En visite à Washington DC, le président turc Erdogan s’est comme à son habitude fait huer par des manifestants. Les gardes du corps ont semble-t-il été briefés pour ne pas faire de zèle et ne pas compromettre les autorités états-uniennes ou turques. Les gardes du corps se sont donc posté devant les manifestants en poussant des hurlements invraisemblables pour recouvrir les slogans traitant le président turc de fasciste, d’assassin et de terroriste. L’un des gardes du corps s’est tout de même laissé aller en déclarant aux manifestants « Si on était en Turquie, vous seriez foutus ». Malgré cette scène ridicule, les gardes du corps ont finalement repris leurs méthodes habituelles pour agresser journalistes et manifestants un peu plus tard.

Erdogan's security team makes bizarre attempt to drown out pro…

Bizarre offensive by #Erdogan security staff against protesters in Washington

Posted by RT Play on Monday, 4 April 2016

Les gardes du corps d’Erdogan meuglent contre les manifestants

Les gardes du corps d’Erdogan meuglent contre les manifestants

Les YPG et leurs alliés des QSD progressent au sud de la province de Ciziré (à l’est du Rojava). Au niveau de la gare ferroviaire de Ruwayshd, elles ne sont qu’à 45km de Deir Ezzor, alors qu’à Ayn-Issa elles sont à 48km de Raqqah.

En Europe, les YPG ont annoncé ouvrir une représentation diplomatique en République tchèque en ouvrant un nouveau site internet « YPG Europe« . Une autre représentation devrait ouvrir dans les prochains jours à Paris, le gouvernement français à d’ores et déjà annoncé qu’il ne reconnaitrait pas la représentation comme telle.

Carte de Ciziré au 31 mars 2016

Carte de Ciziré au 31 mars 2016

Sept policiers ont été tués et 27 personnes blessées (dont 13 policiers) dans une attaque à la voiture piégée ce jeudi à Diyarbakir, la principale ville du Kurdistan. L’explosion, télécommandée, s’est produite près de la principale gare routière de la ville au passage d’un car de police, elle survient à la veille d’une visite du Premier ministre Ahmet Davutoglu dans la ville. De nombreuses ambulances ont été dépêchées sur les lieux.

Le théâtre de l'attaque de ce jeudi

Le théâtre de l’attaque de ce jeudi

Pour la première fois, les forces de Daech on visé spécifiquement des combattants internationalistes au Rojava. La guérilla du TKP/ML, la TiKKO, active en Turquie contre l’armée, les institutions étatiques et les organisations islamistes, ont fourni au Rojava un important détachement de combattants. Une moto piégée a explosé le 25 mars, en début d’après-midi, à l’entrée du camp du TKP/ML TİKKO de la région de Serêkaniyê. Dans cette attaque 2 combattants maoïstes ont été légèrement blessés. L’explosion a provoqué des dommages matériels dans le camp, deux suspects ont été arrêtés par les asayiş (la police des cantons du Rojava).

Combattants de la TIKKO

Combattants de la TIKKO

Le district de Sur, au centre de Dyarbakir (Amed), a été un des secteurs où l’insurrection urbaine des Kurdes a été la plus forte. Le district était resté longtemps inaccessible aux forces de sécurité, protégés par des milices populaires ayant érigé des barricades et creusé des tranchées. Les forces de sécurité ont appliqué un couvre-feu meurtrier, les sniper de l’armée abattant toute personne se risquant dans la rue, avant de prendre le quartier d’assaut rue par rue. De nombreuses maisons ont été démolies. Les habitants kurdes ont été déplacés de force et leurs maisons ont été pillées pendant le couvre-feu. Les camions de la municipalité et de la Direction de l’administration générale d’assainissement (diski) ont jeté les débris, y compris des parties de corps humains, dans la rivière Tigris pendant plusieurs semaines.

Sur demande du ministère de l’Environnement et de l’urbanisation, une décision prise par le cabinet du premier ministre turc a exigé l’expropriation « urgente » des districts de Sur et de Silopi. Après cette décision publiée au Journal officiel, les forces de l’Etat ont commencé à déterminer les maisons à démolir dans le district.

