Les états voisins du Telangana et de l’Andhra Pradesh partagent fièrement une chose, leurs forces spéciales Greyhounds. Selon plusieurs officiers haut placés ayant été à la tête de différents types de forces paramilitaires et d’unités de police, les Greyhounds sont une des meilleures forces de contre-insurrection spécialisée dans les opérations anti-maoïstes et sont des experts de la guérilla dans la jungle. On sait très peu de choses sur ce commando, étant donné que les soldats sont tenus au secret. Il fut levé en 1989 par l’officier K.S. Vyas qui fut assassiné par des maoïstes pour son implication dans la naissance des Greyhounds. Ce qui les rend spéciaux, c’est leur taux de victoire qui s’élève à 98%. Entre 1995 et 2016, on dénombre 163 victimes dans les rangs policiers tandis que du côté de la guérilla, le nombre s’élève à 1780. Et de 2008 à 2017, trois victimes policières et plus de 700 dans l’autre camp.

Soldats Greyhounds

Un officier déclare « Bien que toutes les frappes contre les maoïstes en peuvent pas être créditées aux Greyhounds, ils sont responsables de plus de 80% d’entre elles et le nombre de victimes dans le camp des Greyhounds sur le total des victimes policières serait d’environ 20%. Un autre officier actuellement impliqué dans les opérations anti-maoïstes dans les zones de la capitale de l’Andhra Pradesh, Visakhapatnam déclare « Le nombre d’effectifs de la force s’élève à environ 3000 dans l’état et ils se déplacent en petites bandes de 15-25 commandos. Ils sont spécialement entrainés pour les recherches en forêts profonds et les combats. En plus de l’entrainement rigoureux qu’ils suivent, ils ont appris des erreurs et des expériences de terrain des 26 dernières années ». Et un autre d’ajouter « Cela fait vingt ans que cette force a pris les maoïstes en chasse tant dans le Telangana et dans l’Andhra Pradesh et ses soldats sont à la pointe grâce à leur expérience des combats. D’autres états commencent à reproduire ce que nous faisons. Il y a à la fois du glamour et une récompense, et c’est la raison pour laquelle cela rend les Greyhounds attractifs ».

« Après avoir servi pendant environ 15 ans, sur base de leur forme physique et leur évaluation mentale, ils sont retirés et réintégrés dans les forces de police générales. Dès lors, la moyenne d’âge est descendue à 35 ans. Par conséquent, ils sont plus en forme, plus jeunes et plus agiles que les autres forces paramilitaires du pays » déclare l’inspecteur général de la zone de Visakhapatnam. Ils utilisent une multitude d’armes sophistiquées, mais se servent également d’AK, d’INSAS et de SLR. Mais de l’avis général des membres des forces de sécurité, ce qui les rend différent des autres est leur capacité de couvrir d’énormes étendues de terres montagneuses et forestières, pouvant couvrir plus de 30 kilomètres en une seule opération tout en pouvant se ravitailler très frugalement de rations de fruits secs pendant plusieurs jours.

Le Telangana et l’Andhra Pradesh sont deux états inclus dans le « corridor rouge » dans lequel la guérilla maoïste contrôle et gère administrativement plusieurs zones qui ont été déclarées libérées.

La police du Chhattisgarh a subi un gros revers ce mercredi alors qu’un tribunal de Raipur a libéré quatre personnes arrêtées il y a plus de cinq ans pour leurs prétendus « liens avec les maoïstes ». Elles avaient été arrêtées à Raipur en juin 2012, mais leurs arrestations avaient été enregistrées par les autorités à différents endroits. Ils furent immédiatement placé en détention en vertu des Chhattisgarh Special Public Security Act, Unlawful Activities (Prevention) Act, Arms Act, diverses section du Indian Penal Code pour leur « rapport étroit avec le parti maoïste ». La police avait alors déclaré avoir cassé une chaîne majeure de ravitaillement de la guérilla grâce à ces quatre arrestations et la saisie de 450 cartouches d’AK-47 et de SLR. Les autorités avaient ajouté qu’il s’agissait de membres actifs du CPI(maoïste) appartenant à la Dandakaranya Area Division et qu’ils étaient venus à Raipur depuis Konta (dans le district du Dantewada) pour livrer les munitions à un maoïste à Rajnandgaon, à 100 kilomètres à l’Ouest de Raipur. Les quatre personnes arrêtées sont Anjali Chouhan, femme politique au niveau local, Abdul Mujeeb, professeur, Sheikh Anwar, mari d’Anjali et journaliste et Hridesh Kumar Dawood. Le parti du Congrès, dans l’opposition, avait immédiatement demandé qu’une enquête soit ouverte par rapport à ces arrestations basées sur de « fausses accusations ».

