Jeudi 27 novembre, la police antiterroriste britannique a arrêté sept personnes dans le cadre d’une enquête sur le Parti des Travailleurs du Kurdistan (PKK), organisation interdite au Royaume-Uni. Dans un communiqué. Helen Flanagan, commandante à la force antiterroriste de la police de Londres, a déclaré que ces arrestations sont le résultats « d’une enquête et d’une opération de grande envergure portant sur des activités que nous pensons liées au groupe terroriste PKK ».

La polices a effectué des perquisition à huit adresses à Londres, dont le centre communautaire kurde de Haringey, au nord de la capitale, qui a été fermé pour l’enquête où les recherches vont se poursuivre dans les semaines qui viennent. Des manifestations se sont organisées dans la journée devant le centre communautaire kurde. Quatre personnes ont été arrêtées lors de ces manifestations lors d’altercations avec la police.

Avant le rassemblement organisé par la « Plateforme des institutions démocratiques » pour revendiquer la libération d’Abdullah Ocalan, de nombreux endroits de Diyarbakır, la principale ville du Kurdistan turc, avaient été bloqués par des blindés. De nombreuses personnes, dont des députés du parti DEM, se sont rassemblées dans le quartier de Fatih et ont marché vers la place İstasyon. De nombreuses autres personnes se sont rassemblées devant la place AZC dans le quartier d’Ofis. Les forces de sécurité empêchant les marches de converger vers le centre, la ville a été le théâtre de plusieurs meetings et manifestations improvisées.

D’autre part, des milliers de personnes qui voulaient se rendre à Diyarbakır en provenance de différentes villes en ont été empêchés par la police. Un bus en provenance de Çanakkale et Balıkesir a été arrêté et contrôlé sept fois samedi soir, et à été définitivement bloqué à Bursa. À Ankara, les personnes qui s’étaient rassemblées dans le parc Kurtuluş pour se rendre ensemble à Amed ont été encerclées par la police. Le siège du parti DEM à Yüksekova est assiégé par une importante force policière depuis samedi matin. À Mersin, Adana, Dersim, Urfa, Batman, Siirt et Van, les départs ont également été empêchés. Les personnes en provenance d’Urfa ont été arrêtées au poste de police de Pirinçli à l’entrée de Diyarbakır.

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Des affrontements ont lieu avec la police qui essaye de bloquer une route, alors que les familles et les amis des disparus se rassemblent dans le centre-ville d’Hatay, à 4H17, l’heure de la première secousse, qui a fait plus de 53.500 morts dans le sud et le sud-est de la Turquie le 6 février 2023. Plus de 10 000 personnes se sont finalement rassemblées pour organiser une veillée à l’occasion du premier anniversaire des tremblements de terre, certains protestant contre la négligence du gouvernement à la suite de ces événements. Dans la province de Hatay, au sud-est de la Turquie, la plus touchée du pays, la population a appelé le gouvernement et les autorités locales à démissionner pendant la veillée, et a exigé que les fonctionnaires ne se présentent pas au mémorial, tout en huant les discours. Sur la place principale de la ville de Hatay, certains ont scandé « Quelqu’un peut-il entendre ma voix ? » pendant que le ministre de la santé s’exprimait, un slogan faisant référence aux appels entendus sous les décombres alors que les gens attendaient depuis des jours l’arrivée des secours.

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Une journée de deuil national a été décrétée jeudi en Irak alors que l’opinion publique ne décolère pas au lendemain du bombardement turc ayant tué neuf civils, dont des enfants, et blessé 23 autres mercredi, dans des jardins récréatifs dans le district de Zakho. La plupart des victimes sont des touristes irakiens du sud ou du centre du pays, ayant l’habitude de fuir les chaleurs caniculaires estivales pour trouver un peu de fraîcheur dans la région montagneuse du nord, à la frontière avec la Turquie. Jeudi matin, une manifestation a eu lieu près d’un centre de délivrance de visas turcs à Bagdad, placé sous haute protection policière. Mercredi soir, une foule s’est rassemblée devant l’ambassade turque à Bagdad, tentant de la prendre d’assaut. Des activistes sont montés sur le bâtiment, ont arraché le drapeau turc et l’ont brûlé. Les manifestants ont exigé la fermeture de l’ambassade. Mercredi soir et jeudi, d’autres rassemblements ont eu lieu à Kirkouk au nord de Bagdad, ou encore à Kerbala ou Najaf, grandes villes chiites au sud de la capitale. Par le passé, l’ambassadeur turc en poste à Bagdad a été régulièrement convoqué au ministère irakien des Affaires étrangères. Mais les remontrances irakiennes sont généralement sans lendemain. Cette fois-ci Bagdad a durci le ton en exigeant le retrait des forces armées turques de l’ensemble du territoire irakien.La Turquie entretient 25 base au Kurdistan irakien, qui effectuent des tirs d’artillerie, et son aviation effectue des frappes presque quotidienne.

Au Kurdistan Est, dans le Nord de l’Irak, la guérilla du PKK continue à infliger des revers et des pertes à l’armée turque. Le 6 juillet, une unité turque se déplaçant avec des chiens vers une position de la guérilla est tombée dans une embuscade et a été attaquée sur deux flancs à 23h20. Treize soldats ont été tués et deux autres blessés à la suite de cette action. La guérilla a ensuite pris pour cible les hélicoptères envoyés dans la zone pour transporter les morts et les blessés. Un hélicoptère de transport a été gravement touché et a dû quitter la zone dans une épaisse fumée sans récupérer les corps.

