Le 12 janvier à 17h10, la guérilla kurde a mené une attaqué complexe contre une base turque dans la zone de Girê Amediyê, au Kurdistan irakien. Les guérilleros ont tout d’abord désactivé toutes les mines et dispositifs d’alertes, et ont attaqués plusieurs points de la base ennemie avec des armes lourdes et des armes individuelles. Plusieurs dizaines de militaires turcs ont été tués et 20 d’entres eux identifiés, les guérilleros ayant saisis leurs documents. Un important butin a été emporté par les guérilleros, et ce qui n’a pu être emporté a été incendié

Comme à son habitude, le régime a caché à l’opinion publique turque l’étendue réelle des pertes. Mais les forces kurdes ont filmé leurs opérations mais elles ont montré les papiers d’identité de 20 soldats tués. L’Etat turc a mené des opérations de police politique dans 32 villes tôt ce matin. Des maisons ont été perquisitionnées par la police à Adana, Adıyaman (Semûr), Agri (Agirî), Amasya, Ankara, Antalya, Aydın, Balıkesir, Bingöl (Çewlîg), Amed, Antep (Dîlok), Hakkari (Colemerg), Hatay, Îdir, Maraş, Kastamonu, Kayseri, Kilis, Konya, Malatya (Meletî), Manisa, Mêrdîn, Mersin, Muğla, Mûş, Osmaniye, Sakarya, Siirt (Sêrt), Sivas, Şirnex, Dersim et Wan. Quelque 113 personnes ont été placées en garde à vue jusqu’à présent. Il semble que plusieurs de ces arrestations soient liées à la diffusion sur les réseaux sociaux d’informations sur les pertes turques (notament les noms des soldats tués) que le régime essaie de cacher.

Combattants du PKK

Combattants du PKK

 

La Turquie mène une offensive continuelle et multiforme contre le Rojava (voir ici).  Une des formes les plus visible de cette guerre sont les bombardements contre les défenseurs, les administrateurs, les techniciens et les installations militaires, économiques et sanitaires du Rojava. Il y a eu 798 attaques en 2023, dont :
– 578 attaques à l’arme lourde (par exemple: les tirs d’artillerie par dessus la frontière turco-syrienne)
– 103 frappes aériennes (par chasseurs-bombardiers ou drones armés)
– 25 attaques à l’arme légère (par exemple: des tirs de snipers)
– 2 attaques avec des mines
Ces attaques ont fait 173 morts (et 15 blessés) parmi les défenseurs du Rojava et 39 morts (et 83 blessés) parmi les civils.
Les frappes visaient parfois directement des responsables mais le plus souvent des infrastructures vitales pour le Rojava: installations pétrolières (5), centrales électriques (7), stations de purification/distribution d’eau (5), mais aussi écoles, hôpitaux, bâtiments administratifs etc.
Plusieurs ont ainsi eu lieu le 25 décembre dernier, visant notamment le centre médical de Qamishlo spécialisé dans les dialyses et la production d’oxygène à usage médical (photo).

 

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La police turque a arrêté dimanche au moins 30 personnes dans la province de Diyarbakır (Amed), à la suite d’un congrès du parti pro-kurde pour l’égalité des peuples et la démocratie (DEM). Immédiatement après le 1er Congrès ordinaire de l’Assemblée des jeunes du parti DEM, des affrontements ont éclaté entre la police et les jeunes présents, entraînant la détention forcée de dizaines de personnes. Des rapports et des images suggèrent que les jeunes arrêtés ont été victimes de violences lors de l’intervention de la police. Par ailleurs, le ministre de la Justice, Yılmaz Tunç, a annoncé qu’une enquête avait été ouverte contre la convention pour « glorification du crime et des criminels » et « propagande d’une organisation illégale ».

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Samedi soir, plusieurs attaques ont été menées par l’aviation turque, ciblant notamment les installations pétrolières autour de Tirbêspiyê et le village de Banê Şikeftê, situé à Dêrik. Plus au sud, à Dêrik, l’armée turque s’en sont pris à la centrale électrique de Banê Şikeftê ainsi qu’à plusieurs autres villages dans la région de Koçberan. Lundi les drones trucs ont frappé la ville de Qamishlo, visant la gare centrale, un silo à grains, une maison d’édition, et une zone industrielle, provoquant la mort d’au moins sept personnes. Plusieurs frappes ont aussi touché la ville de Kobanê.

