Mercredi dernier, D. K. Pandey, inspecteur-général de la CRPF a affirmé avoir demandé que ses troupes bénéficient de la protection de l’AFSPA dans les zones où elles luttent actuellement contre la guérilla maoïste dans le Jharkhand. L’AFSPA, pour Armed Forces Special Powers Act, a été adoptée en 1958 et peut être invoquée si le gouvernement qualifie une région de ‘zone perturbée’ ouvrant la voie à la prise de pouvoir pour son armée dans celle-ci. Cette loi donne des pouvoirs inconsidérés aux soldats, en particulier ceux de tirer pour tuer des civils, de fouiller des habitations et de saisir des biens sans mandat et d’ordonner la destruction de bâtiments suspectés d’être des dépôts d’armes maoïstes. En vertu de cette loi, les soldats disposent également de l’immunité contre toute poursuite en raison de leurs actes. Pandey, qui est en charge des opérations de la CRPF dans le Jharkhand a affirmé mercredi que sans la protection de l’AFSPA, ses forces n’étaient plus à même de mener leurs opérations de ratissage et a donc demandé sa couverture pour au moins six mois. Plus de 16000 hommes de la CRPF sont actuellement déployés dans le Jharkhand.

Ce samedi, la police de l’état du Tamil Nadu a arrêté J. Vivek, alias Balan (46 ans), le secrétaire du CPI(maoïste) de cet état. Le guérillero qui l’accompagnait, Padma, alias Sathyamary (37 ans) a pu échapper aux forces de sécurité. Les autorités accusent entre autre Vivek d’être impliqué dans les entraînements à la lutte armée organisés par les maoïstes dans le district de Theni en 2007. Un mandat d’arrêt à son encontre avait été émis par un tribunal local dans le cadre de cette affaire. Après avoir été renseignée sur la présence de Vivek à Shenoy Nagar (dans les faubourgs de Chennai, capitale du Tamil Nadu), la police l’a interpellé vers 6h30 samedi matin. N’ayant pu arrêter Padma au même moment, l’opération se poursuit. Padma est lui accusé par les autorités d’avoir pris part à une formation à la lutte armée destinée aux cadres maoïstes en 2004.

Les forces de sécurité sont prêtes à déclencher une offensive de grande envergure contre les maoïstes dans le Chhattisgarh. Le chef du gouvernement de l’état a donné son feu vert pour réactiver les opérations lors d’une réunion lundi soir après avoir évalué la situation avec divers fonctionnaires de police et de son gouvernement. En clôture de ce rendez-vous, il a déclaré que la relance de l’offensive anti-maoïste était nécessaire avant que tous les succès obtenus ces derniers moins par les forces de sécurité dans le Bastar soient réduites à néant. Ce sont les guérilleros de cette région qui avaient fait un fonctionnaire prisonnier il y a quelques semaines et qui ont pris en embuscade un véhicule de la Central Industrial Security Force plus récemment. Suite aux négociations ayant abouti à la libération du prisonnier, le gouvernement du Chhattisgarh et les négociateurs pour les maoïstes étaient parvenus à un accord pour que soient réexaminées les affaires des prisonniers maoïstes ou qui sont accusés de l’être détenus dans l’état. Il est plus que probable que cette nouvelle offensive fasse avorter ce processus.

Dans la nuit de dimanche à lundi, des guérilleros maoïstes ont tendu une embuscade à une patrouille de la Central Industrial Security Force (CISF) dans le district de Dantewada (Chhattisgarh). Vers 21h30, des douzaines de guérilleros armés ont pris d’assaut un véhicule transportant une équipe de soldats de la CISF, tuant six d’entre eux dans la fusillade qui a suivi. D’après les autorités locales, le conducteur, un civl, serait également décédé. Les maoïstes se sont ensuite retirés dans les forêts avoisinantes en emportant les fusils des soldats. Des hommes de la police du district ont immédiatement été envoyés sur place et mènent toujours des opérations de ratissage pour retrouver les guérilleros.

