Les forces de l’occupation marocaine ont réprimé violemment mercredi une manifestation de militantes sahraouies dans la ville occupée de Laâyoune pour réclamer la liberté et l’indépendance. Les militants qui ont participé à la manifestation ont été frappées à coups de crosse. Plusieurs militantes et militants sahraouis restent brutalement persécutés, comme la famille de l’activiste Sultana Jaya. Cette répression survient alors que les unités du POLISARIO ont attaqué plusieurs bases des fortifications marocaines (le « mur ») au Sahara dans les secteurs de Mahbes, de Hauza, d’Al-Farsia et de Smara.
Les forces israéliennes ont tiré des balles en caoutchouc ainsi que des bombes lacrymogènes pour disperser des dizaines de Palestiniens qui manifestaient contre les colonies israéliennes à Deir Jarir, à Ramallah. Cette intervention a provoqué des affrontements entre les forces d’occupation et les manifestants. De nombreux Palestiniens ont dû être soignés après avoir inhalé des doses massives de gaz lacrymogènes. Des manifestations anti-implantations ont également eu lieu dans les zones rurales des provinces de Ramallah, Naplouse et Qalqilya. En tout, 10 manifestants ont été blessés.
Des affrontements ont eu lieu samedi 19 décembre à Beyrouth entre la police anti-émeute libanaise et des étudiants qui manifestaient contre la décision d’universités d’adopter un nouveau taux de change du dollar pour fixer le prix des frais de scolarité, les augmentant de facto. Près de l’entrée de l’Université américaine de Beyrouth (UAB), dans le quartier de Hamra, les forces de sécurité ont tiré des gaz lacrymogènes pour disperser les manifestants qui tentaient d’approcher la porte principale. Les étudiants ont répondu en jetant des projectiles sur la police qui a formé un bouclier humain pour leur barrer le passage. La manifestation fait suite à la décision de deux universités privées de fixer les frais de scolarité sur un taux de change à 3900 livres libanaises pour un dollar, plutôt que sur le taux officiel (1500 livres pour un dollar), entraînant une forte hausse de ces frais. Les étudiants craignent que d’autres universités suivent cet exemple et provoquent ainsi un exode vers les établissements publics qui manquent déjà de fonds et sont débordés.
Des centaines d’étudiants s’étaient rassemblées dans la journée à Hamra pour le «jour de la rage des étudiants». Ils ont chanté des slogans contre le gouvernement et réclamé une éducation à des prix abordables dans un pays englué dans sa pire crise économique depuis la guerre civile de 1975-1990. Selon les Nations unies, plus de la moitié de la population au Liban vit désormais dans la pauvreté. Plus tard dans la soirée, des manifestants ont mis le feu à des poubelles et se sont attaqués à des banques avant d’être repoussés par la police.
Vendredi 18 décembre, un jeune Palestinien a été blessé au visage par une balle en acier recouverte de caoutchouc, tirée par les forces israéliennes lors d’affrontements qui ont éclaté dans le village de Kufr Malik, à l’est de Ramallah. D’autres affrontements ont eu lieu lors d’une manifestation à Naplouse: vingt Palestiniens ont été blessés par les forces d’occupation. Toujours vendredi, dans l’après-midi, un drone des forces d’occupation a été détruit par des manifestants palestiniens lors d’affrontements à Kafr Qaddum, dans le nord de la Cisjordanie. Il s’est abattu sur le sol et a été mis en pièce par les manifestants. Les militaires israéliens sont intervenus et ont récupéré les restants de l’appareil.
Des soldats israéliens ont fait un raid, tôt mercredi matin, dans la ville de Jaba ‘, au sud de la ville de Jénine, au nord de la Cisjordanie. Plusieurs jeeps de l’armée ont envahi la ville, avant que les soldats ne fassent irruption dans de nombreuses maisons et les fouillent violemment, tout en interrogeant les familles. De nombreux riverains ont protesté contre l’invasion, lancé des pierres et quelques cocktails Molotov sur les jeeps de l’armée, tandis que les soldats ont tiré des balles en acier recouvertes de caoutchouc et un barrage de bombes à gaz. Six jeunes manifestants ont été blessés par des balles en acier recouvertes de caoutchouc et de nombreux habitants ont dû recevoir des soins pour avoir inhalé trop de gaz lacrymogène. Les soldats ont enlevé dix-neuf Palestiniens à leur domicile à Jaba’ et dans plusieurs autres points de la Cisjordanie.
