Green Elephant (ex-REM) avait repris ESB, l’aciérie électrique de Seraing, en décembre 2014. Elle n’a jamais fait parvenir à la Sogepa, le bras financier de la Région wallonne, des réponses à diverses questions afin d’obtenir une ligne de crédit de 108 millions d’euros sollicitée pour la mise en œuvre du plan industriel pour lequel Green Elephant investissait seulement 10 millions sur fonds propres. Les représentants des travailleurs estiment que cette « reprise » ressemble de plus en plus à une faillite a été organisée avec l’ancien propriétaire, le « repreneur » s’étant fait connaître alors que la direction et les syndicats étaient prêts à signer le plan social.
Les travailleurs, menés en bateau depuis 15 mois par la direction, n’ont pas été payé pour le mois de mars. Un accord obtenu par la direction avec un organisme bancaire va assurer le paiement de ce salaire. La direction prétend chercher des liquidités pour les salaires d’avril et mai, et des investisseurs pour relancer l’activité en mai. Au moment où les permanents expliquaient ces points aux travailleurs, une quinzaine d’entre eux ont pénétré de force dans le bâtiment. Ils ont envahi le bureau où se trouvaient les trois représentants de l’actionnaire et l’un d’eux a été frappé et blessé au visage. Une ambulance est intervenue et l’a emmené trois heures plus tard.
Les ouvriers rassemblés dans l’aciérie hier après-midi
Les forces de l’ordre sont massivement intervenues un peu après 18 heures. La police anti-émeutes a évacué de force les deux représentants des actionnaires qui étaient encore retenus sur place. Après le départ des forces de police, un ouvrier est monté dans un tracto-pelle et s’en est servi pour dévaster les bureaux administratifs de l’entreprise. Les voitures des représentants de l’actionnaire ont été détruites. Durant la nuit, les ouvriers auraient mis le feu à une partie d’un bâtiment d’ESB à l’aide d’un engin transportant des palettes.
Incendie cette nuit à ESB