Au moins 22 combattants démobilisés de l’ex-guérilla des FARC ont été assassinés depuis le début de l’année en Colombie. Le dernier meurtre a visé Juan Vicente Carvajal, alias « Misael », ex-commandant du 10e front des FARC. Le commandant « Misael », libéré de prison après la signature de l’accord de paix fin 2016 suite auquel l’ex-guérilla a déposé les armes et s’est convertie en parti politique, a été assassiné lundi soir dans le département d’Arauca, frontalier du Venezuela.

Depuis la signature de l’accord de paix le 24 novembre 2016, 40 ex-combattants des FARC et des proches de l’ancienne rébellion ont été assassinés, ainsi que 10 leaders communautaires associés au nouveau parti de gauche.

Feu le commandant Misael

Feu le commandant Misael

Les négociations entre l’ELN et le gouvernement reprendront la semaine prochaine à Cuba. Ces négociations se tenaient préalablement en Équateur, mais des incidents impliquant l’ELN avaient éclaté à la frontière de ce pays. Son président, Lenin Moreno, avait alors refusé de continuer à accueillir les pourparlers (voir notre article). Ce samedi, le gouvernement Colombien et l’ELN ont annoncé, dans un communiqué commun, leur décision de poursuivre au plus vite le cinquième cycle de négociations dans la ville de La Havane.

Pablo Beltrán

Jeudi 27 avril, une attaque d’un poste miliaire a eut lieu à l’entrée de la ville de Puerto Jordan, à la frontière avec le Venezuela. Deux militaires colombiens ont été abattus. Cette attaque a été attribuée à l’ELN, par le ministère de la Défense colombien.

Cette attaque a été menée, alors que l’ELN et le gouvernement recherchent un nouveau pays pour accueillir leurs négociations (voir notre article)

Combattant de l’ELN (archives)

Combattant de l'ELN (archives)

Le 19 avril, le président équatorien, Lenin Moreno, a annoncé ne plus vouloir accueillir les négociations entre le gouvernement et l’ELN. Cette décision fait suite à des incidents, impliquant l’ELN, ayant eut lieu à la frontière entre la Colombie et l’Équateur.

Depuis lors, Pablos Beltran, le chef des négociations pour l’ELN, a annoncé qu’il avait besoin de garanties contre une possible extradition vers les États-Unis, avant de reprendre des négociations dans un autre pays. Les États-Unis avaient, en effet, envoyé plus tôt en avril une demande d’extradition concernant un commandant des FARC.

Le négociateur de l’ELN, Pablo Beltran,

Des affrontements ont eut lieu, dimanche 8 avril, entre l’ELN et l’EPL dans deux villages près de la municipalité de San Calixto, dans le nord de Santander. Il s’agit des villages de Bajial et Guaduales, situés près du village de Mesetas de Hacarí. On ne connait, à jour, pas le bilan de ces affrontements, ni s’ils ont fait des victimes.

Ces affrontements entrent dans le cadre de la guerre déclarée par l’EPL à l’ELN, le 20 mars, pour le contrôle des territoires de la province de Norte de Santander (voir notre article).

Combattants de l’Ejército Popular de Liberación (EPL)

Ce lundi 9 avril, l’armée colombienne a annoncé avoir capturé un commandant de l’ELN. Il s’agit d’un homme portant l’alias de « El Zarco ». Il commandait le front de Luis Enrique León Guerra, qui opère dans le nord de Santander.

Cette capture est survenue dans le cadre d’opérations, menées par l’armée pour le contrôle territorial dans la zone rurale de la municipalité de Tibú. L’armée colombienne a également pris cinq fusils au cours de l’opération. Un autre commandant de l’ELN, avait été abattu il y a quelques jours dans le cadre d’opérations anti-guerilla ([voir notre article)
->https://secoursrouge.org/Colombie-Operations-anti-guerilla-au-moins-un-chef-de-l-ELN-abattu]

Combattant de l’ELN (archives)

Le 2 avril, José Trinidad chinchilla (alias « Breimar »), un des commandant de la guérilla a été abattu par l’armée colombienne alors qu’il tentait de traverser la frontière entre le Venezuela et La Colombie. Breimar était le commandant du front « Luis Enrique Leon » et était actif dans la municipalité de Tibu dans le nord du département de Santander. Au cours de l’opération, l’armée a capturé Anderson Daniel Pacheco, le chef de la sécurité de Breimar.

L’armée colombienne affirme également avoir abattu, un homme portant l’alias « Fidel », au cours d’une autre opération. Selon l’armée colombienne Fidel était le commandant en second du front « Alfredo Gómez Quiñones ». Ces attaques ont lieu alors que l’ELN et le gouvernement sont en négociation à Quito, capitale équatorienne. (voir notre article).

Combattants de l’ELN

Combattants de l'ELN

Un sous-officier de l’armée colombienne a été tué lors d’un affrontement avec l’ELN, dans la dans la zone rurale du canton de San Pablo, municipalité de Teorema, au nord de Santander. Ce sous-officier appartenait, à la task force Tarea Vulcano, l’unité spéciale responsable des opérations anti-guérilla dans la région du Catatumbo (voir notre article).

Ce combat a eut lieu, alors que la task force menait des opérations contre l’EPL et l’ELN dans la région.

Combattants de l’Ejército Popular de Liberación (EPL)

L’ELN a publié un communiqué mardi 20 mars exposant que l’EPL, l’Armée Populaire de Libération, lui avait déclaré la guerre pour le contrôle des territoires de la province de Norte de Santander. Il s’agit d’une zone contrôlée depuis longtemps par l’EPL, la branche armée du Parti Communiste de Colombie Marxiste-Léniniste, ou plutôt par la partie de l’EPL qui avait refusé l’accord de paix et le désarmement de 1991. Cette année là, 2.000 membres de l’EPL s’étaient démobilisés en échange d’une amnistie, la plupart d’entre eux ont formé le parti « Espoir, paix et liberté ». Environ 500 guérilleros ont rejetté l’accord et ont poursuivi la lutte jusqu’à aujourd’hui essentiellement dans le Catatumbo (zone nord-est du département du Norte de Santander). L’activité de l’EPL a même connu une recrudescence depuis le désarmement des FARL l’année passée.

Combattants de l’Ejército Popular de Liberación (EPL)

Le président de Colombie, Juan Manuel Santos, a annoncé hier mardi qu’il avait ordonné la reprise des pourparlers de paix avec l’ELN, la dernière guérilla du pays, qu’il avait gelés après des attaques meurtrières contre la police (voir notre article). Juan Manuel Santos a donné des instructions au chef négociateur de se rendre à Quito pour réactiver le dialogue entamé en février 2017 dans la capitale équatorienne.

L’ouverture des négociations en février 2017 à Quito

L'ouverture des négociations en février 2017 à Quito