers, de pillages et de vols de commerces et de domiciles par des effectifs de police en civil. Ils dénoncent des tirs de snipers postés sur les toits et des policiers tirant sur des cortèges funéraires. Dans toutes les villes du pays, la vague de protestation se poursuit, et avec elle la répression. De nombreux témoins, notamment à Kasserine et à Regueb parlent de ‘cadavres éventrés’ et de ‘cadavres à la cervelle éclatée’.