Ce lundi, le ministre de l’Intérieur Rajnath Singh a rassemblé les chefs des gouvernements des états où est active la guérilla maoïste afin d’établir une stratégie globale pour intensifier les opérations de contre-insurrection. Au cours d’une réunion qui a duré toute la journée, Singh a d’abord demandé à ce que les soldats déployés sur le terrain apprennent à respecter les habitudes et les traditions des tribaux. Dans le rapport de la réunion, on lit « Sur le front de l’extrémisme de gauche, la mise en place d’une coordination et d’un commandement unifiés est nécessaire. Aux côtés d’un commandement stratégique, un commandement uni est également requis au niveau opérationnels. Les cadres extrémistes tentent continuellement d’infliger des pertes aux forces de sécurité pour booster le moral de leurs cadres. Aujourd’hui, nous devons nous demander s’il ne faut réagir qu’en cas d’incident, ou s’il faut que nous soyons plus proactifs. Les campements résidentiels des forces de sécurité doivent être équipés convenablement, avec des équipements électriques et des installations d’eau, ainsi qu’une meilleure connectivité. Nous devons aussi nous assurer que les forces de sécurité adhèrent aux modes opératoires standards ». Enfin, le ministre a souligné la nécessité d’augmenter les outils technologiques mis à disposition des forces de sécurité (caméras, GPS, imagerie thermique, etc), terminant par une demande ouverte d’augmentation des fonds financiers attribués à la contre-insurrection.

Réunion stratégique contre la guérilla maoïste

Réunion stratégique contre la guérilla maoïste

Dans un texte publié sur les médias sociaux, Varsha Dongre, adjointe de direction à la Central Jail de Raipur, a dénoncé les tortures subies par les jeunes femmes tribales interpellées dans le Bastar. Elle y affirmait avoir vu des jeunes tribales se faire déshabiller pour être torturées dans certains commissariats du Bastar. Elle a rapidement supprimé sa publication après qu’elle soit devenue virale en quelques heures. Le département pénitentiaire de la police du Chhatisgarh a ouvert une enquête après avoir ordonné sa suspension « Varsha Dongre a été suspendue et une enquête a été ouverte après qu’il se soit avéré dans une enquête préliminaire que sa conduite violait plusieurs règles liées à sa fonction » a déclaré le directeur général de la police.

Varsha Dongre

Varsha Dongre

Red Voices of India… une plateforme créée à l’initiative du Secours Rouge International pour permettre aux personnes qui s’y intéressent d’avoir accès à une multitudes de renseignement concernant les luttes progressistes en Inde.

Tout en étant conscients qu’il existe de nombreuse autres sources d’informations sur la toile, nous souhaitons à travers ce site nous concentrer sur les luttes populaires, les luttes des femmes, des minorités, des prisonniers de la guerre populaire ainsi qu’aux luttes ouvrières afin d’offrir une ouverture vers la réalité d’un pays peu connu en Occident en termes de combats révolutionnaires et de résistance des populations face au capitalisme ravageur.

Depuis de longues années, nous avons construit un réseau de liens et de contacts avec des militants de terrain locaux. C’est avec leur collaboration que cette plateforme se nourri au jour le jour. Grâce à leurs contacts avec les avocats, leurs visites aux prisonniers et les campagnes qu’ils mènent sur place, ils peuvent nous fournir des informations de premier plan. Avec leur soutien, nous travaillons sur des éléments précis qui aident à comprendre la situation actuelle, que ce soient des statistiques, des données historiques, etc. et les compilons sous forme de dossiers.

