La société française Alstom, ayant en charge la gestion de la mégastation de pompage du barrage de Beni Haroun, engage une procédure judiciaire contre les grévistes de la station de pompage qui revendiquent des améliorations de salaire. Une plainte en référé a été déposée contre eux auprès du procureur de la République de Mila. Alstom exigeait un service minimum pendant 8 heures quotidiennement durant toute la durée du débrayage, et de verser une amende de 10 milliards de centimes en guise de dommages pour chaque jour de grève. Comparaissant en référé, les travailleurs de la station ont été déchargés de l’amende, mais se sont vu retenu contre eux l’impératif d’assurer le service minimum de 3 heures par jour. Les grévistes contre-attaqueront en justice leur employeur français pour les mensonges contenus dans la plainte déposée contre eux.

Algérie: Alstom en justice contre des grévistes

Une dizaine de syndicalistes et militants des droits de l’homme ont été arrêtés par la police, jeudi à Alger, suite à un rassemblement de soutien à Abdelkader Kherba, militant du Comité national de défense des chômeurs, incarcéré depuis plus d’une semaine à la prison de Serkadji. Selon la même source, le procureur a requis trois ans de prison ferme à l’encontre de M. Kherba pour « incitation directe à attroupement », « usurpation de fonction » et « entrave au fonctionnement d’une institution » pour avoir participé pacifiquement à une manifestation organisée par les travailleurs du secteur de la justice, afin de revendiquer l’amélioration des conditions de travail… Les manifestants ont finalement été relâchés.

Algérie: Syndicalistes arrêtés

Des agents de la sûreté ayant démolis sa bicoque où il vendait des cigarettes et des cosmétiques, un jeune algérien s’est versé de l’essence sur le corps et y a mis le feu et s’est jeté sur les policiers, brûlant légèrement deux d’entre eux, et se brûlant lui-même très gravement. Cet acte de désespoir a suscité un grand émoi chez les habitants du quartier de Village Moussa, dans la ville de Jilel, particulièrement les jeunes qui ont instantanément investi la rue pour crier leur colère. La situation a rapidement tourné à l’émeute. Les jeunes en furie se sont attaqués à la sûreté urbaine de Village Moussa avec des pierres, avant de se rendre au centre-ville où les incidents se sont poursuivis.

Sur cette vidéo: l’attaque du poste de police (qui sera incendié)

Ce 26 janvier, 39 travailleurs grévistes à l’Onalait de Draâ Ben Khedda comparaissent devant un tribunal de Tizi Ouzou. Ils sont poursuivis pour incitation à la grève et empêchement des travailleurs non grévistes à rejoindre leurs postes. Le premier jour de la procédure, les travailleurs de l’Onalait ont tenu un grand sit-in devant le tribunal, exprimant là leur soutien à leur camarades. Malgré la décision des pouvoirs publics de recourir aux forces antiémeute pour faire rejoindre leurs postes aux grévistes, ceux-ci revendiquent la déprivatisation de l’Onalait.

De graves affrontements ont opposés ce jeudi, dans la localité de Bargouga (à 10 km d’Annaba), les grévistes des trois unités de Batimetal, représentant les provinces de Annaba, Skikkda et Tebessa, à des unités anti-émeute de la gendarmerie nationale. Il y aurait eu huit blessés et quinze arrestations, dont trois syndicalistes. Les forces de l’ordre auraient intervenus pour disperser les employés de Batimetal après que ces derniers aient coupé, dès la matinée, la route reliant la commune d’Ain Berda à Annaba. Des gaz lacrymogènes ont été tirés par les gendarmes avant l’arrestation de plusieurs manifestants. Les employés des trois unités de Batimetal, qui regroupent 600 travailleurs, sont en grève depuis le 19 octobre dernier pour exiger notamment de la direction une permanisation de l’emploi pour tous.

Deux quartiers de la capitale algérienne ont été le théâtre d’affrontements entre des manifestants et les forces de l’ordre ce samedi. Les habitants étaient descendus dans la rue pour réclamer un nouveau plan de relogement. En effet, les autorités ont prévu de les installer à Draria (banlieue sud-ouest) alors qu’ils avaient demandé à être logés dans la banlieue ouest, à Messous. Les manifestants ont bloqué divers axes routiers durant une grande partie de la journée, immobilisant totalement la circulation. Des violences ont éclaté suite à l’intervention des forces de l’ordre. Deux manifestants et un policier ont été blessés.

