Après l’assassinat de Mehdi Kessaci à Marseille, le gouvernement a durci son discours sécuritaire en qualifiant le narcotrafic de menace « équivalente au terrorisme ». Les ministres de la Justice et de l’Intérieur, respectivement Darmanin et Nuñez, ont annoncé une série de mesures : envoi de renforts supplémentaires de magistrats et de greffiers, intensification des opérations policières dans les quartiers populaires, multiplication des perquisitions en prison — notamment aux Baumettes — et promesse de « nettoyer » les établissements pénitentiaires déjà surpeuplés. Le gouvernement prévoit aussi une hausse massive des extraditions de trafiquants à l’étranger, l’ouverture de nouvelles prisons de haute sécurité, ainsi que le lancement, le 1er janvier, d’un Parquet national anticriminalité organisée (PNACO) doté de moyens renforcés. Le PS a appuyé cette offensive sécuritaire en appelant à une « mobilisation nationale » et à un débat parlementaire sur le narcotrafic. L’ensemble s’inscrit dans un virage répressif accéléré, justifié par la construction du « narcotrafic » comme nouvel ennemi intérieur (voir notre article).
