Le 14 juillet, Hamid Nouri a été condamné à Stockholm à la prison à perpétuité pour « violations criminelles et flagrantes des lois internationales » – léquivalent de crimes de guerre – et « meurtres intentionnels ». Âgé de 60 ans, Hamid Nouri avait été arrêté en Suède en 2019, alors qu’il voyageait d’Iran en Suède pour rendre visite à des proches. Des militants iraniens en exil avaient préparé un dossier contre lui, révélant son rôle dans les exécutions en masse de prisonniers politiques à la fin de la guerre Iran-Irak.

Nouri a été membre des gardiens de la révolution avant de devenir un employé du ministère de la justice. Lors de la vague d’exécutions de prisonniers politiques de 1988, Hamid Nouri officiait comme représentant du procureur dans la prison de Gohardacht, dans la ville de Karadj, proche de Téhéran. L’identité de Nouri a été révélée au grand jour après qu’un prisonnier qu’il battait impitoyablement a vu sa carte d’identité lorsqu’elle a glissé de sa poche pendant l’agression. Le détenu l’a vue sous son bandeau et a publié, des années plus tard, des détails sur le rôle de Nouri dans la torture de prisonniers, dans un livre relatant ce qu’il avait vécu. Le procès de Nouri a des implications pour le nouveau président iranien Ebrahim Raïssi, qui est connu pour avoir participé au grand massacre de 1988.

voir ici notre dossier sur le massacre des prisonniers de 1988

Pendaison en masse à Tabriz, été 1988

 

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Plusieurs pays développent des services de répression transnationale online. Cette répression va bien au-delà du simple cyberespionnage et utilise diverses techniques relevant du piratage, de la désinformation et du harcelement. La Russie, Israël, la Chine, la Turquie, l’Iran, le Rwanda, l’Arabie Saoudite opèrent de la sorte pour réduire au silence, dissuader ou décrédibiliser leurs opposants. Même si l’existence de ces services ne fait pas de doute (certains ont même une existance reconnue), leur action reste toujours anonyme. Il est difficile de distinguer le troll professionnel du cybernaute ordinaire fan de Poutine ou d’Erdogan, puisque le premier prend soin de se faire passer pour le second. Le harcèlement en ligne peut prendre diverses formes: menaces, désinformation, polémiques oiseuses, attaques contre la crédibilité, etc.

Une autre technique consiste a effectuer massivement des « signalements » des messages sur les médias sociaux, ce qui entraîne des suppressions ou des suspensions de compte. Exploitant le mode de fonctionnement des outils de modération de contenu automatisés, tels que l’utilisation d’algorithmes, cette technique peut conduire à la suppression ou au blocage des comptes militants. Ne sont pas uniquement signalés les messages postés par la cible mais aussi des messages ou commentaires postés leur communauté ; au besoin, des messages provocateurs sont postés (typiquement un commentaire antisémite pour faire fermer un site pro-palestinien).

D’autres techniques nourrissent une véritable guerre émotionnelle et psychologique, génératrice de paranoïa et d’anxiété, comme celle consistant à poster les informations personnelles de la cible dans des annonces en ligne sollicitant des services sexuels. Les attaques contre les opposantes ont souvent une composante sexiste (diffusion de photos et de vidéos intimes, authentiques ou fabriquées, insultes sexistes, menaces de viol etc.). Enfin, les piratages et attaques par déni de service distribué (DDoS), programmés pour empêcher ou entraver l’accès aux sites web, font également partie des techniques utilisées contre les militants et les dissidents à l’étranger.

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Vendredi 27 mai, au cinquième jour du soulèvement d’Abadan, les habitants de plusieurs villes, dont Ahwaz, Khorramchahr (photo), Omidiyeh, Chiraz, Behbahan, Chahinchahr, Ispahan, Yazd, Bouchehr, Bandar Abbas, Mahshahr, Sar-Bandar et Baghmalek sont descendus dans la rue en solidarité avec les habitants d’Abadan, en scandant des slogans contre le régime clérical. A Abadan, des habitants se sont à nouveau rassemblés devant la municipalité. Les forces répressives sont intervenues en ouvrant le feu, blessant plusieurs manifestants.

 

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Le jeudi 12 mai au soir, de nombreuses villes iraniennes ont été témoins d’un soulèvement populaire contre l’augmentation astronomique des prix du pain et des biens de première nécessité et les projets de mesures du cabinet d’Ebrahim Raisi. À Ahvaz, les gens ont protesté contre les prix élevés dans toute la ville. A Izeh, les forces répressives du régime ont ouvert le feu sur la population, faisant plusieurs blessés. Les habitants de Dorud ont également manifesté contre le régime. Les affrontements entre les jeunes et les agents de la répression se sont poursuivis jusque tard dans la nuit. Des manifestations ont aussi eu lieu à Chahrekord, à Juneqan, à Bakhtiari et à Andimeshk contre la flambée des prix. Dans cette dernière ville, les forces de sécurité de l’État ont ouvert le feu sur la population. Les jeunes ont résisté et les affrontements avec les forces répressives du régime se sont poursuivis pendant des heures. Le régime a coupé ou ralenti l’Internet pour contrer les manifestations dans de nombreux secteurs.

Le vendredi soir, de nouvelles manifestations ont eu lieu, notamment à Khorramabad, Ardabil, Boroudjerd, Dehdacht, Dorud, Chahinchahr, Junaqan, Farsan, et Cholicheh à Chaharmahal et Bakhtiari. À Chahinchahr, des jeunes ont incendié un bâtiment de l’État à côté du poste des Forces de Sécurité de l’État (SSF). Dans de nombreuses villes, telles que Boroudjerd, Dorud et Farsan, les forces répressives du régime ont ouvert le feu pour réprimer les soulèvements populaires. Il y a eu de nombreuses arrestations et au moins un mort.

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