Rendez-vous sur redvoices.org

Red Voices of India

Red Voices of India

Une nouvelle voie détournée vient d’être ouverte pour diviser les Adivasis et les distancer les uns des autres. Le Premier Ministre indien, lors de sa visite officielle dans le Jharkhand le 6 mars dernier, a posé la première pierre d’un pont sur le Gange qui reliera le Jharkhand et le Bihar. En même temps, il a inauguré le ‘Special Primitive Tribe Police Battalion’, exclusivement composé d’hommes et de femmes issus de tribus autochtones. Il s’est plus tard avéré que ce bataillon avait déjà été constitué et qu’il était déjà entré en fonction, mais ses membres ont été alignés afin de faire “comme si” c’était le ministre lui-même qui l’inaugurait. 956 personnes, dont 252 femmes, de différentes tribus autochtones ont été sélectionnés. Les femmes occuperont des postes d’agents de police, tandis que les hommes formeront le ‘Special Primitive Tribe Police Battalion’ qui modelé selon le même schéma que la Central Paramilitary Force. La nature exacte que leur tâche n’a pas encore été dévoilée. Mais il est déjà certain qu’ils seront employés par le gouvernement et auront un salaire stable, alors que tous les jeunes tribaux sont sans-emploi et dans l’impossibilité d’en trouver en raison de leur origine tribale.

La stratégie des autorités est de briser l’unité des Adivasis. Il y a 32 tribus dans le Jharkhand et neuf d’entre elles ont été cataloguées comme Promitive Vulnerable Tribal Groups (PVTG). Ces groupes tribaux sont les Asur, les Birhor, les Hill Kharia, les Birajia, les Korwa, les Parahiya (Baiga), les Sabar, les Mal Pahariya et les Souriya Pahariya, constituant une population d’environ 2.230.0000 habitants sur un total de 708.700.000 tribaux. Le facteur de différentiation est une source d’inquiétude dans la mesure où la communauté adivasi se divisera et il sera beaucoup plus difficile pour les tribaux de lutter ensemble pour leurs droits économiques, sociaux, culturels et politiques. C’est exactement ce que les autorités souhaitent.

La tâche qui sera assignée à cette nouvelle force paramilitaire PVTG est une autre source d’inquiétude. Il est à espérer que ses membres ne seront pas enrôlés dans les opérations anti-maoïstes, ce qui dans les faits signifierait qu’ils combattraient d’autres Adivasis, créant de fait une situation de guerre civile dans l’état.

Inauguration du Special Primitive Tribe Police Battalion

Inauguration du Special Primitive Tribe Police Battalion

Un soldat de l’unité spéciale anti-maoïste C-60 de la police du Maharashtra a été tué et 19 autres blessés par l’explosion d’un IED déclenché par les maoïstes contre le véhicule blindé dans le district de Gadchiroli (Maharashtra) mercredi soir. Le commando Suresh Talami (26 ans) a succombé à ses blessures, les autres ont été transféré à Nagpur. Cette attaque est la quatrième contre les forces de sécurité dans le district de Gachiroli, frontalier du Chhattisgarh, au cours des dernières 48 heures.

L’attaque a eu lieu alors que 20 commandos du C-60 étaient en route vers le village de Koaprsi, où un combat avait opposé des guérilleros et la police plus tôt dans la journée de mercredi. Un soldat de la CRPF et deux policiers de la police du Maharashtra avait été blessé dans l’explosion d’une mine. Les 20 commandos menaient une opération de ratissage à la recherche des guérilleros à l’origine de l’attaque. Le communiqué de presse fait état de la chose suivante: « Les maoïstes ont déclenché une mine sur la route entre les villages de Hemalkasa et Karampalli. Malgré leurs blessures, les soldats du C-60 ont répliqué et ont forcé les guérilleros à battre en retraite ».

Véhicule blindé détruit par un IED

Véhicule blindé détruit par un IED

La chef du gouvernement du Bengale occidental Mamata Banerjee a annoncé ce mardi que 328 « extrémistes de gauche » avaient rendu les armes depuis son arrivée au pouvoir en 2011. Rappelons que les campagnes de reddition (et les chiffres gonflés allant avec elles) font partie des campagnes de contre-insurrection menées par les autorités à travers toute l’Inde. « Jusqu’à présent, au Bengale occidental, 328 extrémistes se sont rendus. Cela comprend 111 maoïstes en 2017 » a déclaré la ministre sur les médias sociaux. Parmi ceux qui ont déposé les armes, 205 se seraient déjà enrôlés en tant que Special Home Guards, poste faisant partie des contre-parties promises par les autorités en cas de reddition. « Outre un nouvel emploi, les maoïstes qui se rendent obtiennent des incitants financiers ainsi qu’un soutien afin de se loger, ainsi que pour les soins médicaux et l’éducation de leurs enfants ».

