Au moins sept Palestiniens ont été blessés et des dizaines d’autres ont souffert de suffocation en Cisjordanie occupée aujourd’hui vendredi. L’armée israélienne a utilisé des balles en caoutchouc et des gaz lacrymogènes pour disperser les manifestants qui protestaient contre la construction de colonies dans la ville de Deir Jarir, proche de Ramallah. Le 23 décembre dernier, les colons sionistes ont commencé à installer des tentes et à construire du matériel à Jabal Al-Shorfa dans la ville de Deir Jarir sous la protection de l’armée et de la police israéliennes. Plus de 650 000 colons vivent actuellement dans plus de 164 colonies illégales et 116 avant-postes en Cisjordanie occupée.

Deir Jarir

 

Un jeune internaute algérien, partisan du mouvement de protestation anti-régime Hirak, a été condamné lundi 4 janvier pour avoir publié des mèmes ironiques sur le président Abdelmadjid Tebboune et la religion. Walid Kechida est condamné à 3 ans de prison ferme assorti d’une amende. Le parquet de Sétif dans le nord-est du pays avait requis cinq ans de prison contre Walid Kechida, 25 ans, accusé d' »offense au président », « aux préceptes de l’islam » et d' »outrage à corps constitué ». Le militant, connu de la jeunesse de Sétif, est en détention provisoire depuis plus de huit mois pour ces memes. De nombreux opposants et militants du Hirak ont été arrêtés, jugés et condamnés en Algérie dans un climat de répression à l’encontre des opposants, des médias indépendants et des blogueurs (voir ici).

Portraits de prisonniers politiques algériens, dont Walid Kechida, devant l’ambassade d’Algérie à Paris (archives)

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Du 15 au 23 janvier 2020, le réseau international de soutien aux prisonniers palestiniens Samidoun appelle à une semaine internationale d’actions pour la libération d’Ahmad Sa’adat, secrétaire général du Front Populaire de Libération de la Palestine emprisonné par l’occupation israélienne. Arrêté et détenu en 2002 par l’Autorité Palestinienne, il a été enlevé par l’armée israélienne en 2006 puis condamné en 2008 à une peine de 30 ans de prison. Il est accusé d’être le dirigeant d’une organisation considérée comme « terroriste » par Israël et d’être responsable de l’exécution d’un ministre israélien d’extrême droite. Personnalité de la gauche révolutionnaire palestinienne, il multiplie les prises de parole durant son incarcération (voir notre article).

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Loujain Al-Hathloul a été condamnée, lundi 28 décembre, à cinq ans et huit mois de prison par un tribunal antiterroriste saoudien. La militante féministe a été reconnue coupable « d’intelligence avec des parties étrangères » et de « diverses activités prohibées par la loi antiterroriste ». La peine étant assortie d’un sursis de deux ans et dix mois, la jeune femme pourrait toutefois être libérée en mars. L’activiste saoudienne, qui avait revendiqué le droit des femmes à conduire elle avait été arrêtée en mai 2018, en même temps que d’autres activistes, soit un mois avant la levée de l’interdiction faite aux Saoudiennes de conduire. Pendant sa détention, la militante féministe a été victime de torture, dont des chocs électriques, et de harcèlement sexuel. « L’un de ses tortionnaires n’était autre que Saoud Al-Qahtani, le conseil du prince héritier, qui a menacé plusieurs fois de la violer, de la découper en morceaux et de jeter son corps dans les égouts », accuse sa sœur Lina.

Privée de contacts avec sa famille et de la possibilité de consulter un avocat, Loujain Al-Hathloul a entamé deux grèves de la faim pour dénoncer ses conditions de détention. Le verdict de lundi, en apparence clément alors que le procureur avait requis la peine maximale de vingt ans de prison, est considéré comme une stratégie de sortie tout en gardant la face devant les fortes pressions internationales pour la libération de la militante. Loujain Al-Hathloul n’est toutefois pas sortie d’affaire. Elle est interdite de voyager à l’étranger pendant cinq ans, et la suspension d’une partie de sa peine d’emprisonnement est conditionnée à son silence pendant les trois années à venir.

Loujain Al-Hathloul

Des dizaines de Palestiniens ont souffert de suffocation samedi 26 décembre lors de la répression, par l’armée israélienne, de la manifestation pacifique hebdomadaire anti-colonies dans le village de Kufr Qaddoum, au nord de la Cisjordanie (voir quelques uns de nos articles sur les répressions de cette manifestation qui se tient chaque semaine depuis des années ici, ici, ici et d’autres encore). Les manifestants dénoncent également la fermeture par Israël, depuis 2003, de la route principale qui relie Kufr Qaddoum à la ville de Naplouse. Les forces ont tiré des cartouches de gaz lacrymogène et des grenades assourdissantes en direction des manifestants, provoquant donc la suffocation de dizaines de personnes en raison de l’inhalation de fortes concentrations de gaz lacrymogènes.

