Pola Roupa a fait parvenir un communiqué sur les circonstances de son transfert disciplinaire (voir notre article)

Vendredi 20 mars, peu de temps après la fermeture de la prison, de membres des forces police spéciales de la police ont fait irruption dans mon quartier pour me faire sortir de Korydallos. Un ordre avait été donné par le ministère pour mon transfert afin de stopper  la mobilisation dans la prison pour femmes de Korydallos, pour soulager les prisons où l’on avait commencé le même jour à garder les portes des cellules ouvertes à midi. C’est la première fois qu’un tel ordre est donné pour briser une mobilisation et cela montre l’extrême autoritarisme du gouvernement, sa perception des détenus et comment il entend faire face à la menace d’un coronavirus mortel. Ils ont emmené avec moi un prisonnier de 65 ans, détenu pour des problèmes financiers, handicapé à 67% qui attendait sa libération. Son transfert était une décision de vengeance du service pénitentiaire. Dans les prisons d’Eleonas-Thebes, nous sommes maintenus en quarantaine à cause du coronavirus, nous y resterons plusieurs jours.
Avec nos textes et notre mobilisation, les détenues des prisons pour femmes de Korydallos ont voulu lancer une mise en garde pour éviter une propagation dévastatrice et meurtrière du virus dans les prisons du pays. Leur décongestion généralisée est la seule solution pour sauver des vies. Cependant, le gouvernement trouve moins important de prendre soin de la vie des détenus que sauver son prestige et de ne pas saper la discipline dans les prisons du pays. Son inquiétude «sincère» à l’égard de la vie des habitants de ce pays se manifeste également par son refus de prendre sous tutelle des hôpitaux privés, montrant ainsi qu’elle ne veut pas entrer en conflit avec le grand capital au milieu de la crise sociale et humanitaire plus large qui se poursuit. Le pays ne cesse de décimer les médecins et infirmières dans les hôpitaux publics infectés par le coronavirus, et qui sont contraints de se battre sans fonds, sans personnel, sans fournitures. Les prisonniers et les prisonniers de tout le pays sont à la merci d’une indifférence criminelle. Mon transfert brutal dès le début de la mobilisation confirme que la stratégie de l’ordre public prime sur la sécurité sociale et la vie humaine elle-même.
Pola Roupa, membre de Lutte révolutionnaire

Pour écrire à la camarade:
Πόλα Ρούπα (Pola Roupa)
Eleonas Women’s Prison
Thebes
T.K. 32200
Greece

Nikos sdet Pola à leur procès, avec une délégation solidaire du SR