Mamata Banerjee

Malgré les déclarations de succès de Banerjee dans sa stratégie de contre-insurrection, les militants affirment qu’elle n’a pas tenu sa parole de campagne de libérer tous les prisonniers politiques. « En 2011, le gouvernement avait mis en place un comité, lequel a recommandé la libération de tous les prisonniers politiques, y compris les maoïstes. Mais le gouvernement n’a pas suivi ces recommandations » déclare Sujato Bhadra, membre de ce comité. Bhadra a indiqué que malgré les déclarations de paix au Jangalmahal (qui était à l’époque un foyer de la guérilla maoïste), les forces de sécurité s’y trouvent toujours en poste et n’ont pas été rappelées.

Mamata Banerjee

Les forces de sécurité ont démantelé deux campements maoïstes dans les district de Rayagada et Kandhamal (Odisha). Selon le commissaire de Rayagada, sur base de renseignements faisant état de la présence d’un groupe de maoïstes dans la forêt de Samjhola, une opération de contre-insurrection a été déclenchée jeudi soir. Celle-ci a été menée par des membres du Special Operation Group et de la District Voluntary Force.

Vers 5 heures du matin vendredi, les soldats ont pris d’assaut un campement maoïste situé à proximité d’un village, entrainant une fusillade. Les maoïstes sont parvenus à battre en retraite, profitant de la densité de la forêt et de l’obscurité. Les forces de sécurité ont saisi 50 kilos de nitrate d’ammonium, 50 détonateurs, un chargeur d’INSAS, des médicaments et d’autres objects du quotidien.

Dans le district de Kandhamal, une opération de contre-guérilla a été menée par des membres de la Central Reserve Police Force et de la District Voluntary Force dans la forêt de Jajaspanga vers 10h du matin, toujours vendredi. La fusillade en résultant a duré une trentaine de minutes avant que les guérilleros ne battent en retraite. Le commissaire a déclaré que ses hommes avaient saisi une arme ainsi que du matériel. L’opération a été intensifiée dans la région afin de traquer les maoïstes.

Guérilleros maoïstes

Guérilleros maoïstes

Le Dand Karanya Special Zonal Committee (DKSZC) du CPI(maoïste) a revendiqué ce jeudi l’attaque menée à Sukma lundi dernier contre des soldats de la CRPF (voir notre article).

Evacuation des soldats à Sukma

« La PLGA (People’s Liberation Guerilla Army, aile militaire du parti) a déclenché l’attaque de Chintagufa-Burkapa (contre les forces de sécurité le 24 avril dernier) pour répondre à la mission du gouvernement en cette année 2017 et à la prétendue campagne de reddition de la guérilla maoïste. Nous félicitons la PLGA, ses dirigeants, les commandants et la population du Danda Karanya pour son soutien actif. Cette attaque n’était que la suite de celle de Bhejji (contre la CPRF en mars dernier). Ces attaques sont des représailles, mais aussi défensive pour vaincre les politiques anti-populaires et pour faire avance la lutte populaire » a déclaré le porte-parole du DKSZC « Vikaklp » dans un message vidéo.

« Ces attaques doivent être perçues comme des représailles contre les atrocités sexuelles commises par les forces de sécurité contre les femmes et les jeunes filles tribales dans la zone de conflit. Elles sont également une réponse aux innombrables incidents de violence sexuelle qui sont des souillures pour toute société civilisée. Les attaques de Bhejji et de Chintagufa-Burkapal doivent être vues comme des attaques pour la dignité et le respect des femmes tribales. Elles sont menées pour libérer les femmes tribales dans les zones de conflit des atrocités que leur font subir les forces de sécurité » a dit Vikalp. Il a aussi réitéré l’opposition de son parti à la construction de voies routières dans les zones de conflit.

