Les autorités de l’occupation israélienne viennent de classer le Pôle étudiant démocratique progressiste (la branche étudiante du Front Populaire de Libération de la Palestine – FPLP) comme « terroriste ». Troisième organisation étudiante de l’Université de Birzeit en Cisjordanie occupée, elle regroupe des milliers de sympathisant·e·s qui sont régulièrement la cible de campagnes d’arrestations et d’intimidations. Plus d’infos ici.

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Des journalistes israéliens ont dévoilé une campagne de propagande mondiale contre le mouvement des droits palestiniens, Boycott, Désinvestissement, Sanctions (BDS). Le ministère des Affaires stratégiques a autorisé 37 millions de dollars pour placer sa publicité comme s’il s’agissait d’informations journalistiques dans les médias du monde entier. Le média numérique israélien 972 Magazine a notamment fait écho à une enquête ouverte en 2017 par le journaliste Itamar Benzaquen qui a révélé que le ministère des Affaires stratégiques de l’État d’Israël avait versé d’importantes sommes d’argent au Jerusalem Post pour publier des contenus contre BDS. Au cours des dernières années, des rapports similaires ont été publiés par des journalistes et des médias du monde entier. Plus d’infos ici.

Rassemblement du mouvement BDS à Valence

Rassemblement du mouvement BDS à Valence

Les autorités israéliennes ont entamé des démarches pour expulser l’avocat franco-palestinien Salah Hamouri, arrêté brièvement au début de l’été (voir notre article). Salah Hamouri est accusé par Israël – malgré ses dénégations – d’être membre du Front populaire de libération de la Palestine. Il avait été arrêté le 30 juin à Jérusalem, puis libéré après une semaine de détention (voir notre article). Pour être libéré, Salah Hamouri, qui défend comme avocat des prisonniers palestiniens, a dû payer une caution, s’engager à ne pas parler pendant trois mois à certaines personnes et se tenir prêt à se rendre « disponible pour d’éventuelles convocations de la justice ». Mais, jeudi 3 septembre, le ministre israélien de l’Intérieur Arié Dery, figure de proue du parti ultra-orthodoxe Shass, a informé Salah Hamouri de son intention de « révoquer son statut permanent en Israël ».  Les Palestiniens nés à Jérusalem (et c’est le cas de Salah Hamouri) n’ont pas la nationalité israélienne, à moins d’en faire la demande, mais bénéficient d’un permis de résidence permanent les autorise à vivre et travailler sur le territoire. Sans ce permis, Salah Hamouri serait donc expulsé et contraint à l’exil.

Salah Hamouri

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Des dizaines de Palestiniens ont été blessés lors d’affrontements avec des soldats israéliens arrivés hier dimanche 11 octobre pour procéder à des arrestations dans un camp de réfugiés près de Ramallah. 53 personnes ont été traitées médicalement, dont dix personnes blessées par balles réelles. Treize autres ont été blessés par balles en caoutchouc et le reste par des gaz lacrymogènes. Les résidents du camp de réfugiés d’Amari ont rapporté que l’armée israélienne avait bloqué plusieurs routes dans la région avant qu’un grand nombre de soldats n’entrent dans le camp et arrêtent trois personnes.

Un des blessés de samedi à Ramallah

La répression se poursuit en Algérie. Un militant du mouvement de protestation contre le pouvoir en Algérie, Yacine Mebarki, a été condamné jeudi à dix ans de prison ferme pour « incitation à l’athéisme » et « offense à l’islam » par le tribunal de Khenchela (est). Cette nouvelle condamnation s’inscrit dans une vague de répression ciblant quotidiennement des militants de la contestation ou « Hirak », des opposants politiques, des journalistes et des blogueurs. Il s’agit de la plus lourde peine prononcée contre un militant du Hirak depuis le début en février 2019 du soulèvement populaire pacifique pour réclamer un changement du système en Algérie. Très impliqué localement dans le Hirak et militant berbère, Yacine Mebarki, 52 ans, a été arrêté le 30 septembre après une perquisition à son domicile. Les policiers auraient trouvé chez lui un exemplaire jauni du Coran appartenant à son grand-père, dont une des feuilles était déchirée du fait de l’ancienneté de l’ouvrage. Déchirer une page du livre saint est considéré comme une atteinte à l’islam. Yacine Mebarki a décidé de faire appel.

 

Les membres du Parlement tunisien doivent se prononcer sur un projet de loi qui pourrait renforcer l’impunité des forces de sécurité et les exonérer de toute responsabilité pénale lorsqu’elles utilisent la force meurtrière pour protéger les bâtiments des services de sécurité. Au titre de l’article 7 du projet de loi n° 25/2015, les forces de sécurité ne seraient pas tenues pénalement responsables d’avoir utilisé la force meurtrière pour repousser les attaques contre des bâtiments liés à la sécurité, si la force qu’elles emploient est jugée proportionnelle au danger. Un rassemblement populaire a eu lieu devant l’Assemblée des représentants du peuple (le Parlement), à Tunis, contre ce projet de loi. Il y avait une forte présence de la police qui met depuis longtemps une pression énorme sur le pouvoir législatif afin de passer cette loi. Plusieurs manifestants ont été agressés et tabassés.

