Huit condamnations à des peines comprises entre 12 et 40 mois de prison avec sursis (sauf pour un prévenu… qui faisait défaut), deux suspensions du prononcé, une peine de travail et deux acquittements : le tribunal correctionnel de Bruxelles a estimé que la toute grande majorité des 15 faits de violence commis en 2006 par des membres de la police des chemins de fer étaient établis.
Les victimes étaient des personnes vivant dans une grande précarité ou en séjour illégal et qui, pour plusieurs, avaient commis des petits délits. L’enquête a identifié 15 victimes mais il y en a vraisemblablement eu d’autres qui n’ont jamais été retrouvées et qui n’ont pas déposé plainte. Ils ont reçu des coups de poing et de pied, le plus souvent lorsqu’ils étaient déjà menottés. Une policière avait pour spécialité de porter des coups de genou dans les testicules de ces hommes après leur avoir demandé s’ils avaient des enfants. Le point culminant avait été atteint le 28 mai 2006 lorsqu’un Algérien avait été offert comme « cadeau d’anniversaire » à une policière. Certaines des victimes avaient perdu connaissance sous les coups. D’autres saignaient du nez ou de la bouche. Les sévices avaient lieu dans les combis ou dans les bureaux de la police à la gare du Midi. Le tribunal, qui selon sa présidente, « est saisi d’effroi devant de tels faits » n’a donc finalement envoyé aucun de ces tortionnaires racistes en prison.