Si le « mode privé » bloque les cookies et l’accès à l’historique, il ne garantit pas l’anonymat auprès des sites visités: il existe depuis longtemps une technique qui se base sur la récolte de données numériques donnant une identité unique à un internaute pour l’identifier. Cette technique s’appelle le « fingerprinting » ; elle récupère la liste des plugins d’un navigateur, les polices exploitées par l’OS et surtout la taille des fenêtres affichées à l’écran. Mozilla planche pour induire le fingerprinting en erreur avec Firefox en les leurrant. Mozilla a déjà réglé les problématiques de la récolte des plugins et des polices. Il ne lui restait plus que celle de la taille de la fenêtre du navigateur.

La technique baptisée « letterboxing » ajoute artificiellement des bandes grises dans le navigateur autour de la page affichée lorsque la fenêtre est redimensionnée par l’utilisateur. Ces bandes grises sont étalonnées avec des multiples de 200 px et 100 px de la fenêtre pendant l’opération de redimensionnement. Ces bandes ne restent que le temps du rapatriement de ces données sur le serveur de la régie ou du site. Dès que l’opération est réalisée, Firefox rétablit automatiquement l’affichage souhaité. L’utilisateur n’est pas longtemps gêné par ces bandes et le fingerprinting est leurré.

Ce principe a été mis au point depuis 2015 sur le navigateur Tor qui est utilisé pour naviguer sur le réseau du même nom. Or, il se trouve que depuis le mois de juin 2018, The Tor Project est partenaire de Mozilla. Les deux fondations s’attellent à faire de Firefox un navigateur sécurisé, doté d’un mode de surf privé renforcé. Lors de sa sortie en mai, Mozilla Firefox 67 devrait intégrer cette option de letterboxing.

fenêtre en letterboxing
fenêtre en letterboxing

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Spip propose depuis le 21 janvier des nouvelles mises à jour. Il s’agit des versions 3.2.3, 3.1.9 et 3.0.28. Ces mises à jour comprennent un bon nombre de correctifs de bugs (34 pour la branche 3.2.x), ainsi que des correctifs de sécurité critiques. Il est donc recommandé de mettre votre site à jour aussi rapidement que possible si vous utilisez Spip pour votre site web.

Les téléchargements sont disponibles ici.

Mise à jour de Spip
Mise à jour de Spip

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Une faiblesse du système de sécurisation par empreinte digitale vient d’être mise en évidence par les chercheurs de l’Université de New-York et de l’Université du Michigan. Cette faiblesse vient d’une relève d’empreintes approximative, seuls quelques points de notre empreinte sont identifiés pour verrouiller le téléphone. Ce n’est pas tant une faiblesse du système qu’une obligation, car en augmentant la précision des points de repère de l’empreinte, l’ouverture serait régulièrement bloquée. En effet, suivant l’état du doigt, l’empreinte bouge et se modifie.

En se basant sur plus de 6000 empreintes, les chercheurs ont dégagé des empreintes « passes-partout ». À partir de l’intelligence artificielle, des ajustements sont mis en place afin d’obtenir ce résultat passe-partout qui affiche déjà un taux de réussite de près de 20%.

Relevé électronique d'empreinte digitale
Relevé électronique d'empreinte digitale

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Une faille du Tor Browser a été révélée ce 10 septembre par l’entreprise Zerodium, cette faille est plus précisément liée à l’extension « NoScript » de Mozilla Firefox, installée par défaut, et permet à l’attaquant d’exécuter du code Javascript sur la machine de la cible, même si celle-ci a défini les paramètres de sécurité les plus agressifs (qui désactivent l’exécution de Javascript). Pour utiliser la faille, l’attaquant, qui peut simplement être un site visité par la cible, doit définir le type de contenu de son script comme étant du Json (« notation d’objet javascript », un format textuel), le script peut ensuite être utilisé pour révéler l’adresse IP de la cible ou d’autres informations permettant de l’identifier. La faille ne fonctionne plus à partir de Tor Brower 8.X, car Mozilla Firefox a été mis à jour vers « Quantum », une refonte massive.

Zerodium est une entreprise d’acquisition et de vente de « failles 0Day », qui sont des failles n’ayant fait l’objet d’aucune publication. Il y a un an, Zerodium avait proposé jusqu’à $1.000.000 pour des failles 0Day fonctionnelles permettant d’attaquer Tor ou le système d’exploitation Tails afin de revendre ces failles aux services de police qui voudraient lui acheter.

