La NIA (National Investigation Agency) vient de mettre à jour sa liste des ‘terroristes’ les plus recherchés et y a introduit plusieurs dirigeants de la guérilla maoïste. Cette liste a été publiée sur le site internet de l’agence pour le rendre accessible et diffusable. Muppala Lakshman Rao, alias Ganapathy, actuel Secrétaire Général du CPI(maoïste) figure en haut de la nouvelle liste. Celle-ci contient les noms de 56 ‘terroristes’ issus de diverses organisations ainsi que des criminels en col blanc et autres ‘extrémistes’, leurs portraits, les histoires de leurs actions, les poursuites judiciaires en cours à leur encontre ainsi que les récompenses offertes pour leur capture. En plus de Ganapathy, la NIA a également listé d’autres dirigeants haut placés: Sambala Keshav Rao, alias Basavaraj, Devji, Somji et Prabhakar, tous membres du Comité Central du parti. Plusieurs voix s’élèvent déjà contre cette liste. Le poète révolutionnaire Varavara Rao a notamment interpellé le Ministre de l’Intérieur pour dénoncer l’appellation de ‘terroriste’. Exigeant une clarification de la part du gouvernement, il a déclaré ‘Les maoïstes sont des militants politiques et non des terroristes parrainés par les services de renseignements du Pakistan’.

Il y a quelques jours, tous les médias indiens relayaient l’information selon laquelle dix guérilleros maoïstes auraient été tués par les hommes d’une brigade du TPC (Tritiya Prastuti Committee), comité composé d’anciens membres du parti ayant déserté en 2001. D’après les médias, les forces armées auraient été informées d’une fusillade entre les deux groupes et seraient intervenues pour interrompre le combat. Quelques heures plus tard, elles auraient retrouvé les corps de dix guérilleros, dont neuf en uniforme, ainsi que des armes et de la littérature maoïste sur les lieux.

Le CPI(m) dément cette version des faits et l’a fait savoir publiquement. Un porte-parole du parti a contacté par téléphone le PUCL (People’s Union for Civil Liberties) pour déclarer qu’il n’y avait eu aucune fusillade. Selon lui, il s’agissait d’une opération conjointe planifiée et exécutée par les forces paramilitaires de l’état et la police locale en collusion avec le TPC. Il a affirmé que les forces armées et le TPC avaient utilisé des hommes infiltrés pour mélanger du poison dans la nourriture servie aux guérilleros. Lorsque ceux-ci sont tombés inconscients, leurs armes ont été saisies et ils ont été tués de manière sélective par les hommes du TPC et des forces armées. Le reste des 25 guérilleros ont ensuite été embarqués par le TPC. Le porte-parole a en outre confirmé que les quatre dirigeants cités par les médias figurent effectivement parmi les morts. Il a également confirmé qu’il y avait 200 hommes armés pour mener l’opération. Il faut noter que ce n’est pas la première fois que les autorités font usage de techniques telles que l’empoisonnement pour éliminer des guérilleros. Le CPI(m) a lancé un appel à une semaine de protestation et de grèves à partir de ce 1er avril pour dénoncer cette opération. Une enquête devrait également être ouverte à la demande de diverses organisations telles que le PUCL et le RDF (Revolutionary Democratic Front).

Corps de guérilleros

Corps de guérilleros

Depuis vendredi soir, une série d’opération anti-maoïstes dans l’Odisha ont conduit à l’arrestation de trois guérilleros dans le district de Koraput, à la mise au jour de trois mines terrestres dans le district de Rayagada et à une fusillade entre les forces de sécurité et des maoïstes dans le district de Malkangiri. D’après la police du Koraput, les trois guérilleros ont été arrêtés au cours d’une opération conjointe de la police locale et d’hommes du SOG (Special Operation Group) vendredi soir. L’un d’entre eux serait recherché dans le cadre d’au moins six affaires reliées à la guérilla maoïste. Les deux autres sont accusés de détention illégale d’explosifs. Samedi, l’opération conjointe d’hommes de la DVF (Rayagada District Voluntary Force) et de la CRPF dans le district de Rayagada a entrainé la découverte de trois mines terrestres cachées sous des pierres le long d’une route. Chacune pesait environ cinq kilos, et les soldats les ont désamorcées.

Pandwanga Reddy, alias Sagar, était jugé par le tribunal de Tirupati pour avoir prononcé des slogans pro-maoïste. Sagar avait déjà comparu il y a six mois, étant un des accusés pour l’attaque à l’explosif à l’encontre d’un ancien chef de gouvernement à proximité d’Alipri. Acquitté dans le cadre de cette affaire, il était néanmoins resté en détention en raison de cette seconde affaire. Ce mardi, il a une nouvelle fois été acquitté, toujours pour manque de preuves. Sagar ne sortira pourtant pas de prison. Il reste en effet accusé dans le cadre de diverses autres affaires pour lesquelles il doit encore comparaître.