Un guérillero maoïste, activement recherché depuis plus de dix ans pour le meurtre d’un officer de police du Jharkhand, a été arrêté hier dans la zone de Rohini, au nord-ouest de Delhi. L’homme, que la police a identifié comme étant Pradeep Kumar Singh, 42 ans, est accusé d’être impliqué dans plusieurs exécutions, dont celle du commissaire de police du district de Lohardaga, Ajay Kumar, en octobre 2000. Habitant le village de Nindi, dans le district de Latehaar (Jharkhand), Singh avait rejoint le People’s War Group (depuis fusionné avec le MCC – Maoist Communist Center – pour former le CPI(maoïste)) en 1990. Au cours de son premier interrogatoire, il aurait revendiqué son appartenance en tant que membre actif du parti ainsi que sa présence lors de l’embuscade tenue à la patrouille de police menée par Kumar en octobre 2000. Toujours de sources policières, suite à cette action, Singh serait parti au Punjab, puis dans la région de Delhi, afin d’éviter son arrestation. Par ailleurs, son fils aîné, commandant de zone du parti maoïste dans le Latehaar, est un des hommes le plus recherché du Jharkhand.

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Un combat s’est soldé par la mort de quatre guérilleros maoïstes dans le district de Tinsukia (Assam). Un policier a été grièvement blessé dans la fusillade. Parmi les tués, Sanjeev Borah, un commandant maoïste qui dirigeait l’implantation d’une base d’appui dans la région. Les opérations de ratissage se poursuivent dans la région alors qu’une énorme quantité d’armes, parmi lesquelles des AK-47 et des grenades a été découverte sur les lieux de la fusillade. Cette opération des forces de sécurité aujourd’hui intervient après que plusieurs agences de renseignement aient averti que les maoïstes sont actuellement en train d’étendre leurs opérations dans l’Assam et que le nombre de leurs cadres augmente très rapidement. Ces agences ont également récemment affirmé avoir la certitude que les guérilleros sont parvenus à constituer une Armée de Guérilla Révolutionnaire pour combattre le gouvernement dans l’état grâce à une vaste campagne de recrutement et d’information parmi les pauvres et les jeunes sans emploi. Suite à tous ces renseignements, les autorités ont décidé de décupler les patrouilles et les opérations dans la région. Par ailleurs, davantage de troupes paramilitaires doivent être déployées sur place dans les jours qui viennent.

Guérilla en Inde

Guérilla en Inde

La guérilla maoïste a abattu un policier dans le district de Nuapada, dans l’Etat de l’Odisha. Affecté au commissariat de Dharambandh, ce policier escortait un convoi de ravitaillement pour le camp de paramilitaire de la CRPF installé à proximité, lorsque ce convoi a été intercepté par la guérilla.

Ce lundi, la Cour Suprême indienne a placé un guérillero maoïste septuagénaire en liberté provisoire et a suspendu la peine de prison à perpétuité à laquelle il avait été condamné pour sédition en 2010. Les juges ont justifié leur décision par le fait que Narayan Sanyal est âgé de 78 ans et a déjà passé plus de six ans derrière les barreaux. En 2010, un tribunal d el’état du Chhattisgarh avait condamné Sanyal, dirigeant du CPI(maoïste) ainsi que deux autres membres du parti, en vertu du Unlawful Activities Prevention Act (Loi sur la Prévention des Activités Illégales). Le cas de Sanyal avait attiré l’attention internationale en 2008, lorsque le médecin et militant des droits de l’homme renommé Binayak Sen avait été accusé de sédition et de complot avec les maoïstes après lui avoir rendu visite. La police avait prétendu que le médecin, sous prétexte d’une visite médicale, avait fait passer du courrier à Sanyal en prison. L’arrestation de Binayak Sen et sa condamnation à une peine de prison à perpétuité avait mis en lumière les excès des autorités indiennes et la ‘répression légale’ permise par des lois telles que l’UAPA au nom de la lutte contre le maoïsme. En avril 2011, Sen a été libéré provisoirement. Aujourd’hui, les appels de Sen et de Sanyal contre leurs condamnations respectives sont en instance devant la High Court du Chhattisgarh.

Narayna Sanyal

La Cour Suprême de Calcutta a accordé le statut de prisonniers politiques à Prakash Muniyan, Gourhari Mondal et Radheshyam Giri, qui avaient été arrêtés en 2007 dans l’île de Sagar, près de Kakdwip. Ils étaient actifs dans le Comité de Bhumi Uchhed Pratirodh (BUPC), un comité agissant contre les acquisition de terre dans le Nandigram. Ils avaient été arrêtés puis détenus bien-delà des délais légaux. Ils affirment en outre avoir été torturés par la police qui les accusait d’être des dirigeants maoïstes organisant une « sédition ».