Un des avocats à la sortie du tribunal mercredi a déclaré que « le tribunal n’a trouvé aucune preuve concrète suffisante de la police pour soutenir ces différentes accusations contre les quatre accusés. Ils vont tous être libérés aujourd’hui de la Raipur Central Jail ».

Raipur Central Jail

Raipur Central Jail

Les autorités ont annoncé la mort de huit guérilleros maoïstes et deux membres des forces de sécurité au cours d’une fusillade dans le district de Dantewada (Chhattisgarh) ce samedi. Deux soldats ont également été grièvement blessés durant ce combat qui s’est déroulé à la lisière du village de Barrempara. Des explosifs, un AK-47 ainsi qu’un SLR ont été retrouvés sur les lieux. L’inspecteur général adjoint pour la région du Dantewada a déclaré qu’une brigade de police avait été prise d’assaut alors qu’elle patrouillait dans la région. « L’opération de ratissage déclenchée suite à cette fusillade est toujours en cours. Nous devrions encore retrouver des armes ou autre sur les lieux ». D’après certaines sources officielles, un des maoïstes abattus serait une cadre du parti dans la région, Palle.

Guérilleros maoïstes à l’entrainement

Guérilleros maoïstes à l'entrainement

Selon l’unité Anti-Naxal Operations de la police du Chhattisgarh, une brigade policière est tombée dans une ambuscade maoïste dans la région de Kukrajhar du district de Naryanpur ce jeudi. Des renforts policiers ont immédiatement été envoyés sur place, entrainant une fusillade au cours de laquelle deux guérilleros ont été abattus. Les autorités ont affirmé avoir retrouver deux corps à l’issue de l’affrontement. Elles ont également saisi deux IED et un mécanisme de déclenchement sur les lieux.

Rappelons qu’il arrive régulièrement que les autorités de cette région (et d’autres par ailleurs) affirment avoir abattu des membres de la contre-insurrection lors d’affrontements armés qui n’ont pas eu lieu (fausses rencontres). Ces prétextes sont régulièrement mis au jour par des enquêteurs indépendants qui révèlent que les guérilleros ont en fait été capturés et abattus de sang froid.

IED

Une équipe d’investigation indépendante s’est rendue ce mercredi dans les villages de Annavaram et de Gorrilametta du district de Visakhapatnam pour enquêter sur une fusillade qui aurait eu lieu entre des guérilleros et les forces Greyhounds le 24 février dernier et au cours de laquelle deux maoïstes ont été abattus. La conclusion des enquêteurs est qu’il est clair qu’il s’agissait de tirs unilatéraux des soldats. Selon la police, Gemmeli Narayan Rao, alias Jambri, et Vanathala Chittibabu ont été tués au cours d’une fusillade avec les forces de sécurité. Les enquêteurs se sont rendus dans les villages et sur le lieu du décès des deux hommes, et après investigation, ils ont conclu que tous deux s’étaient fait tirer dessus sans avertissement, ni possibilité de rendre les armes. « D’après notre enquête chez les villageois témoins de l’événement, Jambri a été touché à la jambe, et Chittibatu dans le bas de ventre. Ils ont proposé de se rendre, mais ont été capturés et emmenés à un autre endroit où ils ont été abattus de sang froid après une trentaine de minutes ». Les villageois ont également déclaré que les deux hommes n’étaient pas armés, alors que la police a déclaré avoir saisi deux armes. L’équipe d’investigation a demandé que soit introduite une action en justice à l’encontre des fonctionnaires de police en charge de l’action ainsi que soit menée une enquête judiciaire indépendante sous l’autorité d’un juge.

Enquête dans les villages de Annavaram et de Gorrilametta

Enquête dans les villages de Annavaram et de Gorrilametta

Neuf soldats ont été tués et trois autres blessés dans une embuscade maoïste qui a eu lieu dans la région de Bhejja, dans le district de Sukma (Chhattisgharh). Selon l’inspecteur général de police, les troupes effectuaient un exercice lorsqu’ils ont été pris pour cible par des tirs de guérilleros maoïstes. Selon certaines sources, le nombre de soldats abattus pourrait s’élever à onze. Tous étaient membres du bataillon 219 de la CRPF. Les affrontements entre les forces de l’ordre et la guérilla sont très réguliers dans la région qui se trouve au coeur des jungles contrôlées par les maoïstes.

District de Sukma

EDIT: Le bilan final s’élève à douze paramilitaires de la CRPF tués

Le professeur GN Saibaba avait été arrêté en mai 2014. Lui, ainsi que cinq autres personnes ont été condamné en vertu de la loi antiterroriste UAPA. Le District and Sessions Court de Gachiroli, dans le Maharashatra, ont condamné le professeur de la Delhi Universitty et quatre autres personnes a une peine de prison à vie en raison de « liens avec la guérilla maoïste ». Outre Saibaba, les cinq personnes condamnées sont le journaliste et militant Prashant Rahi, l’étudiant de la Jawaharlal Nehru Universtiy Hem Mishra et les tribaux Pandu Pora Narote, Mahesh Kareman Tirki et Vijay Tirki. Tous ont été condamnés à la perpétuité, à l’exception de Vijay Tirki qui lui, a été condamné à dix ans d’emprisonnement. Ces dernières années, Saibaba a fait campagne contre la milice Salwa Judum et les violations des droits de l’homme issues de l’Operation Green Hunt contre les maoïstes déclenchée par le précédent gouvernement United Progressive Alliance.