Le district de Sur après sa reconquête par les forces de sécurité

Le district de Sur après sa reconquête par les forces de sécurité

Les YBŞ (Unités de Résistance du Shengal, milices yézidies proches des YPG) progressent vers Mossoul, toujours détenues par l’État Islamique. Elles ont lancé le 20 mars la « Campagne de Mossoul » destinée à nettoyer les abords de la ville des gangs islamistes. Les 1.600 combattants YBŞ sont appuyés par les HPG et les YJA-Star, les guérillas du PKK. Les YBŞ luttent comme les YPG et HPG pour la libération du Kurdistan mais également pour libérer les milliers de Yezidis kidnappés et réduits en esclavage par les islamistes.

Un guerillero YBŞ

Un guerillero YBŞ

La police turque a tiré hier dimanche du gaz et des balles en caoutchouc pour disperser des centaines de personnes qui fréquentaient les célébrations du Nouvel An kurde à Istanbul en dépit de l’interdiction des rassemblements. Des dizaines de personnes ont été arrêtées lors des affrontements dans le quartier de Bakirkoy à la veille du Newroz. Des affrontements se sont poursuivis dans la nuits entre policiers et groupes de jeunes manifestants armés de cocktails Molotov. Le Newroz est culturellement et socialement le jour le plus important pour les Kurdes. Plusieurs villes turques, dont Istanbul, avaient interdit les rassemblements le week-end, invoquant des raisons de sécurité.

Répression la veille du Newroz à Istanbul

Répression la veille du Newroz à Istanbul

Une veillée pour le Kurdistan doit avoir lieu du 15 au 31 mars sur la Place Jean Rey à Bruxelles, pour informer sur les massacres qui ont lieu contre les Kurdes dans le sud-est de la Turquie et à l’occasion du Newroz, le « nouvel an kurde », qui a lieu ce lundi. La présence de cette tente à quelques mètres des plus grosses institutions européennes à immédiatement fait réagir le régime turc qui a dénoncé « une ambivalence dans la politique anti-terroriste européenne », définissant le lieu comme une « tente PKK », allant jusqu’à convoquer l’ambassadeur belge en Turquie. La plus grosse tente à été incendiée dans la nuit du samedi au dimanche. NavBel tiendra une conférence de presse ce lundi à 13h sur place.

Tente NavBel incendiée

Tente NavBel incendiée

Les « Faucons de la Liberté au Kurdistan » (TAK) ont revendiqué l’attentat qui a eu lieu dimanche 13 mars à Ankara, faisant de nombreuses victimes civiles. Dans leur communiqué, les TAK expliquent qu’une de leurs militantes, Seher Çağla Demir, visait des unités de l’état turc (comme nous vous le disions dans notre précédent article, des bus de la police anti-émeute sont habituellement stationnés à cet endroit). C’est l’intervention de la police contre la kamikaze qui aurait déclenché l’explosion prématurée de l’engin explosif. Par cette action, les TAK entendaient répliquer à la guerre menée par le régime turc contre le peuple kurde de Turquie. TAK a également précisé que leur militante était orginaire du Kurdistan Nord et n’avait pas été entrainée à l’étranger, voulant ainsi mettre fin aux rumeurs prétendant qu’elle était une militante des YPG.

Seher Çağla Demir

Seher Çağla Demir

Les différentes organisations qui contrôlent le Rojava ont annoncé ce mercredi 16 mars la création d’une Fédération du Nord de la Syrie appelée « Système Uni Démocratique du Nord de la Syrie et du Rojava », posant une nouvelle pierre vers l’auto-détermination d’un territoire « kurde » dans le nord de la Syrie. Les composantes (PYD, et autres partis et représentants des minorités de la région) ont toutefois rappelé que cette déclaration était faite sur une base territoriale et non ethnique. Les bélligérents de la guerre civile syrienne ont à peu près tous répondu qu’ils ne reconnaissaient pas cette déclaration, c’est notamment le cas de « l’opposition », du régime de Bashar al Assad, des USA, et bien évidemment de la Turquie, très hostile à la création d’un état démocratique dans le nord de la Syrie sur base des zones libérées par les YPG et les QSD.

Situation au 9 mars 2016, zones

Situation au 9 mars 2016, zones