Si vous utilisez Tor Browser ou Tails Linux, vous devriez mettre à jour avant toute utilisation.

Une démonstration de l’attaque:

Faille critique de Tor Browser
Faille critique de Tor Browser

Les employés du gouvernement américain, des agences publiques et mêmes les fournisseurs ne pourront utiliser la plupart des équipements de Huawei et de ZTE suite à la promulgation de la loi Defense Authorization Act. En fait, cette loi proscrit l’utilisation d’appareils et d’équipement servant à consulter ou diffuser les données des utilisateurs. De fait, cela touche les smartphones et les routeurs de Huawei et ZTE (et d’une poignée d’autres constructeurs chinois moins connus) ; néanmoins, les clients du gouvernement américain peuvent toujours utiliser des composants qui n’exploitent pas les données d’utilisateurs. En vérité, bien peu d’appareils.

Cette interdiction est la conséquence de plusieurs années de débats touchant à la sécurité nationale américaine. ZTE ne s’en sort pas si mal, le Sénat US ayant d’abord voté une mesure interdisant purement et simplement l’entreprise de travailler avec des constructeurs américains, ce qui lui aurait barré la route de composants indispensables pour ses produits. La Chambre des représentants a finalement revu le projet de loi pour permettre à ZTE de survivre, un texte qui a été accepté par le Sénat.

Un ZTE blade
Un ZTE blade

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Tails, « The Amnesic Incognito Live-System », un système d’exploitation très bien sécurisé, intègre dans sa dernière version béta le support des disques chiffrés via Veracrypt. Veracrypt est le successeur de Truecrypt, c’est une application qui permet de chiffrer disques durs internes et externes, clés USB et autres support de mémoire. Veracrypt (et avant lui Truecrypt) est probablement l’un des utilitaires les plus puissants pour le chiffrement sur Windows (sur Linux, on peut lui préférer LUKS). Si Tails intègre nativement le chiffrement LUKS, il était impossible de monter directement un disque veracrypt depuis le système d’exploitation, il fallait donc jusqu’à aujourd’hui passer par un support intermédiaire pour passer des données d’une partition Windows chiffrée avec Veracrypt vers la partition chiffrée de Tails. Tails avait interrogé ses utilisateurs volontaires et il apparaissait que 40% d’entre eu utilisent Veracrypt en plus de Tails.

Concrètement, la partition Veracrypt peut être montée directement depuis l’Utilitaire de Disques (« Disks ») si elle a une extension .hc. Sinon, Tails a développé une application ‘VeraCrypt Mounter’ pour monter les partitions sans extension. Pour télécharger l’image disque intégrant Veracrypt, le lien est ici. C’est une version béta, donc des erreurs peuvent probablement se produire. Les erreurs déjà remontées se trouvent ici. Et les erreurs que vous pourriez découvrir doivent être remontées vers tails-testers@boum.org.

Sur le site de Tails, la page réservée à l’intégration de Veracrypt.
Le site de Veracrypt.
Et le site de Tails.

Tails
Tails

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PGP est considéré comme l’un des systèmes de chiffrement les plus puissants au monde depuis sa création en 1991. Parmi ses applications, on retrouve le chiffrement des e-mails, généralement réalisé à l’aide de logiciels tiers (Enigmail, Kleopatra, GPA,…) L’annonce il y a une dizaine de jours d’une faille dans PGP a donc provoqué beaucoup d’inquiétudes et de scepticisme. Des chercheurs allemands avaient annoncé une attaque contre PGP, et avaient publié un jour plus tôt que prévu la faille sur le site efail.de, provoquant la colère de certains éditeurs qui utilisent PGP, comme Protonmail qui critiquent que la faille ait été mal communiquée aux éditeurs et que le communiqué de presse ait été très alarmiste puis relayé par un média faisant autorité, le site de l’EFF.