L’avocate de Saibaba, Rebecca John, a déclaré qu’elle allait faire appel de cette décision. « Il n’y a absolument aucune preuve contre lui. Si l’Etat tente de pénétrer dans l’esprit d’une personne, de cerner son idéologie, on obtient ce genre de décisions en vertu du Unlawful Activities Prevention Act ». Elle a ajouté qu’il n’y avait aucune preuve qu’il y eut « un quelconque rôle dans des activités violentes, ni d’incitation à la violence ni aucune participation du tout dans les activités des maoïstes »

GN Saibaba

Un soldat de la Chhattisgarh Armed Force a été abattu et un autre blessé vendredi lors d’une fusillade entre les forces de sécurité et la guérilla maoïste dans le district de Jagdalpur (Chhattisgarh). La police menait une opération de ratissage dans les forêts proches de Cherli. L’inspecteur général de la police locale a déclaré qu’un régiment de ses hommes étaient tombés dans une embuscade à l’entrée du village de Cherli alors qu’ils étaient en opération. « Une fusillade de plus d’une heure s’en est suivie, au cours de laquelle un soldat du 10ème bataillon, Hemant Kumar, est décédé sur place tandis qu’un autre, Subba Rao, a été grièvement blessé ». Une vaste opération de contre-guérilla a immédiatement été déclenchée pour tenter de capturer les guérilleros impliqués dans l’attaque.

Guérilleros maoïstes à l’entraînement

Guérilleros maoïstes à l'entraînement

Quatre hommes ont été arrêtés la semaine dernière dans l’état du Jharkhand pour un trafic supposé d’opium à travers l’état. Les hommes de la police et de la CRPF qui ont mené les descentes ont saisi plus de huit kilos d’opium ainsi que deux téléphones portables et un vélo.

Rapidement, les quatre hommes ont été accusés d’être membre du CPI(Maoist). La réaction du parti ne s’est pas faite attendre. Il a déclenché une vaste campagne pour démentir ces allégations. Des affiches imprimées et manuscrites ont été collées dans de multiples villages district de Latehar. Sur celles-ci, les maoïstes en appellent aux villageois de se garder de la culture d’opium. « L’opium ne peut pas vous fournir un revenu régulier, et les personnes impliquées dans la propagande accusant les maoïstes d’encourager la culture d’opium en font la promotion elles-mêmes. Stop à la diffamation des maoïstes pour la culture d’opium ». Un des dirigeants du parti dans le Latehar a confirmé que la culture d’opium est répandue dans diverses zones du district, où les villageois sont attirés dans la culture des fleurs pour se faire de l’argent facile. « Notre parti survit grâce au soutien des habitants. Noue ne voulons pas qu’ils se mettent à la culture de l’opium car cela les laisserait pratiquement sans aucun revenu régulier ». Des membres des polices locales ont été envoyés en mission dans tous les villages concernés par la campagne d’affichage pour décoller tous les posters.

Comme c’est l’usage depuis plusieurs années, toutes les occasions sont saisies par les autorités pour discréditer le CPI(Maoist) et ses militants.

Guérilleros dans le Latehar

Santosh Yadav est un journaliste basé dans le Bastar, la zone occupée par la guérilla maoïste dans le Chhatisgarh. Il y a deux ans, après avoir refusé plusieurs demandes des autorités de leur fournir des informations concernant des actions menée par le CPI(Maoist), il a été arrêté et incarcéré en vertu Chhattisgarh Special Public Security Act, la loi antiterroriste de l’état. Plus précisément, la police l’accusait d’entretenir des contacts régulier avec un dirigeant local du parti, Shankar. A l’époque, son arrestation avait mobilisé de nombreuses organisations progressistes, entrainant entre autre l’arrestation de nombreux autres journalistes et militants au cours des manifestations organisées notamment devant la résidence du chef du gouvernement du Chhatisgarh. Ce lundi, l’homme a été libéré sous condition suite à une décision de la Cour Surpême. Il devra néanmoins se présenter au commissariat local tous les jours au commissariat de Dharba.

Santosh Yadav

L’arrestation de militants, de journalistes et autres civils sous prétexte de leurs liens présumés avec la guérillas maoïstes est utilisée de manière récurrente par le gouvernement d’ultra-droite pour museler toute opposition.

Santosh Yadav