Ces derniers jours, de multiples informations faisant état du corps mutilés des soldats morts sont apparues dans les médias. Vikalp déclare « Nous ne traitons pas les cadavres des soldats tués dans les attaques de la PLGA en leur manquant de respect. Ce sont les médias bourgeois qui propage ces rumeurs selon lesquels les parties intimes de certains soldats avaient été mutilées par la PLGA. Ce sont en fait la police et les forces paramilitaires qui font subir de tels traitement aux corps des membres de la PLGA tués au combat. De nombreux cadavres de maoïstes ont été mutilés (par les forces de sécurité), et les autorités retardent aussi le moment de rendre les cadavres aux membres de leur faille. Les forces de sécurité ont également pris des clichés répréhensibles des femmes de la PLGA tuées au combat et les ont diffusés sur les médias sociaux ».

Enfin, le porte-parole de la guérilla a lancé un appel aux soldats, « Les soldats ne sont pas nos ennemis, et encore moins nos ennemis de classe. Mais ils se place dans le chemin du bien-être public en faisant partie de l’appareil anti-populaire et exploiteur du gouvernement. Nous en appelons aux officiers subalternes des forces paramilitaires et aux soldats de cesser de combattre pour les politiciens exploiteurs, les gros entrepreneurs, les compagnies nationales et internationales, les mafias, les fascistes hindous, etc. qui sont, de nature, contre les Dalits, les tribaux, les minorités religieuses et les femmes. Ne perdez pas votre vie à protéger de telles personnes et leurs biens. Laissez tomber les emplois gouvernementaux et prenez part à la lutte populaire ».

Plus tard dans la journée, le ministère de l’Intérieur a déclaré que les premiers rapports d’autopsie ne faisaient état d’aucune mutilation des corps des soldats décédés lundi.

Evacuation des soldats à Sukma

Ce lundi, de violents affrontements ont opposé les forces de l’ordre et les étudiants de l’université de Srinagar (Cachemire), celles-ci ouvrant le feu contre la foule. Cela fait quelques semaines que la tension monte entre les étudiants et la police suite aux élections locales le 9 avril dernier. Ce jour-là, huit personnes ont été abattues par les forces de l’ordre, entrainant une vague de manifestations à la tête desquelles se trouvent les étudiants. Les autorités ont pris la décision de fermer les universités à travers l’état durant plusieurs jours en tant que mesure de précaution. Hier, l’université de Srinagar a été réouverte aux étudiants qui sont immédiatement partis en manifestation pour dénoncer l’autoritarisme et les violences de la police. Cette dernière a immédiatement tenté d’empêcher le cortège, ouvrant le feu contre les jeunes et faisant également usage de gaz lacrymogène et des canons à eau. Les jeunes ont répliqué par des jets de pierre. Plusieurs d’entre eux ont été interpellés.

Police contre étudiants à Srinagar

Police contre étudiants à Srinagar

La police du Maharashtra a annoncé vendredi avoir arrêté trois guérilleros maoïstes dans le district de Gadchiroli, à la frontière avec le Chhattisgarh. « Sur base de renseignements spécifiques, la police du Maharashtra a déclenché une opération anti-maoïste dans les forêts voisines du village de Sendra, dans le Gadchiroli. Lorsque les policiers sont entrés dans le villages, trois femmes ont pris la fuite. Une équipe les a pris en chasse et les a arrêté. Il s’est avéré qu’elle travaillent pour une escouade maoïste locale » a affirmé le commissaire de police de la zone. Les femmes ont été identifiées et seraient impliquées dans de nombreuses actions violentes menées par la guérilla dans la région ces dernières années.

Dans un évènement distinct, six maoïstes dont le commandant d’une milice, se seraient rendus aux autorités dans la région du Bastar, toujours hier. Le commandant de la Maoist Jan Militia Shambhy, alias Ramesh Poyam, s’est rendu au 80ème bataillon de la CRPF dans le district de Jagdalpur tandis que les cinq autres se sont rendus à la police du district de Bijapur.

Gadchiroli, district à l’Est du Maharashtra