Le 22 novembre dernier, les autorités turques ont procédé à une nouvelle vague d’arrestation visant la communauté kurde. Plus de cent personnes ont été arrêtées à Istanbul, à Diyarbakir et à Kocaeli de manière quasi simultanée. Parmi elles figurent une quarantaine d’avocats d’Ocalan (dirigeant emprisonné du PKK), un journaliste kurde, des étudiants, des membres du parti pro-kurde BDP (Peace and Democracy Party) et du DTK (Congrès pour une Société Démocratique), qui est une plateforme d’associations et de mouvements kurdes. Toutes ces interpellations interviennent dans le cadre de l’affaire KCK (Kurdistan Communities Union) lancée en 2009 suite à son large succès aux élections municipal et à la menace qu’il continue à poser au pouvoir turc qui l’accuse d’être la branche politique du PKK.
Le 28 novembre, au moins quinze personnes ont été arrêtées à Yuksekova (Hakkari) lors d’une manifestation anti-répression. Le 27 novembre, une trentaine de membres du BDP ont été interpellés dans la région de Sirnak. Et selon certaines sources, le gouvernement turc envisagerait actuellement d’enfermer des députés kurdes: ‘Selon les informations qui nous sont parvenues, on cherche à arrêter cinq députés. Ils planifient des complots et les mettront en oeuvre’. Cinq députés du BDP se trouvent déjà actuellement en prison. Selon le BDP, au moins 4 547 personnes ont été arrêtées et environ 2000 personnes parmi elles ont été envoyées en prison, au cours des sept derniers mois dans le cadre de l’affaire KCK. Et cela sans compter toutes celles qui ont été incarcérée pour leurs liens présumés avec le PKK.