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La police allemande a interrompu prématurément une manifestation à Berlin samedi soir et a dispersé le rassemblement de plusieurs centaines de participants au motif que des images d’Abdullah Öcalan avaient été montrées et que des slogans avaient été scandés en faveur du dirigeant kurde. Pour protester contre la manifestation empêchée, les participants ont organisé un sit-in spontané.

Le Bataillon International de Libération (IFB) était une unité combattante des YPG, les milices kurdes qui mènent et défendent la révolution du Rojava dans le Nord de la Syrie. La révolution du Rojava a apporté un modèle sociétal progressiste, démocratique, défendant les Femmes et les différents peuples qui habitent la région. L’IFB a pris pour modèles les Brigades Internationales qui avaient défendu la république espagnole en 1936. Le film, tourné à Raqqa, est un document politique et militaire qui exprime clairement sa solidarité avec le bataillon et les causes qu’il défend. Ce documentaire sera projeté ce samedi 23 novembre à 19H au Sacco Vanzetti, Ch. de Forest 54, 1060 Saint-Gilles.

Des milliers de personnes venues de toute l’Allemagne ont participé à une manifestation dirigée contre l’interdiction faite au PKK d’opérer en Allemagne depuis près de 30 ans. Les manifestants protestaient aussi contre la visite du président turc Erdogan à Berlin hier et le silence du gouvernement allemand sur la guerre au Kurdistan. Dès le rassemblement initial sur l’Oranienplatz, quelques personnes ont été arrêtées pour avoir prétendument arboré des symboles interdits ou crié des slogans. La police a ensuite pénétré à plusieurs reprises dans la foule pendant la marche pour arrêter des personnes, la situation s’est envenimée sur le lieu du rassemblement final. La police a pénétré dans la foule et a frappé les manifestants sans discernement pour procéder à d’autres arrestations.

Il n’y a plus de nouvelles du leader kurde Abdullah Öcalan depuis son appel téléphonique interrompu avec son frère Mehmet Öcalan le 25 mars 2021. Les avocats du cabinet d’avocats Asrın ont demandé au tribunal d’exécution de Bursa de demander une visite à Imrali le 6 novembre 2023. Après la demande, les avocats ont appris que leur client avait reçu une nouvelle interdiction de 6 mois le 31 octobre 2023. Le juge a rejeté la demande concernant le contenu de la décision d’interdiction et l’échantillon du dossier, invoquant des raisons de « sécurité ». Le recours des avocats devant une juridiction supérieure contre la décision d’interdiction a également été rejeté.

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Après des années d’interdictions policières et d’arrestations hebdomadaires (voir notre dernier article), les Mères du samedi et leurs sympathisants ont pu accéder pour la première fois à leur lieu de rassemblement traditionnel devant le lycée Galatasaray sur l’avenue Istiklal à Istanbul. Depuis plus de 28 ans, les Mères du samedi réclament des informations sur leurs proches disparus en détention par l’État. Il s’agit de la plus ancienne campagne de désobéissance civile en Turquie, qui a débuté le 27 mai 1995 avec le sit-in de la famille de Hasan Ocak, un enseignant assassiné sous la torture. On estime que 17 000 personnes ont « disparu » en Turquie dans les années 1980 et 1990, en particulier dans les régions kurdes. Leurs corps ont souvent été jetés dans des fosses communes secrètes sur des bases militaires, mais aussi dans des décharges ou des puits. Ni la police ni la justice n’ont pris de mesures pour enquêter.

Quatorze régions de la province kurde de Şırnak ont été déclarées « zones de sécurité spéciales temporaires » par les autorités turques. La mesure ordonnée samedi par le bureau du gouverneur a pour contexte les opérations anti-guérilla militaires de l’armée turque dans la région. Pour la population locale, cette mesure signifie de facto un état d’urgence. Les zones interdites en question, notamment les montagnes Cudi et Gabar et la région de Besta, sont situées dans les districts de Cizre, Silopi, Uludere, Güçlükonak et Beytüşşebap. L’ordonnance est initialement valable pour la période du 12 au 26 novembre.

 

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