Répression à Kufr Qaddoum (archives)

Aux premières heures du vendredi 25 décembre, en réponse à la destruction d’habitations de pauvres gens à Ilam, de jeunes insurgés ont pris pour cible le tribunal des mollahs à Karadj, dans la province d’Alborz. De jeunes insurgés ont mené deux autres attaques incendiaires contre les bases répressives de la milice du Bassidj à Hamedan et sur l’île de Kish.

L’attaque contre le tribunal de Karadj

 

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Les forces de l’occupation marocaine ont réprimé violemment mercredi une manifestation de militantes sahraouies dans la ville occupée de Laâyoune pour réclamer la liberté et l’indépendance. Les militants qui ont participé à la manifestation ont été frappées à coups de crosse. Plusieurs militantes et militants sahraouis restent brutalement persécutés, comme la famille de l’activiste Sultana Jaya. Cette répression survient alors que les unités du POLISARIO ont attaqué plusieurs bases des fortifications marocaines (le « mur ») au Sahara dans les secteurs de Mahbes, de Hauza, d’Al-Farsia et de Smara.

Combattants du POLISARIO

 

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Les forces israéliennes ont tiré des balles en caoutchouc ainsi que des bombes lacrymogènes pour disperser des dizaines de Palestiniens qui manifestaient contre les colonies israéliennes à Deir Jarir, à Ramallah. Cette intervention a provoqué des affrontements entre les forces d’occupation et les manifestants. De nombreux Palestiniens ont dû être soignés après avoir inhalé des doses massives de gaz lacrymogènes. Des manifestations anti-implantations ont également eu lieu dans les zones rurales des provinces de Ramallah, Naplouse et Qalqilya. En tout, 10 manifestants ont été blessés.

manifestants près du village de Beit Dajan

Des affrontements ont eu lieu samedi 19 décembre à Beyrouth entre la police anti-émeute libanaise et des étudiants qui manifestaient contre la décision d’universités d’adopter un nouveau taux de change du dollar pour fixer le prix des frais de scolarité, les augmentant de facto. Près de l’entrée de l’Université américaine de Beyrouth (UAB), dans le quartier de Hamra, les forces de sécurité ont tiré des gaz lacrymogènes pour disperser les manifestants qui tentaient d’approcher la porte principale. Les étudiants ont répondu en jetant des projectiles sur la police qui a formé un bouclier humain pour leur barrer le passage. La manifestation fait suite à la décision de deux universités privées de fixer les frais de scolarité sur un taux de change à 3900 livres libanaises pour un dollar, plutôt que sur le taux officiel (1500 livres pour un dollar), entraînant une forte hausse de ces frais. Les étudiants craignent que d’autres universités suivent cet exemple et provoquent ainsi un exode vers les établissements publics qui manquent déjà de fonds et sont débordés.

Des centaines d’étudiants s’étaient rassemblées dans la journée à Hamra pour le «jour de la rage des étudiants». Ils ont chanté des slogans contre le gouvernement et réclamé une éducation à des prix abordables dans un pays englué dans sa pire crise économique depuis la guerre civile de 1975-1990. Selon les Nations unies, plus de la moitié de la population au Liban vit désormais dans la pauvreté. Plus tard dans la soirée, des manifestants ont mis le feu à des poubelles et se sont attaqués à des banques avant d’être repoussés par la police.

Vendredi 18 décembre, un jeune Palestinien a été blessé au visage par une balle en acier recouverte de caoutchouc, tirée par les forces israéliennes lors d’affrontements qui ont éclaté dans le village de Kufr Malik, à l’est de Ramallah. D’autres affrontements ont eu lieu lors d’une manifestation à Naplouse: vingt Palestiniens ont été blessés par les forces d’occupation. Toujours vendredi, dans l’après-midi, un drone des forces d’occupation a été détruit par des manifestants palestiniens lors d’affrontements à Kafr Qaddum, dans le nord de la Cisjordanie. Il s’est abattu sur le sol et a été mis en pièce par les manifestants. Les militaires israéliens sont intervenus et ont récupéré les restants de l’appareil.

Les forces d’occupation vendredi à Ramallah