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Le gouvernement turc menace d’envahir à nouveau le Rojava: Tel Rifat et Manbij étant les premières cibles visées. Les bombardements de l’armée turque et de ses proxys djihadistes tuent presque quotidiennement dans la région. L’Administration autonome de la Syrie du Nord et de l’Est a déclaré l’état d’urgence lors d’une réunion d’urgence de l’assemblée générale. L’Administration autonome a déclaré que tous les moyens seront mobilisés pour « défendre la population contre toutes les attaques hostiles ».

Erdogan a annoncé qu’il se rendrait à Téhéran le 19 juillet. Cette visite en Iran est vraisemblablement liée à l’opération militaire prévue. À l’heure actuelle, les grandes puissances, les États-Unis et la Russie, n’ont apparemment pas encore donné leur accord à une extension de la zone d’occupation turque en Syrie. Mieux, lundi, les médias russes ont rapporté l’arrivée de 500 militaires appartenant à la division des parachutistes pour renforcer les forces russes, garantes du cesse-le-feu, déployées dans la région de Qamishli (photo).

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Le président turc Erdogan a de nouveau menacé de bloquer l’adhésion de la Suède et de la Finlande à l’Otan, moins de quarante-huit heures après l’accord entre les trois pays (voir notre article d’hier). S’adressant à la presse en clôture du sommet de l’Alliance atlantique, le président turc  a posé ses conditions. « S’ils remplissent leur devoir, nous soumettrons [l’accord] au parlement » en vue de son adoption. « S’ils ne le font pas, il est hors de question pour nous de l’envoyer au parlement… ». Erdogan a évoqué une « promesse faite par la Suède » concernant l’extradition de « 73 terroristes ». « Ils les renverront, ils l’ont promis. Cela figure dans des documents écrits. Ils tiendront leur promesse ».

Dès le lendemain, Ankara avait déjà réclamé son dû, exigeant de la Suède et de la Finlande l’extradition de 33 membres présumés du PKK ou du mouvement fondé par le prédicateur Fethullah Gülen, qu’Erdogan accuse d’avoir fomenté la tentative de coup d’État de juillet 2016. « Toutes ces affaires ont été déjà résolues en Finlande », avait commenté le président finlandais, Sauli Niinistö. Le ministère finlandais de la Justice a de son côté précisé n’avoir « pas reçu de nouvelles demandes d’extraditions de la Turquie ces derniers jours ». La Première ministre suédoise Magdalena Andersson a pour sa part promis mercredi « de coopérer plus étroitement avec la Turquie concernant les listes des [membres présumés du] du PKK … Mais nous continuerons bien sûr de respecter la loi suédoise et le droit international ».

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La Turquie a fini par lever son veto à l’adhésion de la Suède et de la Finlande au sommet de l’OTAN à Madrid. Elle obtenu des deux pays candidats l’engagement de ne fournir aucun soutien aux kurdes syriens, de « rejeter et de condamner le terrorisme sous toutes ses formes et manifestations dans les termes les plus forts » et de « condamner sans ambiguité toutes les organisations terroristes commettant des attaques » sur le sol turc. En outre, la Suède et la Finlande ont confirmé considérer le PKK comme une organisation terroriste et pris l’engagement de mener « la lutte contre le terrorisme avec détermination et résolution, conformément aux dispositions des documents et politiques de l’Otan » en prenant « toutes les mesures nécessaires pour renforcer la législation nationale en ce sens ».

Stockholm et Helsinki pays ont également accepté de renforcer leur coopération avec Ankara en matière de lutte contre le « terrorisme », via un « mécanisme structuré à tous les niveaux », y compris entre « les services de sécurité et les services de renseignement », et d’enquêter sur « toute activité de financement et de recrutement du PKK et de toutes les autres organisations terroristes ». Selon l’accord, la « Finlande et la Suède traiteront les demandes d’expulsion ou d’extradition de personnes soupçonnées de terrorisme de manière rapide et approfondie, en tenant compte des informations, preuves et renseignements fournis » par Ankara et « établiront les cadres juridiques bilatéraux nécessaires à la coopération en matière de sécurité avec la Turquie, conformément à la Convention européenne sur l’extradition ». Enfin, les restrictions sur les ventes d’armes et d’équipements militaires à la Turquie ont été levées. « La Turquie a obtenu ce qu’elle voulait », a commenté le bureau du président Erdogan après l’annonce de cet accord.

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« La Turquie lancera de nouvelles opérations militaires à la frontière syrienne dès que les préparatifs seront achevés », a annoncé le Président turc, Recep Erdogan, à l’issue de la réunion du cabinet présidée lundi dans la capitale Ankara. Depuis mai, les dirigeants turcs ont déjà annoncé une nouvelle attaque de grande envergure le long de la frontière sud. Le plan consiste à créer une « zone de sécurité » de 30 kilomètres de profondeur dans les parties du nord de la Syrie que la Turquie et ses alliés djihadistes n’ont pas encore réussi à occuper. La cible principale des opérations nécessaires à cet effet serait les villes de Manbij et de Tel Rifat.
Erdoğan a également abordé son véto concernant l’adhésion de la Suède et de la Finlande à l’OTAN. Les 30 États de l’OTAN se réunissent à Madrid à partir d’aujourd’hui, mardi, pour un sommet de plusieurs jours. En marge de ce sommet, il y aura une nouvelle tentative de surmonter le véto turc, motivé par le « soutien » présumé de ces pays au PKK et aux YPG. Le secrétaire général de l’OTAN, Jens Stoltenberg, rencontrera la chef du gouvernement suédois, le président finlandais et Erdoğan.

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