Depuis plusieurs mois, les habitants du quartier des Pins à Alger contestent la réalisation d’un centre commercial et d’un parking dans un espace vert proche de leurs habitations. Dimanche matin, à la vue de l’arrivée des engins excavateurs et des camions, les gent ont constitué une chaîne humaine pour empêcher le début des travaux. Rapidement, les forces anti-émeutes sont arrivées sur place pour la défaire. Le ton est rapidement monté entre les deux camps et de violents affrontements les ont opposé. Selon des témoins, les policiers auraient répliqué aux jets de cailloux par des tirs non-sporadiques de balles en caoutchouc et de bombes lacrymogènes. Acculés, les habitants se sont réfugiés sur leurs balcons, où ils ont continué à haranguer les forces de l’ordre. C’est alors que celle-ci ont pris les immeubles d’assaut et se sont introduites de force dans les appartements en usant de menaces et de violences à l’encontre des habitants. Plusieurs blessés ont été enregistrés et de nombreuses personnes sont en état de choc.

Hier, plus d’un millier de jeunes sont descendus dans les rues de Kef El Ahmar, petite ville située à 650 kilomètres au sud-ouest d’Alger, pour réclamer une réelle politique de développement pour leur commune touchée par un taux de chômage extrêmement élevé, entrainant la misère de la population. Dès 9h du matin, les forces de la gendarmerie s’étaient déployées et les affrontements avec les manifestants n’ont pas tardé. Selon certains témoins, ceux-ci ont été d’une rare violence. L’un d’eux affirme que les gendarmes ont tabassé les émeutiers mais aussi les citoyens qui se sont retrouvés sur place quand l’émeute a commencé. Plus de trente personnes ont été blessées, dont une quinzaine a du être transférée à l’hôpital. Par ailleurs, une femme d’une soixantaine d’années est décédée, asphyxiée par les gaz d’une bombe lacrymogène lancée par un gendarme à l’intérieur de sa maison.

Une quarantaine de personnes ont été blessées dans des affrontements hier mercredi à Alger entre jeunes d’une cité populaire et forces de l’ordre à cause de la destruction de bidonvilles. Un garçon de 16 ans qui a reçu une balle en caoutchouc dans l’oeil et a été hospitalisé d’urgence et était en milieu de l’après-midi. Il y aurait également deux enfants blessés, un bébé de sept mois atteint par des gaz lacrymogènes et hospitalisé et un garçon de neuf ans victime apparemment d’une crise d’asthme. Les affrontements avaient commencé tôt dans la matinée avec l’arrivée d’engins de démolition de baraques illégales dans la Cité Climat de France, une agglomération populaire proche du ministère de la Défense. Ils se sont calmés en début d’après-midi laissant face à face des jeunes armés de pierres et environ un millier de policiers anti-émeutes. Des traces de pneus brûlés jonchaient les rues ainsi qu’une carcasse de voiture incendiée. Une centaine de baraques en tôle et parpaing ont été détruites par les engins dépêchés par le sous-préfet.

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Emeute dans un bidonville d’Alger

Emeute dans un bidonville d'Alger

Mercredi, quelques 500 chômeurs s’étaient rassemblés à Hassi Messaoud (800 kilomètres au sud d’Alger) pour protester contre un bureau d’embauche accusé de corruption. Ils avaient érigé des barricades sur une route pour bloquer l’accès à la ville durant tout l’après-midi. Vers minuit, après avoir obtenu un accord avec le chef de la sous-préfecture, et déblayé la route, les manifestants se sont séparés pour rentrer chez eux. Mais une cinquantaine d’entre eux ont été encerclés par plus de cent éléments des forces anti-émeutes de la Gendarmerie Nationale. Selon un manifestant, ‘Ils nous ont empêché de regagner nos quartiers. Et pourtant, on leur a dit que tout est réglé puisque nous avons conclu un accord. Mais les gendarmes n’ont rien voulu comprendre. Ils nous ont dit qu’on va payer très cher le fait de les avoir mobilisé jusqu’au bout de la nuit’. Un des représentants des chômeurs raconte, ‘Ils nous ont battu de tous les côtés. Beaucoup d’entre nous se sont retrouvés avec une jambe ou un bras cassé. D’autres ont été blessés à la tête’. Une quinzaine de jeunes chômeurs ont été grièvement blessés et au moins deux autres demeurent en état d’arrestation.