Policiers tunisiens

Tout est parti d’une descente de police, mercredi, dans une maison d’Awamiya, un village proche de Louxor. Les forces de sécurité voulaient y arrêter un jeune homme, suspecté d’avoir participé le 20 septembre à des manifestations anti-régime. Le jeune « suspect » n’étant pas là, la police a tenté, comme elle en a l’habitude, d’embarquer son jeune frère pour faire pression sur la famille. Cris, bousculade… Un officier a sorti son arme et tiré une balle dans la tête du frère, qui travaillait à l’hôpital de Louxor. Le lendemain, ses funérailles ont tourné en émeutes. Aux premiers slogans contre la police, les forces de sécurité ont répondu par des gaz incapacitants. Les villageois ont alors jeté tout ce qui leur tombait sous la main. Du classique dans l’Égypte de Sissi, où près de 500 manifestants sont allés rejoindre ces dernières semaines les 60 000 détenus politiques qui croupissent en prison. Embarrassées par la mauvaise publicité faite à son joyau touristique, les autorités ont suspendu le policier fautif. En attendant, les journalistes des derniers médias libres sont priés d’aller voir ailleurs. Basma Mostafa, n’a plus donné signe de vie à sa rédaction d’Al-Manassa, peu après avoir été contrôlé, samedi, par des policiers en civil. Son téléphone sonne depuis dans le vide.

Manifestation hier lundi en Egypte

Quinze Palestiniens ont été blessés par balle en caoutchouc vendredi 2 octobre dans des heurts avec l’armée israélienne dans le nord de la Cisjordanie occupée, lors d’une manifestation marquant le 20e anniversaire de la seconde Intifada. Les 15 manifestants ont été blessés dans le village de Kfar Qaddum, près de Naplouse. Quatre d’entre eux ont été transportés à l’hôpital et les autres soignés sur place. Les services de santé ont du aussi porté secours à des dizaines de manifestants ayant inhalé des doses massives de gaz lacrymogène tiré par les forces israéliennes.

Heurts entre manifestants palestiniens et forces de sécurité israéliennes, le 2 octobre à Kfar Qaddoum

Depuis le 20 septembre, date anniversaire de la contestation anti Al-Sissi, des manifestations quotidiennes ont essaimé dans plusieurs villes en Egypte. Les Égyptiens expriment en effet de plus en plus leur mécontentement, notamment contre une campagne de destruction de logements illégaux dans des faubourgs populaires démunis. Des affrontements ont éclaté et des blindés ont aussitôt investi la place Tahrir.  De nombreux défilés ont eu lieu dans plusieurs quartiers du Caire et ailleurs dans le pays, à Alexandrie, Minya, Sohag et Assouan. A Gizeh, des blindés furent même contraints de prendre la fuite face à la détermination des manifestants, et dans un village de la Moyenne-Égypte, ils ont jeté une voiture de police dans un canal. Un manifestant a été tué et plus de 170 ont été arrêtées.

Manifestation en Egypte le 21 septembre

Une campagne de surveillance menée par des services iraniens contre les dissidents du régime, qui dure depuis six ans, a été mise au jour. Depuis 2014, Rampant Kitten (le groupe de piratage à l’origine à l’origine de cette campagne) lançait des attaques pour espionner leurs victimes, notamment via le détournement de comptes Telegram, l’extraction de codes d’authentification à deux facteurs via des SMS, des enregistrements téléphoniques, l’accès aux informations de compte KeePass et la distribution de pages de phishing malveillantes à l’aide de faux comptes de service Telegram.

Ils ont utilisé des documents malveillants pour attaquer leurs victimes et voler autant d’informations que possible stockées sur l’appareil infecté. Le document intitulé « Le régime craint la propagation des canons révolutionnaires.docx » (traduction) permettait à Rampant Kitten de mener ses attaques. Une fois ouvert, le fichier chargeait un modèle de document à partir d’un serveur distant (afalr-sharepoint [.] Com), qui se fait passer pour un site Web d’une organisation à but non lucratif qui aide les dissidents iraniens. Il téléchargeait ensuite un code de macro malveillant, qui exécute un script batch pour télécharger et exécuter une charge utile de l’étape suivante. Cette charge utile vérifie ensuite si le service de messagerie Telegram est installé sur le système des victimes. Si tel est le cas, il extrait trois exécutables de ses ressources. Ces exécutables incluent un voleur d’informations qui prend les fichiers Telegram de l’ordinateur de la victime, vole des informations de l’application de gestion des mots de passe KeePass, télécharge tout fichier qui se termine par un ensemble d’extensions prédéfinies, enregistre les données du presse-papiers et prend des captures d’écran. Rampant Kitten utilise également des pages de phishing usurpant l’identité de Telegram.

Une application Android malveillante a également été découverte. Elle était déguisée en service pour aider les Iraniens en Suède à obtenir leur permis de conduire. Une fois que les victimes téléchargaient l’application, la porte dérobée volait leurs messages SMS et contournait la double authentification (2FA) en transférant tous les messages SMS contenant des codes 2FA vers un numéro de téléphone contrôlé par un attaquant. L’une des fonctionnalités uniques de cette application malveillante est de transférer tout SMS commençant par le préfixe G- (le préfixe des codes d’authentification à deux facteurs de Google) vers un numéro de téléphone qu’il reçoit du serveur C2. Il convient de noter que l’application lance également une attaque de phishing ciblant les identifiants du compte Google (Gmail) des victimes. Il récupère également les données personnelles (comme les contacts et les détails du compte) et enregistre l’environnement du téléphone.

Plus d’infos ici et ici.

Gmail et Telegram compris par des pirates au service du régime

Gmail et Telegram compris par des pirates au service du régime