Victor Manuel Rocha, 73 ans, avait été arrêté début décembre par le FBI et accusé d’avoir infiltré pour Cuba dans la diplomatie états-unienne pendant plus de 40 ans (voir notre article). Il a travaillé de 1981 à 2002 au département d’État avant de terminer sa carrière comme ambassadeur en Bolivie de 2000 à 2002. Il a été membre du Conseil de sécurité nationale, organe de la Maison Blanche, de 1994 à 1995, pendant la présidence de Bill Clinton. Il a aussi été en poste dans de nombreuses ambassades américaines en Amérique latine, dont celle de République dominicaine, du Honduras, du Mexique et d’Argentine. Il a ainsi eu accès à des documents confidentiels et une influence sur la politique étrangère américaine.
Victor Rocha a été piégé par un agent du FBI qui s’est fait passer pour un agent de liaison cubain. Au cours de ces réunions, qui ont été enregistrées secrètement, Rocha avait exposé que son principal intérêt était de renforcer la révolution cubaine. Victor Manuel Rocha a reconnu les faits et a été condamné à 15 ans de prison, ce qui est la peine maximale autorisée par la loi en ces circonstances. Cette infiltration est considérée comme la plus grave fuite de sécurité à Washington depuis l’affaire d’Ana Belen Montes, qui a été libérée en 2023 après avoir purgé 22 ans de prison (voir notre article).