La faille Efail permet à un attaquant de déchiffrer des e-mails dans certains cas précis. Premièrement, l’attaquant doit avoir accès aux e-mails de ses cibles. L’attaquant altère ensuite légèrement le contenu d’un e-mail et l’envoie aux destinataires originels. Lorsque le destinataire déchiffrera le message, une balise html cachée enverra une copie déchiffrée de l’e-mail à la victime, c’est une exfiltration directe. En pratique, le code html appellera un contenu distant (par exemple une image censée être appelée dans le client mail de la victime), et tentera de charger ce contenu depuis son propre site. Si le site de l’attaquant était « secoursrouge.org/ », il ajouterait à l’URL le contenu de l’e-mail, donnant un résultat à peu près similaire à ceci: « secoursrouge.org/LaRéunionSecrèteAuraLieuÀ21h ». L’attaquant pourra donc voir les messages déchiffrés en regardant quelles adresses ont été chargées sur son site. Un second type d’attaque plus complexe et nommé « CBC/CFB gadget » est expliqué sur le site efail.de

Heureusement la faille est déjà patchée dans Enigmail et dans plusieurs autres clients, dont Enigmail, le plus populaire. Pour les plus scrupuleux, il faudra utiliser PGP en ligne de commande et/ou désactiver le rendu HTML de son client e-mail.

Le mode d'exfiltration directe de Efail
Le mode d'exfiltration directe de Efail

La police des Galles du Sud a arrêté un trafiquant de drogues sur base d’une photo de sa main tenant un sachet d’ecstasy, envoyée via la messagerie Whatsapp. Une empreinte digitale partielle (voir l’illustration) apparaissait sur la photo et a pu confondre le dealer et a permis la condamnation de 11 personnes. La messagerie n’est pas en cause, un téléphone contenant de nombreux messages est entrée en possession de la police scientifique. La qualité croissante des photos prises par les smartphones a permis dans ce cas à la police de rester dans la course technologique.

La photo avec l'empreinte digitale partielle
La photo avec l'empreinte digitale partielle

Signal s’est récemment doté d’une Fondation, la « Signal Foundation », et a reçu une grosse somme d’argent de la part de Brian Acton (co-fondateur de Whatsapp qui travaille à présent chez Signal). Ce changement devait permettre d’engager du monde et d’améliorer cette application de messagerie sécurisée que nous ne cessons de recommander.

Les mises à jour ne se sont pas fait attendre: Signal a changé son système de bases de données de façon à le rendre plus sécurisé. Signal utilise à présent SQLCipher ce qui lui a permis de rétablir la fonction de sauvegarde chiffrée. Il est donc à présent possible de sauvegarder la totalité de l’application (images et clés comprises) pour réinstaller l’application sur un autre téléphone. Dans le futur, cette mise à jour vers SQLCipher pourrait permettre de faire des recherches de mots-clés à l’intérieur des messages. Pour activer la sauvegarde sécurisée, il suffit de se rendre dans Paramètres, Chats et Médias, Backups.

Une autre mise à jour de sécurité importante est le « registration lock » ou « verrou d’enregistrement ». Pour expliquer de quoi il s’agit, il faut expliquer un type d’attaque sur numéro de téléphone, le « port out ». Il s’agit simplement de tenter de voler un numéro de téléphone. Il est en fait assez simple de voler un numéro de téléphone en prétendant à un opérateur téléphonique qu’on vous a volé votre téléphone (ou en demandant à un autre opérateur de transférer le numéro chez eux), celui-ci fournit alors une carte sim utilisable immédiatement. L’attaquant dispose ainsi du numéro de téléphone de sa cible jusqu’à ce qu’elle se rende compte de ce qui est train de se passer et récupère le contrôle de son numéro. Mais durant les quelques heures où l’attaquant prend le contrôle, il peut installer Signal, récupérer les messages qui lui parviennent dans ce laps de temps, usurper l’identité de sa cible et envoyer des messages à certaines personnes pour récupérer des infos sensibles. Le registration lock est donc un simple code pin qui sera exigé lors d’une nouvelle installation de Signal vers un numéro de téléphone donné. En cas d’oubli, le registration lock expirera après 7 jours, un laps de temps bien plus long que ce qui est nécéssaire pour se rendre compte qu’un numéro de téléphone a été volé. Pour activer: Paramètres, Vie privée, Registration Lock Pin.

Autres mises à jour, il est à présent possible d’utiliser les lecteurs d’empreintes digitales plutôt que les codes pin ou phrases de passe pour verrouiller l’application. De nombreuses nouvelles sonneries audio sont disponibles (sur iOS), il est également possible depuis un moment d’activer le « clavier incognito » sur Android, pour éviter que les frappes clavier ne soient envoyées chez Google.

Partage de pièces-jointes sur Signal.
Partage de pièces-jointes sur Signal.

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