Pandwanga Reddy

Pandwanga Reddy

Deux contingents de mille nouvelles recrues chacun ont été déployés par le gouvernement central pour mener des opérations anti-naxales dans l’Odisha. Les membres de la BSF (Border Security Force) ont été envoyés dans l’Odisha pour être déployés dans les districts de Nabrangpur, de Koraput et de Rayagada et entreprendront leurs opérations anti-maoïstes en collaboration avec la police de l’état. Avec l’introduction de ces deux bataillons, le nombre de paramilitaires envoyés par le gouvernement central pour mener des opérations de contre-guérilla s’élève aujourd’hui à 100.000. Chaque bataillon compte environ mille soldats. La CRPF a déployé 82 bataillons, la BSF en a envoyé onze (cinq au Chhattisgarh et six dans l’Odisha) tandis que l’ITBP (Indo-Tibetan Border Police) en a envoyé six. Pratiquement 5000 soldats supplémentaires sont actuellement en formation ou dans l’attente d’être déployés. Le Ministre de l’Intérieur a également annoncé être en train de planifier la fourniture de davantage d’hélicoptères pour soutenir les hommes sur le terrain.

Deux commandos de la force spéciale anti-naxale C-60 ont été blessés dans une embuscade tendue par la guérilla ce lundi. L’action s’est déroulée à proximité du village de Marartola dans le district de Gondia (Maharashtra). D’après les autorités, le combat s’est déroulé vers 12h30 et a été très intense. Outre les deux soldats blessés, elles ont déclaré que de nombreux guérilleros avaient également été touchés, ce qui n’a pas été confirmé.

Un guérillero présumé dont la tête avait été mise à prix pour 5000 roupies (environ 70 euros) a été arrêté au cours d’une opération de ratissage dans le district de Bastar (Chhattisgarh). Les autorités ont annoncé qu’une équipe conjointe de la police locale et de la CRPF avait capturé un homme de 25 ans dans la zone du commissariat de Lohandiguda. Lors de son interrogatoire, il aurait reconnu être un membre actif de la guérilla maoïste dans la région. Il était recherché pour avoir pris part à plusieurs récentes actions de pillage et d’incendies volontaires attribuées aux maoïstes.

Cinq autres présumés guérilleros accusés de meurtres et d’une attaque contre une brigade policière ont été arrêtés dimanche par une équipe de policiers et de soldats de la Border Security Force dans le district de Kanker (Chhattisgarh). Tous les cinq ont été identifiés et inculpés par les autorités pour meurtre, incendie volontaire, attaque contre la police et pillage. Alors que l’opération des forces de sécurité était en cours depuis trois jours, cette arrestation a été annoncé comme un gros succès, les cinq hommes étant considérés comme des membres haut placés du parti maoïste.

Policiers du Bihar

Policiers du Bihar

Le 13 mars, la police a annoncé avoir procédé aux arrestations de six cadres maoïstes dans les districts de Hazaribagh et de Latehar (Jharkhand). Parmi ceux-ci, une femme haut placé dans la hiérarchie du parti, Geeta – alias Kalpana – chef de la branche des femmes de la ‘Jhumra Zone’. Cette dernière aurait été arrêtée en compagnie de son aide, Vijay Tudu, à la frontière entre le Hazaribagh et le Bokaro. La police a saisi la mobylette sur laquelle elles circulaient, 40.000 roupies, des documents, des affiches et des calicots maoïstes.

Dans le même temps mais dans le district de Latehar, la police a arrêté quatre guérilleros présumés sur lesquels elle a trouvé 32 cartes SIM, de fausses cartes d’identité, des clés USB et de la littérature maoïste. Les quatre guérilleros auraient également renseigné les autorités sur le lieu où se trouverait une grosse quantité d’explosifs.

Après avoir éliminé un dirigeant maoïste haut placé de la région, Pradeep Majhi, en début de semaine dans le district de Gajapati (Odisha), les forces de sécurité ont intensifié leur opération de ratissage à la frontière entre le Gajapati et le Ganjam en ajoutant des effectifs dans la zone. Des membres de la CRPF ainsi que du SOG (Special Operation Group) ont rejoint la DVF (District Volunteer Force) et la police locale pour mettre en oeuvre de nouvelles actions anti-maoïstes.

Les autorités ont annoncé qu’un dirigeant maoïste recherché dans le cadre d’au moins 45 affaires différentes avait été tué au cours d’une fusillade avec la police dans le district de Gajapati (Odisha). Sur base de renseignements reçus d’une présence maoïste, la police a effectué un raid dans une zone forestière à proximité de Mohana, à près de 400 kilomètres de la capitale de l’état, dimanche soir. Une longue fusillade, qui a duré jusque lundi matin, l’a opposée à une brigade de guérilleros, à la suite de laquelle ces derniers sont parvenus à battre en retraite. La police a néanmoins retrouvé un corps qu’elle a identifié comme étant celui de Gobinda Majhi, alias Pradip, considéré comme le commandant en second du groupe dirigé par Sabyasachi Panda, lui même activement recherché. Pradip était actif dans les districts de Rayagada, de Gajapati, de Ganjam et de Kandhamal. Les autorités le recherchaient entre autres pour meurtres, émeutes et enlèvements.