Alexey Rozhkov avait mené la troisième attaque incendiaire connue contre un bureau de recrutement de l’armée, après l’invasion de l’Ukraine par l’armée russe. Il a réalisé ce geste le 11 mars 2022 : « J’ai juste compris que je ne pouvais pas rester indifférent. (…) Chaque guerre signifie la mort, pour les gens ordinaires et simples. La guerre, au 21e siècle, me semble quelque chose de complètement étranger. Surtout avec des raisons si absurdes [que celles qu’ils ont données. » 

Jusqu’à l’automne 2022, de tels incendies n’étaient pas toujours classés comme du terrorisme. C’est pourquoi, après six mois de détention préventive, Rozhkov a été libéré, avec une interdiction de sortir du pays, car au début il avait été accusé d’un délit de gravité moyenne, une dégradation de la propriété d’autrui. Alexey a réussi à s’échapper au Kirghizistan, espérant aller dans un pays de l’Union européenne. Mais après six mois, le FSB et les autorités kirghizes ont organisé une opération secrète pour enlever Rozhkov, le ramener en Russie, le torturer et le renvoyer en détention préventive. Le chef d’accusation a été re-classifié comme « terrorisme ». Rozhkov a été accusé aussi d’ »apologie de terrorisme » et de diffuser des « fausses informations » sur l’armée russe, en raison d’une interview qu’il a donnée. La sentence : seize ans.