Le gouverneur de la province de Surigao del Sur a annoncé que que le village de Diatagon, un village tribal Manobo, avait été attaqué par un groupe paramilitaire anti-communiste appelée Force Magahat-Bagani. Le village est devenu une ville fantôme depuis le premier septembre: les 2.000 habitants du village ont fui leurs maisons après que les miliciens soient venus égorger le directeur de l’école, une figure connue de la communauté engagé dans la défense des terres ancestrales, et un troisième habitant. Les miliciens ont aussi brûlé le bâtiment de la coopérative communautaire.
La Force Magahat-Bagani, composé de quelques dizaines d’hommes (souvent des déserteurs de la guérilla) armés et entraînés par l’armée gouvernementale, a déjà tué des dizaines de personnes dans la région depuis 2009. Elle se livre aussi au racket des populations tribales, ou sert de bras armé aux compagnies minières. Elle a toujours bénéficié de la protection de l’armée, et cette fois encore, un porte parole de l’armée a tenté de couvrir les miliciens en avançant que le triple meurtre avait « peut-être » été commis par la NPA. Mais de nombreux témoignages ont reconnu les miliciens parmi les tueurs et le gouverneur a exigé la dissolution immédiate de la milice.
Manifestation des Manobo contre les exactions de l’armée
Par ailleurs, un responsable présumé de la NPA a été arrêté dans une opération conjointe de la police et l’armée ce lundi avant l’aube, à Barangay Malanday (Marikina City). René Nuyda Jr. serait le secrétaire du Comité régional de Bicol de la NPA. Un autre cadre recherché de la NPA a été arrêté avec lui. Les deux hommes étaient recherchés notamment pour des embuscades contre l’armée. Un pistolet, deux grenades, plusieurs ordinateurs et téléphones ont été saisis lors de l’arrestation.