Six manifestants ont été tués en moins de 48 heures lors de rassemblements contre les autorités du Kurdistan irakien, au moment où la colère gronde à propos de coupes de salaires dans la fonction publique (voir notre article d’hier). Lundi, un premier manifestant âgé de 26 ans a été tué par balle dans la localité de Chamchamal, où les forces de sécurité, qui protégeaient des bureaux de plusieurs partis politiques, avaient tiré à balles réelles pour tenter de disperser les manifestants qui s’en approchaient. Tard lundi soir, deux manifestants sont morts dans les localités de Kifre et Dabardikhan.
En dépit de la répression, de nouvelles manifestations ont eu lieu mardi dans une demi douzaine de localités de la province de Souleimaniyeh. A Takiya, une soixantaine de km au sud-est de la ville de Soleimaniyeh, des manifestants ont tenté d’incendier les sièges de partis politiques kurdes et de la police locale. Une jeune manifestant de 16 ans a été tué par balle à Takiya. Plus à l’Est, deux manifestants ont été tués lors de rassemblements mardi à Sayed-Sadeq. Les autorités gouvernementales du Kurdistan ont annoncé une interdiction de mouvement entre Souleimaniyeh et les localités voisines pendant 24 heures à compter de mardi minuit.
Les manifestations entamées la semaine dernière dans la province de Sulaymaniyah, au Kurdistan irakien vont en s’intensifiant. Organisées initialement par des enseignants contre la réduction de 21% de leur salaire, elles ont été rejointes par des milliers de personnes qui sont descendues dans la rue pour dénoncer la corruption et la crise économique. « Quarante-trois enseignants et civils ont été arrêtés mercredi, le deuxième jour des protestations. Vingt et un d’entre eux ont été libérés », a déclaré Najmadin Muhammed, membre du syndicat des enseignants. Masrour Barzani, Premier ministre du Gouvernement régional du Kurdistan, a annoncé mercredi matin que les autorités commenceraient à payer jeudi les salaires… d’octobre. Cela n’a cependant pas empêché les manifestants de Sulaymaniyah de descendre dans la rue. La police est intervenue brutalement, usant massivement de gaz lacrymogènes.
Mercredi, des manifestations ont eu lieu à Kalar, Darbandikhan et dans d’autres districts de Sulaymaniyah. Les manifestants ont appelé à des mobilisations dans toutes les provinces de la région du Kurdistan. Les autorités, de leur côté, se sont préparées activement à affronter les manifestants. À Hewlêr (Erbil), les forces de police ont installé dès mercredi des points de contrôle temporaires sur la place du marché et dans les rues afin d’empêcher les rassemblements. Jeudi, un grand nombre de policiers étaient déployés à tous les coins de rue de Sulaymaniyah, empêchant tout rassemblement de plus de trois personnes.
Des affrontements ont éclaté dans la ville de Beit Ummar, dans le district d’Hébron, après que les forces israéliennes aient mené un raid dans le quartier d’Asida de la ville. Les habitants de la ville ont protesté et les forces d’occupation ont ouvert le feu sur les manifestants et saturé le quartier de cartouches de gaz lacrymogène, provoquant l’étouffement de dizaines de personnes qui avaient inhalé des surdoses de gaz.
Les soldats israéliens ont blessé, vendredi, un adolescent palestinien, lors d’une manifestation dans le centre de la ville d’Hébron, dans la partie sud de la Cisjordanie occupée. Les soldats ont brutalement réprimé des dizaines d’habitants qui protestaient contre la fermeture en cours de la rue Shuhada, dans le centre de la ville, par les autorités d’occupation. Un enfant de 15 ans a reçu une balle en acier recouverte de caoutchouc dans la cuisse et de nombreux autres Palestiniens ont souffert des effets de l’inhalation de surdose de gaz lacrymogène.
Le 25 avril 2018, plusieurs manifestants antisionistes milanais s’étaient opposés à la présence des drapeaux de l’état israélien à la manifestation célébrant la libération de l’Italie. Ils avaient fait l’objet d’une enquête et devaient passer devant le tribunal de Milan. L’audience préliminaire s’est conclue le 11 novembre par la décision du juge de mettre en examen 4 militants, pour menaces, jet d’objets dangereux et résistance à un agent public aggravée par l’incitation à la haine raciale. La première audience du procès aura lieu le lundi 11 janvier à 9 heures au tribunal de Milan. Plus d’infos ici.